Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Bunium bulbocastanum L. var. bulbocastanum
Cette plante, très curieuse par son développement, mesure environ 10 à 70 cm. de hauteur, et croît dans les champs, les endroits incultes ou les pelouses montagneuses de la plupart des contrées de notre Flore. Les fleurs blanches se montrent en juin et en juillet.
Le type principal et la sous-espèce ont les caractères communs suivants : Les feuilles inférieures sont 2 à 3 fois complètement divisées en lanières étroites, et leur contour est à peu près triangulaire. Les ombelles portent 6 à 20 rayons ; l'involucre est composé de 6 à 10 bractées très aiguës : les involucelles sont formés aussi d'assez nombreuses bractées : le calice se termine au sommet par 5 dents très courtes ; les styles sont seulement un peu plus longs que le disque saillant sur lequel ils sont insérés, quand ils persistent sur le fruit mûr. Le fruit est à peu près 2 fois plus long que large et non sensiblement élargi au dessus de sa base ; son odeur est aromatique et son goût un peu acre.
Ce sont des plantes vivaces, sans poils, à tige dressée, plus ou moins sillonnée, au moins dans sa partie supérieure. La racine est renflée en un tubercule arrondi ou rarement en masse irrégulière, d'un centimètre à deux centimètres de diamètre. Les graines ne commencent à germer qu'un an après qu'elles sont tombées sur le sol. On ne voit d'abord sortir du sol qu'une toute petite feuille verte, simple, étroite, allongée, portée sur un pétiole dont la partie située au-dessus du sol est rougeâtre et dont la partie enfoncée dans le sol est de couleur blanche ; cette petite feuille avec son pétiole est l'unique cotylédon qui se trouvait dans la plantule renfermée dans la graine. Au-dessous de la base du pétiole de ce seul cotylédon se trouve un organe de teinte grise qui pénètre dans le sol et n'est autre que la racine principale ; à une certaine distance au-dessous de la base du pétiole cotylédonaire, cette racine se renfle en un petit tubercule ovoïde qui deviendra plus tard le gros tubercule de la racine. Il n'y a aucune trace du second cotylédon ni d'une tigelle ni d'une gemmule. La première tige aérienne prend naissance sur la racine, presque au sommet du tubercule qu'elle forme par un bourgeon qui s'y produit dès que le tubercule commence à se renfler.
Le type principal se reconnaît à ses ombelles dont les rayons, presque égaux entre eux, restent grêles lorsque l'ombelle est fructifiée, aux rayons des ombellules qui ne sont pas épaissis lorsque les fruits sont formés, aux fruits dont les côtes sont assez fines, peu saillantes et non tranchantes, enfin à ses tiges qui sont finement striées-anguleuses dans toute leur longueur.
Noms vulgaires. En français : Terre-Noix, Châtaigne-de-terre, Marron-de-terre, Gland de-terre, Noix-de-terre, Moinson. En'allemand : Erdnuss, Knollenkümmel, Erdeichel, Erdkastanie, Erdkümmel, Saukastanie, Zwiebel. En flamand : Aardkastanie, Aardnoten. En italien : Bulbocastano, Enante-prima, Castagna-di-terra, Terra-noce, Pancaciolo. En anglais : Pignut, Arnut, Earth-chesnut, Ernut, Kippernut.
Usages et propriétés. Les tubercules ont un goût agréable assez analogue à celui des châtaignes ; ils sont nourrissants et on les consomme dans les contrées où la plante est abondante ; les porcs les recherchent particulièrement. Les fruits aromatiques peuvent remplacer dans une certaine mesure les fruits de l'espèce Carum Carvi. Le tubercule renferme une très forte proportion d'amidon et un peu plus de 3 pour 100 de saccharose.
Distribution. Préfère les terrains calcaires ou argilo-calcaires ; peut s'élever, dans les Alpes, jusqu'à près de 2.000 m. d'altitude ; jusqu'à environ 1.500 m. dans les Pyrénées, et ne dépasse pas ordinairement 800 m. d'altitude dans les Corbières. France : assez commun ou assez rare en général, mais de distribution inégale ; par exemple : rare en Normandie ; manque presque complètement dans les Pyrénées occidentales et centrales ; manque dans l'Ouest ; commun dans l'Aveyron, mais très rare dans le Limousin ; assez commun en Lorraine ; commun dans la zone des sapins et la zone alpestre du Jura, mais rare aux basses altitudes autour de la chaîne jurassique ; çà et là dans la région littorale méditerranéenne, mais souvent commun ou assez commun dans les régions montagneuses avoisinantes ; assez rare en Dauphiné et en Savoie, etc. Suisse : çà et là dans la Suisse occidentale et méridionale. Belgique : assez commun dans le Sud-Est de la Région houillère ; rare ou très rare ailleurs.
Europe : une grande partie de l'Europe. Hors d'Europe : Sud-Ouest de l'Asie.
On a décrit 1 sous-espèce et 2 variétés de cette espèce, La sous-espèce est la suivante :
C. incrassatum Boiss.(*) (C. épaissi). Nom valide : Bunium pachypodum P.W. Ball
Ombelles portant 7 à 14 rayons inégaux, devenant très épais ainsi que les courts rayons des ombellules lorsque les ombelles sont en fruits ; tige sillonnée-anguleuse dans sa partie supérieure seulement ; fruit à côtes saillantes et tranchantes (Très rare : Aude, Hérault ; environs d'Hyères et de Saint-Tropez dans le Var).
