Crassulaceae - - Sempervivum tectorum (L.)

Joubarbe des toits

Les très nombreuses formes que l'on peut réunir sous ce nom sont des plantes de taille variant de 5 à 50 cm. On les trouve sur les rochers des contrées montagneuses. Le type principal est souvent planté sur les toits ou sur les murs et assez fréquemment naturalisé. Les fleurs roses, rosâtres, très rarement blanchâtres ou d'un blanc verdâtre, s'épanouissent depuis le mois de juin jusqu'au mois d'août.
Toutes ces plantes ont les caractères communs suivants. Les fleurs épanouies sont étalées en étoile et mesurent alors le plus souvent de 20 à 40 millimètres de diamètre (rarement de 18 à 20 millimètres). Il y a 8 à 20 sépales, 8 à 20 pétales, 16 à 40 étamines et 8 à 20 carpelles qui s'écartent les uns des autres vers leurs sommets. Les rosettes des rameaux non fleuris mesurent, lorsqu'elles sont complètement développées, de 4 à 5 centimètres de largeur. Les feuilles de ces rosettes n'ont pas de poils blancs, nombreux, allongés, les reliant les unes aux autres comme des fils de toile d'araignée. Les pétales sont couverts de petits poils sur leurs faces. Les écailles nectarifères ne sont pas plus longues que larges.
Ce sont des plantes vivaces, à tige florifère en général simple et feuilîée, mais portant vers le haut une inflorescence ramifiée, à fleurs qui, généralement, ont, pour la plupart, un pédoncule très distinct. Les rejets, terminés chacun par une rosette de feuilles, produisent, dès l'année de leur naissance, des rejets de second ordre, mais chaque rosette ne donnera de tige fleurie qu'au bout de plusieurs années. L'ensemble de tous ces rejets terminés par ces rosettes en forme de petits artichauts constitue une agglomération de colonies autour de la souche mère. (On a décrit de nombreuses anomalies de cette espèce : rosettes de feuilles développées au milieu de l'inflorescence ; accroissement anormal de toute l'inflorescence ; intermédiaires très variés entre les étamines et les carpelles, etc.).
Le type principal se reconnaît à ses fleurs d'un rose pâle, à sa taille (20 à 30 cm), aux rosettes de feuilles qui ont 5 à 8 cm. de largeur lorsqu'elles sont développées, et à ses feuilles sans poils sur les faces et peu rétrécies à la base.

Noms vulgaires. En français : Joubarbe, Artichaut-sauvage, Artichaut-bâtard, Artichaut-des-toits, Joubarbe-des-toits, Herbe-aux coupures. En allemand : Dachlauch, Echte-Hauswurz, Jupitersbart, Donnerbart, Gottesbart. En flamand : Huislook, Donder-Baart. En italien : Semprevivo, Sopravvivolo-maggiore, Caiciosi-grassi, Erba-da-calli, Barba-di-Giove. En anglais : Bullock's-eye, Common-houseleek, Jupiter's-beard, Sengreen, Thunder-plant, Poor-Jan's-life, Homewort.

Usages et propriétés. Souvent planté sur les toits, soit dans la croyance que cette plante préserve les habitations contre la foudre, soit, autrefois, pour éloigner les maléfices des sorciers. Cultivé comme plante ornementale ; il en existe plusieurs variétés utilisées surtout, pour la mosaïculture ; il y a aussi des variétés horticoles de la sous-espèce Sempervivum montanum. La plante est assez mellifère, surtout dans les montagnes ; elle est visitée par les abeilles. C'est une plante acre et astringente, utilisée pour cicatriser les blessures ; associée à de l'huile ou à de la graisse, elle est employée contre les brûlures. C'est, en outre, une plante fortement purgative ; on s'en est servi aussi contre les fièvres et contre l'esquinancie. Le suc de la plante contient de l'acide formique libre et du malate de calcium.

Distribution. Peut s'élever sur les montagnes jusqu'à de grandes altitudes ; en particulier, la sous-espèce S. montanum se trouve facilement jusqu'à 2.800 . m. d'altitude, et s'élève, exceptionnellement, jusqu'à 3.400 m. France : montagnes ; planté sur les toits et sur les murs et parfois çà et là naturalisé aux basses altitudes. Suisse : Alpes ; le type principal est souvent planté. Belgique : naturalisé dans la vallée de la Meuse ; planté çà et là.
Europe : Pyrénées, Alpes, Apennins, Carpathes ; souvent planté et naturalisé. Hors d'Europe : Sud-Ouest de l'Asie ; parfois planté ailleurs.

On a décrit 2 sous-espèces, 8 races et 37 variétés de cette espèce On a décrit aussi 2 hybrides entre le type principal et la sous-espèce S. montanum Les 2 sous-espèces et les races les plus remarquables sont les suivantes :

S. montanum L. (J. des montagnes).
Fleurs d'un rose vif, le plus souvent de 30 à 40 mrn. de largeur lorsqu'elles sont épanouies ; écailles nectarifères plus larges que longues ; rejets non fleuris ayant des rosettes de feuilles de 1 à 9cm. de largeur lorsqu'elles sont développées ; les feuilles de ces rosettes sont couvertes sur les deux faces et sur les bords de courts poils glanduleux. (Hautes montagnes).

S. minimum Timb. (J. minime).
Plante de 2 à 10 cm. ; rosettes de feuilles de 1 à 3 cm. de largeur ; fleurs de 18 à 22 mm. de largeur ; écailles nectarifères serrées les unes à côté des autres, presque sans intervalles les séparant. (Rare : Pyrénées, Corbières, Alpes de Savoie).

S. arvernense Lee. et Lamotte (J. d'Auvergne).
Fleurs d'un rose assez vif, de 18 à 26 mm. de largeur lorsqu'elles sont épanouies ; écailles nectarifères ordinairement étalées ; rosettes de feuilles des rameaux non fleuris ayant environ 4 à 5 cm. de largeur lorsqu'elles sont développées ; les feuilles de ces rosettes sont ciliées et portent sur leurs faces des poils courts qui tombent pendant la seconde saison de l'existence des rosettes. (Alpes, Plateau central, Cévennes, Corbières, Pyrénées).

S. alpinum Grisebach et Schenk (J. des Alpes).
Tige grêle, de 15 à 20 cm. ; feuilles des rosettes sans poils même lorsqu'elles sont jeunes ; pétales ayant environ 3 fois la longueur des sépales ; écailles nectarifères relativement très courtes. (Pyrénées ; Alpes de Suisse).

S. calcareum Jord. (J. des terrains calcaires).
Feuilles des rosettes des rejets non fleuris ciliées, un peu glauques, couvertes sur les deux faces de petits poils persistants ; écailles nectarifères dressées ; étamines à filets sans poils ; inflorescence allongée ; fleurs de 12 à 16 mm. de largeur lorsqu'elles sont épanouies. (Préfère les terrains calcaires : Savoie, Dauphiné, Provence, Alpes-Maritimes).

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