C'est une plante de 20 à 40 cm., d'un aspect plus ou moins glauque, à fleurs blanches, assez serrées les unes contre les autres dans les groupes qui terminent les ramifications principales de l'inflorescence : ces fleurs s'épanouissent depuis le mois de juin jusqu'au mois d'août. On trouve cette espèce parmi les prés, les tourbières et les clairières des bois, surtout dans les contrées montagneuses.
Les feuilles sont en apparence verticillées par quatre, par suite de la soudure 2 à 2 des stipules opposées dont l'ensemble prend l'aspect des vraies feuilles. Les pédoncules sont à peine plus longs que la fleur qui les termine. Les feuilles sont de forme assez variée, mais toujours plus ou moins ovales-allongées, à 3 nervures nettes, et ces nervures ne portent pas de poils. La corolle présente 4 divisions ovales et aiguës au sommet, terminées par une très courte petite pointe. Les fruits sont ou poilus ou sans poils ou rugueux, souvent à 2 carpelles inégaux.
C'est une plante vivace, à tiges dressées, à 4 angles, ramifiée. Elle perd de bonne heure sa racine principale et la tige souterraine perpétue et multiplie la plante par ses ramifications.
Noms vulgaires. En français : Caille-lait-du-Nord, Caille-lait-nerveux. En allemand : Nordisches-Labkraut, Wildröte, Glatte-Wiesenröte. En flamand : Noordsch-Walstroo. En italien : Erba-croce-lancinolata. En anglais : Northern-bedstraw, Northen-madder.
Usages et propriétés. Les parties souterraines de la plante produisent une teinture rouge, et leur composition chimique est assez semblable à celle de l'espèce Rubia tinctorum. Les propriétés médicinales sont analogues à celles de l'espèce Galium Aparine.
Distribution. On l'a observé parfois, dans les Alpes, jusqu'à 1.850 m. d'altitude. France : Vosges, Jura ; çà et là et assez rare dans les Alpes, dans les Basses-Alpes (route d'Allos à Barcelonnette, etc.), rare dans les Alpes-Maritimes (Mont-Bego, Alpes de Tende, sources de la Tinée, etc) ; Plateau Central (très rare en général, mais assez commun dans la Lozère) ; assez commun en Alsace ; assez commun çà et là dans l'Ouest (manque en Bretagne) ; en, quelques contrées du Centre et des environs de Paris ; vallée du Verdon et de l'Artuby dans le Var. Suisse : assez commun en général ; manque dans les cantons d'Uri, de Schwytz, d'Unterwald, de Lucerne, de Zoug, d'Appenzell, de Saint-Gall, de Glaris et du Tessin. Belgique : très rare ; bois de Vance, près Fouches, dans la Région jurassique.
Europe : presque toute l'Europe, sauf le centre de l'Italie et rare sur le littoral méditerranéen proprement dit. Hors d'Europe : Asie ; Amérique septentrionale.
On a décrit 3 variétés de cette espèce ; les 2 plus remarquables sont les suivantes :
Variété hyssopifolium DC. (à feuilles d'Hysope)
Feuilles étroites ou très étroites ; fruits lisses et sans poils. (Çà et là).
Variété vogesiacum Rouy (des Vosges)
Feuilles ovales ou ovales-allongées ; fruits couverts de poils (Hautes-Vosges, le Kastelberg en Alsace).