C'est une curieuse plante qu'on ne trouve que dans quelques localités très élevées des Alpes-Maritimes où elle croît sur les pentes rocheuses escarpées et souvent inaccessibles.
Au-dessus d'une rosette compacte de feuilles très serrées s'élève une tige de 8 à 30 cm., laquelle est florifère dès la base et forme une longue grappe composée de fleurs d'un rose violacé qui s'épanouissent depuis le mois de juillet jusqu'au mois de septembre. Les feuilles de la rosette sont coriaces, en forme de spatule, ciliées vers la base, à bords cartilagineux et translucides, denticulées sauf dans la partie terminale. Le calice est velu-glanduleux, à divisions terminées par une petite pointe qui se recourbe vers l'intérieur ; les pétales sont ondulés sur les bords, dressés, s'amincissant vers leur base et n'ont pas même, en général, deux fois la longueur des sépales. Il y a 3 carpelles et 3 styles ; le fruit s'ouvre par 3 valves au sommet et est presque entièrement enfermé dans le calice persistant.
C'est une plante vivace, poilue-glanduleuse, dont la souche épaisse et noirâtre produit des bourgeons qui donnent naissance à de nouvelles rosettes de feuilles ; celles-ci ne fleurissent que lorsqu'elles sont très âgées et périssent après avoir fleuri une seule fois. (On a trouvé des exemplaires dans lesquels des fleurs présentaient 4 styles et dont le fruit s'ouvrait par 4 valves au sommet ; assez souvent, la fleur terminale est plus ou moins anormale et deux fois plus grande que les autres).
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale pour décorer les rochers, mais sa culture est assez difficile. Cette espèce a donné lieu à un sport spécial, qui consiste à la recueillir à coups de fusil sur les parois escarpées où elle croît naturellement.
Distribution. Préfère les terrains siliceux ; ordinairement limité entre 2.000 et 3.000 m. d'altitude. France : Alpes-Maritimes (Lac de Vens près de Saint-Étienne-aux-Monts, environs de Saint-Martin-de-Vésubie et du col de Tende).
Europe : Alpes maritimes françaises et italiennes.