Les formes que l'on peut réunir sous ce nom sont de très jolies plantes qui décorent les prairies des montagnes et peuvent croître jusque dans les pelouses ou parmi les lochers humides de la zone alpine. Leur aspect élégant est dû surtout aux bractées veinées des involucres qui sont étalées autour des fleurs et forment comme des étoiles blanches ou rosées encore très décoratives lorsque les fleurs sont passées.
Les feuilles luisantes, à découpures inégales, à divisions disposées en éventail ajoutent encore à l'aspect ornemental de ces plantes. La taille des divers pieds peut varier de 10 à 80 cm environ. Les fleurs, blanches ou rosées, se montrent depuis le mois de juin jusqu'au mois d'août, et encore, parfois en septembre, aux hautes altitudes. Les feuilles sont placées pour la plupart à la base de la tige ; ces feuilles inférieures présentent un long pétiole et leur limbe est divisé en 3 à 9 segments, ovales ou en losange, dont les bases, atténuées en coin allongé, viennent confluer vers le point d'attache du pétiole. Ces segments sont inégalement découpés et dentés, à dents aiguës ; les feuilles, peu nombreuses, situées le long de la tige et les feuilles supérieures sont plus petites ; leur limbe, placé sur un pétiole court, est ordinairement divisé en 5 segments ou en 3 segments vers le haut des tiges ; quelquefois, les feuilles tout à fait supérieures sont réduites à des bractées non divisées. Les ombelles sont, simples et portent un assez grand nombre de fleurs placées sur des pédoncules fins et allongés ; l'involucre est formé de nombreuses bractées ovales, aiguës au sommet, blanches ou roses, à nervures disposées en réseau, plus longues ou aussi longues que les fleurs. Le calice a ses 5 dents membraneuses sur les bords et plus longues que les pétales. Le fruit est de forme ovoïde mais un peu anguleux, couvert d'écailles plus ou moins obtuses.
Ce sont des plantes vivaces, sans poils, à tige souterraine développée, à tige florifère dressée, quelquefois simple, plus ordinairement rameuse dans sa partie supérieure, à rameaux souvent opposés, quelquefois semblant partir du même point au-dessus d'une feuille supérieure, ce qui simule un peu en ce cas une ombelle composée. La racine principale disparaît assez rapidement et est remplacée par des racines adventives développées sur la tige souterraine. Celle-ci est oblique ou presque horizontale et reste toujours courte, car à mesure qu'elle s'allonge en avant, elle se détruit en arrière. Le renouvellement de la tige se fait au moyen de bourgeons qui naissent à l'aisselle des feuilles, sur la tige souterraine ; si plusieurs de ces bourgeons se développent à la fois, la tige souterraine devient rameuse et quand la destruction des tissus atteint le point d'union des rameaux, chacun d'eux, rendu indépendant, forme un nouveau plant. Dans chaque fleur, les stigmates n'évoluent que lorsque les étamines se flétrissent. (On a décrit diverses anomalies de cette espèce : fleurs staminées développées au milieu des fleurs normales ; pistil renfermant 4 ovules au lieu de 2 ; carpelles verdis et transformés en deux petites feuilles ; ombelles supplémentaires placées au-dessus de l'ombelle normale, etc.).
Le type principal se reconnaît au calice dont les dents sont aiguës au sommet au-dessous de la petite arête qui les termine, aux feuilles inférieures ayant 3 à 7 segments découpés ou dentés très irrégulièrement, au fruit qui est plus large au sommet qu'à la base, à la taille de la plante, ordinairement de 20 à 80 cm., quelquefois même plus.
Noms vulgaires. En français : Astrance, Sanicle-femelle, Sanicle-de-montagne, Radiaire. En allemand : Meisterwurz,Kaiserwurz, Sterndolde, Astrencia, Sternblume, Schwarzer-Sanikel, Talstern. En flamand : Sterrekruid. En italien : Astranzia. En anglais : Black-Hellebore, Black-masterwort.
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale. La racine est purgative.
Distribution. Le type principal peut se rencontrer jusqu'à 2.000 m. d'altitude et la sous-espèce Astrantia minor jusqu'à 2.300 m. d'altitude ; dans le Jura, l'espèce descend rarement au-dessous des sapins ; se trouve parfois à de basses altitudes en Suisse et en Savoie. France : Jura, Alpes, Forez, Mont Mézenc dans l'Ardèche, Auvergne, Corbières, Pyrénées ; extrêmement rare dans l'Aveyron. Suisse : Alpes.
Europe : Europe occidentale et centrale, Italie, Dalmatie, Sud de la Russie, Thrace. Hors d'Europe : Caucase.
On a décrit 1 sous-espèce et 1 variété de cette espèce. La sous-espèce est la suivante.
A. minor L. (A. petite).
Calice à dents obtuses au-dessous de leur sommet qui est brusquement terminé en pointe ; feuilles inférieures ayant 7 à 9 segments presque séparés entre eux jusqu'à leur base, souvent assez peu irrégulièrement dentés : plante d'environ 10 à 35 cm. de hauteur. (Alpes de France et de Suisse, Auvergne (très rare), Pyrénées).