Cette jolie espèce, aux fleurs d'un rose vif (ou très rarement d'un beau rose), croît sur les rochers des montagnes et jusqu'à des altitudes très élevées.
C'est une espèce fort curieuse par les longs poils mous et blancs qui naissent sur le sommet des feuilles et aussi sur leurs bords, semblant souvent réunir les feuilles les unes aux autres comme une toile d'araignée (les feuilles sont rarement bordées de longs poils blancs plus longs vers le sommet où ils forment une houppe) ; les feuilles des rosettes portent, sur leurs deux faces, de petits poils glanduleux.
C'est une plante de 5 à 20 cm. de hauteur. Les rosettes de feuilles des rameaux non florifères ont environ 2 centimètres de largeur lorsqu'elles sont développées (très rarement 3 à 4 cm.). Les fleurs ont des pédoncules extrêmement courts ; elles mesurent de 15 à 20 millimètres de largeur lorsqu'elles sont épanouies (très rarement plus larges). Les pétales sont sans poils (très rarement sans poils seulement sur la face supérieure). Les écailles nectarifères, placées en dehors des carpelles, sont plus longues que larges et étalées-dressées. Les pétales ont 2 à 3 fois la longueur du calice. Les carpelles, poilus-glanduleux, s'écartent les uns des autres vers leurs sommets.
C'est une plante vivace, entièrement couverte de poils glanduleux, qui se perpétue et se multiplie par ses nombreux rejets. (On trouve quelquefois des exemplaires ayant des rosettes de feuilles développées au milieu de l'inflorescence ; d'autres présentent assez souvent, dans leurs fleurs, des intermédiaires entre les étamines et les carpelles).
Noms vulgaires. En français : Joubarbe-toile-d'araignée, Arachnoïde, Toile-d'araignée, Joubarbe-des-Alpes. En allemand : Spinnenhauswurz, Steinäpfel. En italien : Sopravvivolo-ragnatelo. En anglais : Cobwebbed, Cobweb-houseleek.
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale pour décorer les rocailles. Plante mellifère visitée par les bourdons des montagnes, et aussi par les abeilles lorsqu'elle ne croît pas à une trop grande altitude.
Distribution. Préfère souvent les terrains siliceux ; peut s'élever sur les montagnes jusqu'à 3.000 m. d'altitude et quelquefois même un peu plus haut ; descend rarement au-dessous de 400 m. d'altitude. France : Alpes, Plateau central, Cévennes, Corbières, Pyrénées ; rare dans l'Allier, la Corrèze et la Creuse ; la sous-espèce 1.070 b. est extrêmement rare (Jura, Savoie). Suisse : Alpes.
Europe: Pyrénées espagnoles et françaises, Jura, Alpes, péninsule italique.
On a décrit 1 sous-espèce et 3 variétés de cette espèce. On a décrit aussi 10 hybrides entre cette espèce et les diverses sous-espèces ou races de l'espèce Sempervivum tectorum. La sous-espèce est la suivante :
S. fauconneti Reut. (J. de Fauconnet).
Rosettes non florifères de 3 à 4 cm. de largeur lorsqu'elles sont développées ; feuilles des rosettes terminées par une sorte de panache de longs poils blancs ; fleurs roses, de 24 27 mm. de largeur lorsqu'elles sont épanouies ; pétales sans poils en dessus, mais poilus-glanduleux en dessous ; tiges florifères portant de longs poils laineux vers le haut et dans les ramifications de l'inflorescence. (Très rare : Reculet et Colombier dans le Jura ; Jalouvre en Savoie).
Remarque.
Le Sempervivum funckii Lej. (S. Schnittspahni Lagger) dont l'inflorescence n'a que 2 à 3 rameaux, dont les rosettes de feuilles mesurent 4 à 5 cm. de largeur lorsqu'elles sont développées et dont les feuilles des rosettes sont ciliées absolument jusqu'au sommet est rarement naturalisé (Le Vigen dans la Haute-Vienne, Châteaugay dans le Puy-de-Dôme, près d'Ayxaille en Belgique, etc.).