Les formes que l'on peut réunir sous ce nom sont des plantes dont la taille peut varier de 2 à 80 cm et dont le type principal se trouve dans les bois, sur les coteaux ou les talus dans presque toutes les contrées de notre Flore. Leurs fleurs jaunes s'épanouissent depuis le mois de juillet jusqu'au mois d'octobre. Exceptionnellement, certains pieds refleurissent quelquefois en hiver.
Les feuilles inférieures ont un limbe ovale-allongé (plus rarement étroit) porté sur un pétiole assez long, les supérieures sont très étroites, aiguës, sans pétiole, assez souvent en forme de faux. Toutes ces feuilles sont assez fermes et sont parcourues dans leur longueur par des nervures principales, dont une nervure sur chaque bord de la feuille ; ces nervures principales sont reliées entre elles par de petites nervures moins
importantes. Les ombelles présentent 4 à 11 rayons. L'involucre est composé dé 2 à 4 bractées inégales, assez étroites, parfois réduit à une seule bractée ; les involucelles sont composés de 3 à 6 bractées assez étroites, étalées pendant la floraison, bien plus courtes que les ombellules. Le fruit est ovoïde, à côtes saillantes ; chaque moitié du fruit contient dans sa paroi extérieure 4 groupes de 3 à 6 canaux résinifères.
Ce sont des plantes vivaces ou plus rarement bisannuelles, à tige régulièrement feuillée sur toute sa longueur, à rameaux fleuris étalés, à tige souterraine ramifiée. Des échantillons de plaine cultivés à 2.400 m. d'altitude ont donné, au bout de plusieurs années, une plante naine, sans feuilles le long de la tige, à fleurs plus grandes sur des pédoncules très courts ; ayant un peu, au premier abord, l'aspect d'un très petit échantillon de l'espèce Bupleurum ranunculoides, à tige souterraine relativement épaisse (G. Bonnier). (On trouve quelquefois des exemplaires de cette espèce à tiges fasciées, c'est-à-dire soudées en long, ou d'autres encore chez lesquels on remarque de petites fleurs supplémentaires qui ont pris naissance à l'intérieur du calice des fleurs normales).
Le type principal se reconnaît à ses feuilles de la base rapprochées en rosette, dont le limbe est ovale, ovale-allongé ou ovale-arrondi, et dont le pétiole est net et allongé, et aux ombelles dont les rayons sont peu inégaux.
Noms vulgaires. En français : Percefeuille, Oreille-de-lièvre. En allemand : Hasenohr, Sichelhasenohr, Heil-aller-Welt, Wundkraut. En flamand : Wondkruit. En italien : Orecchia-di-lepre.
Usages et propriétés. La tige souterraine et la racine ont été préconisés contre la fièvre.
Distribution. Préfère les terrains calcaires ou argilo-calcaires ; peut s'élever parfois jusqu'à 2.200 m. dans les Alpes, jusqu'à 2.300 m. dans les Pyrénées, ne dépasse guère 1.400 m. dans les Cévennes et reste même à une plus basse altitude dans les Corbières. France : commun, en général, dans presque toute la France, mais parfois de distribution inégale ; par exemple : assez commun dans l'Ouest, mais manque en Bretagne, dans la Manche et dans l'Orne ; rare au Sud de la Gironde ; commun dans le Var et dans les Basses-Alpes, mais rare dans les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes ; peu commun dans l'Eure, très rare dans les Ardennes, manque dans la Sarthe ; très rare sur le littoral du Languedoc, etc. Suisse : Suisse occidentale, Valais, canton de Schaffhouse. Belgique : assez commun dans le Sud-Est de la Région houillère ; assez rare ailleurs.
Europe : Europe occidentale, centrale et méridionale. Hors d'Europe : Asie occidentale, centrale et Japon ; naturalisé dans l'Amérique du Nord.
On a décrit 1 sous-espèce, 1 race, 7 variétés et 1 sous-variété de cette espèce. La sous-espèce est la suivante :
B. gramineum G. G. (B. Graminée).
Feuilles de la base allongées et étroites ; les supérieures, très étroites, n'embrassant pas la tige par leur base ; ombelles portant 3 à 10 rayons très inégaux ; plante très grêle. (Alpes, Pyrénées, Corbières).
