Cette jolie plante est remarquable par ses fleurs délicates, à pétales étroits, étalés en étoile, blancs et marqués, au moins certains d'entre eux, de deux taches jaunes ou d'un jaune-orangé vers leur base. On la rencontre dans les endroits humides des montagnes, dans les forêts, les prairies ou les fentes des rochers humectés par les infiltrations. Elle a de 10 à 40 cm. de hauteur et fleurit depuis le mois de juin jusqu'au mois d'août.
On reconnaît surtout cette espèce aux feuilles de la base qui sont sans bordure membraneuse sur les bords, dentées seulement dans leur partie supérieure et dont les plus développées sont 15 à 20 fois plus grandes que la plupart des petites feuilles placées le long de la tige fleurie. Ces feuilles sont molles, plus larges dans le haut et insensiblement rétrécies vers leur base sans former un pétiole net. Les fleurs sont disposées en grappe composée, sur des pédoncules dressés ou étalés, avec de petites bractées insérées à la base de chaque rameau de l'inflorescence. Les sépales n'adhèrent presque pas à l'ovaire et sont renversés en dehors ; les étamines ont des anthères d'un jaune-orangé placées chacune sur un filet qui s'amincit beaucoup vers le sommet ; ces étamines n'ont que la moitié ou parfois les deux tiers de la longueur des pétales. Ceux-ci sont distants les uns des autres à la base, très étalés, plus longs que larges et plus ou moins aigus dans leur partie supérieure. Les étamines se flétrissent et les anthères se détachent lorsque le pistil commence seulement à se développer.
Ce sont des plantes vivaces qui se perpétuent par des bourgeons nés sur les tiges souterraines. (Parfois la fleur terminale de l'inflorescence présente 6 sépales, 6 pétales, 12 étamines, 2 ou 3 carpelles). Le type principal se reconnaît à ses fleurs dont les 5 pétales sont le plus souvent égaux et marqués chacun de deux taches jaunes ou d'un jaune-orangé vers la base, à ses feuilles luisantes, dentées seulement vers le sommet, à sa tige souterraine qui produit des rejets non fleuris et à l'absence d'un revêtement de poils visqueux sur toute la plante.
Noms vulgaires. En français : Saxifrage-étoilée. En allemand : Sternsteinbrech. En italien : Sassifragia-stellata. En anglais : Kidney-wort, Starry-saxifrage.
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale (le type principal et la sous-espèce).
Distribution. Préfère les terrains siliceux ; s'élève jusqu'à de très grandes altitudes ; on a trouvé le type principal à 3.200 m. d'altitude, dans les Alpes ; descend parfois à de basses altitudes, par exemple en Suisse. France : Vosges, Alpes, Forez, Auvergne, Montagne-Noire et Montagnes de Lacaune, Cévennes, Corbières, Pyrénées. Suisse : Alpes.
Europe : Péninsule ibérique, France, Europe centrale et septentrionale jusque dans la zone arctique. Hors d'Europe : Amérique boréale y compris le Labrador et le Groenland.
On a décrit 1 sous-espèce, 1 race et 4 variétés de cette espèce. La race et la sous-espèce sont les suivantes :
S. engleri Dalla-Torre. (S. d'Engler).
Cette race a des caractères intermédiaires entre le type principal et la sous-espèce S. Clusii. Les pétales sont inégaux, deux d'entre eux étant plus étroits que les 3 autres, mais ils sont, en général, tous marqués de deux taches jaunes ou orangées ; parfois les deux pétales les plus étroits ne présentent qu'une seule tache colorée ou même n'en présentent aucune : les feuilles sont plus ou moins couvertes de poils, souvent dentées non seulement au sommet, mais encore sur les côtés dans leur partie supérieure. (Vosges, Auvergne).
S. clusii Gouan. (S. de De l'Ecluse).
Pétales inégaux dont 3 ovales, marqués chacun de 2 taches jaunes ou orangées vers leur base et 2 plus petits non tachés ; feuilles de la base dentées au sommet et sur les côtés, à partie étroite inférieure très allongée ; inflorescence très rameuse ; plante toute couverte de poils visqueux, sans rejets non fleuris. (Pyrénées centrales et orientales ; Montagne-Noire et Montagnes de Lacaune ; très rare dans les montagnes de l'Hérault, du Gard et de la Lozère).
