Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Saxifraga paniculata Miller.
C'est une espèce qui présente de nombreuses formes et qui est abondante dans la plupart des montagnes de notre Flore.
On la trouve surtout sur les rochers, parfois aussi sur les pentes pierreuses ou dans les éboulis. Sa taille peut varier de 5 à 50 cm. ; ses fleurs, d'un blanc légèrement jaunâtre ou un peu verdâtre, se montrent en juin et août, rarement encore en septembre dans les hautes altitudes. Les feuilles de la base forment une rosette assez serrée ; chacune d'elles est allongée, insensiblement plus large vers le haut, bordées de dents peu prononcées, assez aplaties, ayant parfois une petite pointe sur le côté et correspondant chacune, sur la face supérieure, à une glande calcaire ; ces feuilles sont coriaces, ciliées sur les bords dans leur partie inférieure. Les fleurs sont disposées en une grappe composée dont les rameaux ne portent que de une à cinq fleurs, et qui, ordinairement, occupe moins de la moitié de la longueur totale de la tige florifère. Le calice est sans poils, à divisions dont le contour est un peu en triangle, plus courtes que le reste du calice ; les pétales sont ovales, assez souvent ponctués de rouge, plus rarement de jaune ; ils ont 3 à 4 fois la longueur des divisions du calice.
C'est une plante vivace, à tige dressée, velue-glanduleuse dans sa partie supérieure. Elle se perpétue par des bourgeons nés sur la tige souterraine et qui donnent naissance à de courts rameaux terminés chacun par une rosette de feuilles. On trouve assez souvent de petites rosettes de feuilles développées au milieu de l'inflorescence ; ces rosettes peuvent tomber, s'enraciner et multiplier la plante, constituant ainsi des sortes de boutures naturelles. (On rencontre quelquefois des exemplaires dont certaines fleurs sont soudées entre elles de façon à ne former en apparence qu'une seule fleur, présentant, par exemple, 12 sépales, 12 pétales, 20 à 24 étamines et 5 carpelles).
Noms vulgaires. En français : Aizoon. En allemand : Traubensteinbrech, Frauenkraut, Silbermins, Gänzunge, Fischzung En italien : Sassifragia-sedo-alpino.
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale pour décorer les rocailles ; on cultive aussi les formes à pétales ponctués de rouge et les formes à fleurs ponctuées de jaune.
Distribution. Assez variable ou même opposé dans ses préférences de sol suivant les contrées ; c'est ainsi qu'il préfère les terrains calcaires dans une assez grande partie des Alpes et, au contraire, les terrains granitiques et porphyriques dans les Vosges ; peut se trouver à la fois sur les terrains calcaires et les terrains siliceux dans les Alpes du Dauphiné ; peut s'élever jusqu'à 2.700 m. d'altitude ; descend parfois jusqu'à 600 ou même jusqu'à 500 m. d'altitude, par exemple sur les rochers de Bars dans l'Aveyron et près du Vigan dans le Gard, et quelquefois même plus bas, en Suisse; descend jusqu'à la zone des vignes, dans le Jura. France : Vosges, Jura, Alpes, Auvergne, Montagne de l'Aubrac, Cévennes, Corbières, Pyrénées. Suisse : Jura, Alpes.
Europe : presque toute l'Europe, y compris les contrées arctiques. Hors d'Europe : Nord et Ouest de l'Asie ; Amérique boréale.
On a décrit 12 variétés de cette espèce. Les 2 variétés les plus remarquables sont les suivantes :
Variété robusta Engl. (robuste).
Feuilles de 25 à 55 mm. de longueur sur 5 à 6 mm. de largeur ; tiges robustes, de 2 1/2 à 4 mm. d'épaisseur ; la plupart des rameaux de la grappe composée portent 2 à 5 fleurs. (Çà et là dans les montagnes).
Variété minor Koch (petite).
Feuilles de moins de 25 mm. de longueur, dont la plus grande largeur égale au moins la moitié de là longueur ; tiges de 5 à 10 cm. de longueur, grêles, de moins de mm. 1/2 d'épaisseur ; les rameaux de la grappe composée portent 1 ou 2 fleurs seulement. (Alpes, Pyrénées).