Caprifoliaceae - - Lonicera periclymenum (L.)

Lonicéra périclymène

C'est un arbrisseau, bien connu sous le nom de « Chèvrefeuille-des-bois », grimpant par ses tiges qui s'enroulent autour de celles des autres végétaux, et principalement des arbustes et des jeunes arbres, se tordant de gauche à droite en montant. Les tiges peuvent ainsi dépasser jusqu'à 4 mètres de longueur.
Les fleurs, odorantes, récemment épanouies, sont d'un blanc rosé mais elles deviennent jaunâtres ou jaunes en vieillissant, d'où une diversité de nuances sur les inflorescences développées. On trouve, en général, abondamment cette espèce dans les bois de toute l'étendue de notre Flore, mais seulement sur la partie montagneuse dans la Région méditerranéenne. Les fleurs se montrent depuis le mois de juin jusqu'au mois d'août. Les fruits mûrissent successivement et l'on peut encore en trouver sur la plante à la fin de l'automne. Les feuilles sont à contour en ellipse ou ovales un peu allongées, entières ou parfois largement crénelées ou divisées en lobes dans leur partie supérieure, à court pétiole sauf les feuilles supérieures, lesquelles ne sont jamais soudées ensemble par leur base. Quelquefois, sur le même rameau, on trouve des feuilles entières et des feuilles plus ou moins lobées. Ces feuilles sont aiguës au sommet et un peu glauques en dessous ; elles sont couvertes de petits poils glanduleux. La corolle forme un long tube plus ou moins courbe et élargi dans sa partie supérieure. Le style est sans poils. Les fruits sont ovoïdes et d'un rouge vif.
En s'enroulant sur les rameaux des arbres ou des arbrisseaux ou sur les pousses des jeunes plants, la tige de cette espèce resserre les tissus de la branche qui la supporte et les force à se développer dans les intervalles entre les spires ; il en résulte un grand épaississement de la partie comprise dans ces intervalles qui donne souvent à l'ensemble des tiges un aspect spirale très régulier ; au bout d'un certain temps, ces épaississements finissent par se rejoindre autour de la lige enroulée de ce Lonicéra, se soudent et enferment la tige grimpante de telle sorte que celle-ci, ne pouvant plus s'accroître, meurt avec toute sa partie supérieure. C'est par ce procédé qu'à la longue l'arbre ou l'arbuste finit par se débarrasser du Chèvrefeuille qui tendait à l'étouffer. Les racines produisent çà et là des bourgeons adventifs qui contribuent à multiplier l'arbrisseau. (On a décrit de nombreuses anomalies de cette espèce : feuilles verticillées par 3 et soudées par leur base ; feuilles très découpées ; feuilles à nervures secondaires raccordées sous un angle très aigu avec la nervure primaire ; verdissement des fleurs à la suite du séjour d'acariens du genre Phytopius ; étamines transformées en péta!es et formant quelquefois comme une seconde corolle ; il se produit même en quelques cas comme une troisième corolle par la transformation des carpelles en pétales ; couronne formée par les étamines en apparence de pétales ; etc.).

Noms vulgaires. En français : Chèvrefeuille-des-bois, Périclymène, Herbe-de-la-Pentecôte, Herbe-à-la-Vierge, Barbe-de-chèvre, Broque-bique, Bois-de-tuyau-de-pipe. En allemand : Wildes-Geissblatt, Deutsches-Geissblatt, Gemeines-Geissblatt, Georgenrose, Waldgilgen, Baumlilie, Beinweide, Jerichorose, Waldwinde. En flamand : Wild-Geiteblad, Wilde-Kamperfoelie, Bosch-Winde, Memmekens. En italien : Periclimeno, Madreselva, En anglais : Common-honeysuckle, Bindwood, Woodbine, Honey-bind, Suckle-bush, Caprifoyle.

Usages et propriétés. Cette espèce peut nuire aux jeunes peuplements forestiers en envahissant et en étouffant les jeunes plants. Cultivé comme plante ornementale ; il en existe plusieurs variétés horticoles. Les fleurs produisent du nectar autour de la base du style, mais, en général, sauf quand la production de ce liquide sucré est accidentellement considérable, la trompe des abeilles est trop courte pour qu'elles puissent l'atteindre au fond du tube de la corolle. Les fleurs sont anti-ophtalmiques. Les feuilles sont employées pour préparer des gargarismes. Les fruits sont diurétiques et anticatarrhaux. Les fleurs contiennent un glucoside spécial, du saccharose, de l'invertine, de l'acide salicylique.

Distribution. Préfère assez souvent les sols siliceux ou argilo-siliceux ; ne s'élève guère à plus de 1.000 m. d'altitude sur les diverses montagnes. France : commun, mais peu fréquent sur le littoral méditerranéen. Suisse : çà et là, commun en général ; manque en certaines contrées, notamment dans tout le canton des Grisons. Belgique : commun ou assez commun en général ; assez rare dans les Régions campinienne et littorale. Europe : depuis l'Ouest de l'Europe jusque dans la Suède méridionale et le bassin du Danube ; très rare ailleurs. Hors d'Europe : Ile de Chypre.
On a décrit 2 sous-variétés de cette espèce.

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