Les formes que l'on peut grouper sous ce nom général sont des plantes de 8 à 30 cm., qui croissent sur les rochers des contrées montagneuses et se trouvent rarement plus ou moins naturalisées sur les murs dans quelques contrées. Leurs fleurs blanches peuvent s'épanouir depuis le mois de mai jusqu'au mois de juillet.
Toutes ces plantes forment des gazons d'aspect moussu, plus ou moins lâches et produisent de longs rejets non florifères en même temps que des tiges fleuries portant 3 à 12 fleurs écartées les unes des autres. Les feuilles de la base sont divisées en 3 à 5 lobes qui sont aigus. Les divisions du calice sont régulièrement aiguës de bas en haut, pointues ou obtuses au sommet, plus ou moins dressées ; les pétales sont ovales, arrondis ou comme coupés à leur base (et non aigus à la base ni rétrécis en coin dans leur moitié inférieure) et ont 3 à 4 fois la longueur des divisions du calice. Chaque pétale est marqué de 3 nervures vertes ou verdâtres.
Ce sont des plantes vivaces, à tiges fleuries dressées et grêles, se perpétuant et se multipliant par les divisions de leurs tiges souterraines. (On a trouvé parfois des exemplaires à fleurs doubles et à fleurs demi-doubles).
Noms vulgaires. En français : Gazon-turc, Gazon-mousse, Saxifrage-gazonnante. En allemand : Rasen-Steinbrech, Moos-Steinbrech. En italien : Sassifragia-moscatellina. En anglais : Tufted-alpine-saxifrage, Mossy-saxifrage.
Usages et propriétés. Les trois sous-espèces sont cultivées comme plantes ornementales pour décorer les murs et les rocailles, ou encore pour faire des massifs et des bordures.
Distribution. Ne s'élève guère à plus de 1.500 m. d'altitude et peut descendre çà et là aux altitudes très basses, mais demeure le plus souvent dans les contrées montueuses. France : Nord-Est, Est,, Centre, Midi. Belgique : quelques localités des Régions houillère et de l'Ardenne ; parfois naturalisé sur les murs.
Europe : Péninsule ibérique, France, Belgique, Luxembourg, Angleterre, Irlande, Bohême, Moravie, Islande.
L'espèce principale est formée par la réunion des 3 sous-espèces suivantes :
S. hypnoides L. (S. Faux-Hypne).
Plante plus ou moins glauque ; rejets non florifères portant des bourgeons à l'aisselle des feuilles ; feuilles de la base à pétiole en demi-cylindre dans sa partie basilaire, à divisions en pointe à leur sommet ; plante présentant des poils laineux à la base des tiges florifères et sur les rejets non fleuris ; sépales aigus au sommet. (Préfère les terrains siliceux : Centre et Midi de la France ; Région houillère belge où il est naturalisé près de Waulsort).
S. sponhemica Gmel. (S. de Sponhem).
Plante verte, non glauque, presque sans poils sur les feuilles, sans bourgeons à l'aisselle des feuilles sur les rejets non florifères ; feuilles de la base à pétiole aplati, à 3 divisions (rarement) aiguës à leur sommet et terminées par une petite pointe ; sépales aigus au sommet. (Ardennes françaises, Vosges, Jura ; Alsace).
S. decipiens Ehrh. (S. trompeuse).
Plante verte, non glauque, plus ou moins velue, sans bourgeons à l'aisselle des feuilles sur les rejets non florifères; feuilles de la base à pétiole aplati, à 3, 5 ou 7 divisions en général obtuses au sommet et sans petite pointe au sommet ; sépales obtus tout à fait à leur sommet. (Jura, à Baume-les-Messieurs ; Alsace ; Région de l'Ardenne belge dans la vallée de la Semois et dans la vallée des Alleines près de Pont-le-Prêtre ; Région houillère belge dans la vallée de l'Ourthe).
