C'est un arbrisseau dressé qui ne dépasse pas, en général, 2 mètres de hauteur et qui est répandu dans les haies et les bois d'une grande partie de notre Flore, plus particulièrement commun dans le Centre et l'Est de la France ainsi qu'en Suisse.
Les fleurs, sans odeur sensible, groupées par paires, sont d'un blanc jaunâtre ou d'un blanc rosé mêlé de jaune. Elles se montrent en mai et juin. Les feuilles, toutes à pétiole très net, ont un limbe aigu au sommet, de forme ovale, plus rarement à contour elliptique ; elles sont plus ou moins couvertes de poils mous surtout en dessous, même lorsqu'elles sont complètement développées ; la face supérieure est d'un vert un peu blanchâtre et la face inférieure d'un vert clair. Les ovaires de deux fleurs voisines sont à peine soudés par leur base. La corolle est couverte de poils, à tube très court, bossue à la base, et à 2 lèvres très étalées. Les filets des étamines et le style sont velus. Les pédoncules qui portent les paires de fleurs sont velus et ont à peu près la même longueur que les fleurs. Les fruits sont groupés par deux, soudés à la base, et leur ensemble forme deux masses globuleuses rouges à la maturité.
L'écorce de cet arbrisseau est grisâtre ; les rameaux sont blanchâtres, les bourgeons très étalés. (On a signalé plusieurs anomalies de cette espèce : feuilles verticillées par 3 ; verdissement des fleurs ; fleurs régulières à 3 sépales, 3 pétales, 3 étamines ; développement anormal des bourgeons, etc.).
Noms vulgaires. En français : Chèvrefeuille-des-buissons, Chèvrefeuille-à-balais, Chèvrefeuille-des-haies, Camérisier, Chèvrefeuille-à-bois-blanc, Soriau. En allemand : Heckenkirsche, Gemeines-Geissblatt, Grinsenwinde, Aalbaum, Hundkirsche, Fusspiepen, Rote-Vogelkirsche, Weissbeinholz, Brechweide, Bein-Holz. En alsacien : Hunds-Kirschen. En flamand : Struik-Geiteblad, Roode-Kamperfoelie, Beenhout. En italien : Madreselva-pelosa, Gisilostio. En anglais : Fly-honeysuckle, Fly-woodbine, Upricht-fly-honeysuckle.
Usages et propriétés. On emploie les rameaux pour fabriquer des balais grossiers. Cultivé comme arbrisseau ornemental. Parfois, les fleurs sont visitées par les abeilles. Les fruits sont purgatifs et émétiques. Un glucoside spécial, la xylostéine, une huile grasse, des acides malique et vinique, des substances pectiques et une matière colorante rouge particulière se trouvent dans les fruits.
Distribution. Préfère souvent les terrains calcaires ; s'élève presque jusque sur les sommités dans le Jura ; en général, ne se trouve guère au-dessus de 1.100 m. dans les Alpes et les Pyrénées ; a été observé, dans les Alpes, exceptionnellement, jusqu'à 1.700 m. d'altitude. France : commun dans le Centre, l'Est et la majeure partie du bassin du Rhône ; assez rare dans le Nord : rare dans l'Ouest (manque en Bretagne) ; rare dans la partie montagneuse de la Région méditerranéenne ; manque sur le littoral méditerranéen proprement dit. Suisse : commun, sauf aux grandes altitudes. Belgigue : assez rare dans la Région jurassique et dans la Région houillère ; parfois subspontané ailleurs.
Europe : presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Ouest de l'Asie, Mandchourie
On a décrit 1 variété de cette espèce.