Cette espèce, qui tolère une grande proportion de sel marin dans le sol où elle croît, se trouve dans les prés maritimes, les endroits vaseux du littoral et, fait remarquable, dans les marais salés de la Lorraine. Sa taille varie de 10 à 60 cm., et ses capitules dont les fleurs en languette (manquant quelquefois) sont violettes, d'un bleu-lilacé ou, moins souvent, blanches, s'épanouissent depuis le mois de juillet jusqu'au mois d'octobre.
Cette espèce se distingue par ses feuilles charnues, sans poils, les supérieures allongées et sans pétiole, atténuées en haut et en bas du limbe, les inférieures plus larges et dont le limbe est porté par un pétiole allongé. Les capitules sont groupés par 1 à 5 au sommet de chaque rameau, et leur ensemble forme une grande inflorescence feuillée. L'involucre est composé de bractées ovales-allongées, pour la plupart arrondies au sommet, sans poils, sauf quelques cils à leur bord supérieur, appliquées étroitement les unes sur les autres. Les fruits sont jaunâtres, entourés à leur base d'une couronne de poils et portant sur leurs faces des poils assez longs disposés çà et là ; l'aigrette qui les surmonte est d'un blanc-soyeux.
C'est une plante bisannuelle, à tige florifère creuse en dedans , la racine principale disparaît souvent avant la fin de la végétation de la plante et est remplacée par de nombreuses racines latérales.
Noms vulgaires. En français : Aster-maritime. En allemand : Strandaster, Meer-Aster, Salzaster, Salzsternblume, Christusblume. En flamand : Zulte, Sterrebloem-of-Zulte. En italien : Astero-marino. En anglais : Michaelmas-daisy, Blue-daisy, Tripoly, Sea-starwort.
Usages et propriétés. La plante, et particulièrement les racines, est employée contre les maladies des yeux et contre les angines. Les cendres de la plante peuvent contenir jusqu'à 60 % de chlorure de sodium.
Distribution. Préfère les terrains salés : ne s'élève pas à une grande altitude sur les montagnes. France : littoral de la mer du Nord, de la Manche, de l'Océan Atlantique et de la Méditerranée : marais salés de la Lorraine, au voisinage des terrains renfermant du sel gemme : Vic, Moyenvic, Dieuze, Château-Salins, Rémilly, Aubécourt, Forbach, Rosbruck, Salzbronn, Cocheron, etc. Belgique : assez commun dans la Région littorale.
Europe : littoral, et parfois marais salés de l'intérieur des terres de toute l'Europe, y compris une grande partie du littoral de la zone arctique. Hors d'Europe : Sibérie, Caucase, Perse ; Nord de l'Afrique.
On a décrit 4 variétés de cette espèce ; les plus remarquables sont les suivantes.
Variété discoideus Rchb. (à capitules en disque).
Pas de fleurs en languette développées ; toutes les fleurs sont en tube et jaunes. (Çà et là).
Variété longicaulis Rony (à tige allongée)
Feuilles inférieures assez étroites et aiguës au sommet ; involucre à folioles étroites, ordinairement rougeâtres. (Çà et là sur le littoral méditerranéen).
Variété gracilis Rouy (grêle).
Tiges très grêles, couchées ou plus ou moins redressées ; capitules ordinairement solitaires au sommet de chaque rameau ; feuilles inférieures obtuses. (Rare : littoral de la Manche, à Granville).