Cet arbuste, qui peut atteindre 2 à 3 mètres, croît sur le littoral méditerranéen, dans les bois et sur les coteaux qu'il garnit plus ou moins de ses rameaux à feuilles toujours vertes et où il épanouit de mai en juillet ses fleurs blanches et odorantes.
Les feuilles sont opposées, coriaces, à court pétiole, ovales ou ovales-allongées et aiguës au sommet, pourvues de glandes internes, renfermant une huile essentielle, qui forment de petites ponctuations translucides lorsqu'on regarde les feuilles par transparence. Les fleurs sont isolées à l'aisselle des feuilles, et portées chacune sur un pédoncule allongé. Les 5 divisions du calice sont en forme de triangle, étalées et plus courtes que les pétales. Le fruit mûr est ovoïde, peu charnu, d'un noir-bleuâtre et un peu glauque.
C'est un arbrisseau à tiges assez irrégulières, toujours vert à écorce rousse, à peu près lisse, se détachant par écailles, exhalant par toutes ses parties une odeur aromatique. (On a décrit beaucoup d'anomalies de cette plante : tiges fasciées c'est-à-dire soudées ensemble dans la longueur ; feuilles verticillée, par 4 avec des feuilles opposées intercalées entre les verticilles ; fleurs à 4 ou 6 pétales, à étamines transformées plus ou moins en carpelles, à fleurs doubles, etc.).
Noms vulgaires. En français : Myrte, Nerte. En allemand : Echte-Myrte, Myrte, Myrtenbaum. En flamand : Mirt. En italien : Mirto, Mirtella, Mortine. En anglais : Myrtle, Common-Myrtle, Myrtle-tree.
Usages et propriétés. Le Myrte était regardé par les Anciens comme le symbole des amants heureux ; on en décorait la statue des grands hommes le jour de leurs obsèques. Cultivé comme plante ornementale dans toute la France méridionale et sur tout le littoral océanique jusqu'à Cherbourg ; cultivé dans les régions moins tempérées en pots que l'on rentre dans les orangeries pendant l'hiver ; c'est une plante appréciée en horticulture pour son aspect buissonnant et régulier, pour son odeur aromatique et ses fleurs odorantes ; il existe des variétés horticoles à fleuss doubles et d'autres à feuilles panachées. Les fleurs, les feuilles, l'écorce sont aromatiques ; on en extrait une huile essentielle connue sous le nom d' « eau d'anges » utilisée en parfumerie. Les baies sont astringentes ; dans certaines contrées du Midi, on fait fermenter ces fruits de Myrte pour fabriquer une boisson alcoolique assez agréable au goût.
Distribution. Peut croître aussi bien sur les terrains calcaires que sur les terrains siliceux ; ne s'élève pas à une grande altitude sur les montagnes. France : littoral méditerranéen où il est assez commun dans la partie orientale ; très rare dans l'Hérault.
Europe : Europe méridionale. Hors d'Europe : Sud-Ouest de l'Asie ; Nord de l'Afrique.
On a décrit 1 race et 4 variétés de cette espèce. La race est la suivante :
M. tarentina Bertoloni (M. de Tarante).
Feuilles n'ayant que 5 à 20 mm. de longueur, très rapprochées les unes des autres ; divisions du calice obtuses au sommet : fruit tout à fait globuleux. (Çà et là, rare sur le littoral méditerranéen).