Apiaceae - - Cicuta virosa (L.)

Cicutaire vénéneuse

C'est une grande plante, de 60 cm. à 1 m. 20 de hauteur, qui croît dans les marais tourbeux, çà et là, mais toujours assez rare, dans plusieurs contrées de notre Flore. Ses fleurs blanches s'épanouissent en juillet et août.
Les feuilles inférieures sont 2 à 3 fois complètement divisées en segments eux-mêmes profondément découpés en lobes ovales, très allongés et très aigus, bordés de dents aiguës et qui sont tournées vers le haut du lobe ; le pétiole de ces feuilles inférieures est allongé et cylindrique. Les ombelles portent 8 à 25 rayons sensiblement égaux entre eux ; l'involucre n'est pas développé et les involucelles sont formés chacun de 3 à 5 bractées très étroites et plus ou moins étalées. Le fruit est arrondi, plus large que long, portant au sommet les 5 dents élargies du calice et les deux styles persistants, très écartés l'un de l'autre.
C'est une plante vivace, sans poils, à tige robuste, creuse en dedans, finement striée en long, ramifiée. Après la germination, la racine principale disparait rapidement et est remplacée par des racines adventives, les unes fines et allongées, les autres renflées en une sorte de tubercule ; à la base d'une tige fleurie, on ne trouve souvent qu'une seule de ces grosses racines blanches et à odeur très désagréable, accompagnée de racines beaucoup plus petites. La plante se propage par des bourgeons nés sur la tige souterraine. (On a trouvé des exemplaires anormaux de cette espèce chez lesquels les ombellules étaient réduites à une seule fleur ; d'autres exemplaires portent quelquefois des fleurs dont les étamines sont transformées en pétales présentant des formes intermédiaires entre une étamine normale et un pétale normal).

Noms vulgaires. En français : Ciguë-aquatique, dentaire-aquatique, Ciguë-des-marais, Ciguë-vireuse, Persil-des-chats, Persil-des-crapauds, Persil-des-marais, Persil-des-fous. En allemand : Wasserschierling, Apotekerschierling, Giftwüterich, Barzenkraut, Berstekraut. En flamand : Waterscheerling, Wilde-Kervel. En italien : Cicuta, Cicuta-velenosa, Cicuta-acquatica. En anglais : Watcr-hemlock, Cowbane, Brook-tongue.

Usages et propriétés. Dangereux pour les bestiaux, dans les fourrages. Employé à l'extérieur comme résolutif. Les feuilles, cuites dans du lait et appliquées ensuite, ont été utilisées contre la goutte et les rhumatismes. C'est une plante très vénéneuse et dont l'usage comme remède intérieur est dangereux. Le principe toxique de cette espèce est la cicutoxine dont on trouve environ 3,5 % dans la racine sèche. Le fruit contient de la cicutine et une huile essentielle spéciale (environ 1,2 %) nommée « huile de graines de Cicutaire ». On a reconnu une autre huile essentielle dans la racine, laquelle renferme aussi un carbure d'hydrogène spécial ou cicutène. Très vénéneux.

Distribution. Peut s'élever jusqu'à environ 1.000 m. d'altitude sur les montagnes. France : çà et là, en général rare, dans l'Ouest (commun dans les marais de l'Erdre, quelques localités des Landes), le Centre (rare en Sologne), quelques lacs du Plateau central, (près de Besse dans le Puy-de-Dôme, et près de Nasbinals (Lozère), dans quelques localités de la Corrèze, le Nord (quelques localités des Environs de Paris), etc., l'Est (Jura au lac d'Étalières, Val de Joux, tourbières de Pontarlier et de Guinots, Isère à Auberive près de Roussillon, Saint-Symphorien d'Auberive, etc.) ; manque dans les Alpes, la Région méditerranéenne et les Pyrénées (avait été cité exceptionnellement à Barèges).
Europe : Europe occidentale, centrale et septentrionale jusque dans la zone arctique ; manque ou est extrêmement rare dans l'Europe méridionale et orientale. Hors d'Europe : Kashmyr, Sibérie, Japon, Kamtschatka.

Retour Cicuta    >>>

Retour accueil    >>>

Glossaire    >>>