Les plantes que l'on peut réunir sous ce nom, et dont la taille peut varier de 30 cm à 1 m. 10, sont assez décoratives et croissent souvent en masse dans les montagnes, principalement dans les pâturages, les prés, les ravins et les bois de la zone subalpine. Leurs fleurs blanches, parfois rosées, s'épanouissent depuis le mois de juin jusqu'au mois d'août.
Toutes ces plantes ont les caractères communs suivants : Les feuilles inférieures sont 2 à 3 fois complètement divisées en segments dont le contour général est ovale-allongé, découpés eux-mêmes en lobes aigus ou à dents aiguës. Les ombelles portent 6 à 20 rayons plus ou moins inégaux. L'involucre n'est pas développé ; les involucelles sont composés chacun de 6 à 9 folioles membraneuses sur les bords et ciliées. Les pétales sont bordés de cils. Les styles, persistant au sommet du fruit, sont dressés et sont notablement plus longs que le disque saillant sur lequel ils sont insérés. Le fruit est étroit, allongé, et mesure de 10 à 18 millimètres de longueur.
Ce sont des plantes vivaces, plus ou moins velues-hérissées, surtout dans le bas de la plante, à tige creuse en dedans ; striée en long, non épaissie au-dessous de l'insertion des feuilles. La racine principale est développée et persistante ; au-dessus se trouve une tige souterraine plus ou moins ramifiée, par laquelle la plante peut se perpétuer et se multiplier grâce aux bourgeons qui s'y forment.
Le type principal se reconnaît à ses tiges et feuilles parsemées de poils épais sauf au bas de la plante où ils sont plus nombreux, à ses ombelles dont les rayons sont assez robustes et restent encore plus ou moins étalés lorsqu'elles sont en fruits, à ses involucelles dont les bractées sont inégales et brièvement ciliées ; lorsque le fruit s'ouvre, la lame étroite et allongée qui supporte les deux parties détachées du fruit ne se fend en long que vers son sommet.
Noms vulgaires. En français : Cerfeuil-velu, Cerfeuil-des-montagncs. En allemand : Rauher-Kälberkropft. Rosskümmel, Berg-kerbel. En italien : Scandice-pelosa.
Usages et propriétés. Très rarement cultivé pour l'ornementation des parcs.
Distribution. Répandu surtout dau« la zone subalpine, mais peut atteindre la zone alpine et quelquefois, au contraire, descendre à d'assez basses altitudes. On l'a trouvé, exceptionnellement, à 2.460 m. d'allilude sur la chaîne du Mont-Blanc ; dans les Corbières, il ne dépasse guère 1.500 m. d'altitude ; on peut le rencontrer à des altitudes un peu plus élevées dans le Plateau central et dans les Pyrénées ; dans les Vosges, il descend souvent jusque dans la plaine ; dans les autres chaînes de montagnes, sa limite inférieure est vers 800 m. d'altitude et s'abaisse hès rarement jusqu'à 500 m. France : Vosges, Jura, Alpes, Plateau central, Cévennes, Corbières, Pyrénées. Suisse : montagnes et aussi aux basses altitudes.
Europe : Europe méridionale et centrale. Hors d'Europe : Caucase.
On a décrit 2 sous-espèces et 2 variétés de cette espèce. Les 2 sous-espèces sont les suivantes :
C. Villarsii Koch (C. de Villars).
Tiges et feuilles toutes très velues et à poils dressés ; ombelles à rayons assez grêles, dressés et rapprochés les uns des autres quand elles sont en fruits ; involucelles à bractées sensiblement égales entre elles et longuement ciliées : lorsque le-fruit s'ouvre, la lame étroite et allongée qui supporte les deux parties détachées du fruit se fend en long jusqu'au delà de son milieu (Jura, Alpes, Auvergne, Suisse).
C. elegans Briquet (C. élégant).
Tiges velues ; feuilles, mollement poilues en dessous, à poils épais sur la face supérieure ; ombelles à rayons assez robustes, dressés et rapprochés entre eux quand elles sont en fruits ; lorsque le fruit s'ouvre, la lame étroite et allongée qui en supporte les deux parties se fend en deux presque jusqu'à sa base ; les ombelles sont souvent opposées ou même verticillées par trois (Très rare : Grand-Saint-Bernard).
