Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Callitriche palustris L.
Les formes nombreuses que l'on peut grouper sous ce nom général, et entre lesquelles on observe souvent des termes de passage, sont des plantes dont l'aspect peut se modifier chez un même échantillon dans les parties qui flottent à la surface de l'eau et dans celles qui sont complètement submergées. La longueur de ces plantes varie entre 5 et 30 centimètres. Les fleurs, très petites, peu visibles, vertes ou verdâtres, se montrent depuis le mois d'avril jusqu'au mois d'octobre.
On les trouve dans les mares, les fossés, les étangs, les ruisseaux, les parties à faible courant sur le bord des grands cours d'eau, dans toute l'étendue de notre Flore. Les feuilles sont toujours entières ou échancrées à leur sommet, étroites ou ovales, à une nervure principale allant d'un bout à l'autre du limbe, non ramifiée ou donnant naissance à 2 ou 4 nervures secondaires. L'étamine unique des fleurs staminées ou stamino-pistillées présente un filet allongé, terminé par une anthère en forme de rein. Chez les fleurs stamino-pistillées, le pistil se développe ordinairement bien avant l'étamine. Les fleurs peuvent s'épanouir dans l'eau et la pollinisation des stigmates se produit alors au milieu des bulles de gaz adhérentes à la plante dans sa partie fleurie.
Ce sont des plantes vivaces, qui se multiplient par des fragments de tiges s'enracinant dans la vase. Sur ces fragments de tige de la saison précédente, on voit, au printemps, se former des bourgeons qui donnent naissance à de nouvelles tiges feuillées et fleuries.
Noms vulgaires. En français : Callitrie, Capillaire-d'eau, Etoile-d'eau. En allemand : Wasserstern, Sternblume, Wasser-Linse. En flamand : Haarsteng, Sterrekroos. En italien : Erba-gamberaia, Gramigna-de-perci, Stellaria-acquatica. En anglais : Water-starwort, Star-grass, Starry-duck's-meat.
Distribution. Certaines formes se trouvent dans les lacs des Alpes et des Pyrénées jusqu'à plus de 2.000 m. d'altitude. France, Suisse et Belgique : commun.
Europe : toute l'Europe. Hors d'Europe : Asie; Afrique ; Amérique du Nord, Chili.
On a décrit 7 sous-espèces, 2 races et 4 variétés de cette espèce. Les 7 sous-espèces et la principale race sont les suivantes :
C. stagnalis Scop. (C. des eaux stagnantes).
Feuilles toutes ou presque toutes ovales et s'amincissant vers la base, en forme de spatule, rapprochées en rosette au sommet des rameaux, à une nervure principale et 4 nervures secondaires ; fruits à peine plus longs que larges, de forme presque arrondie lorsqu'on les regarde par le côté ; styles ayant environ 4 fois la longueur de l'ovaire, d'abord écartés l'un de l'autre puis renversés ; les 4 parties du fruit portent un rebord ailé sur le dos ; elles sont contiguës deux par deux, sauf vers le sommet ; les bractées des fleurs sont persistantes. (Commun ou assez commun).
C. platycarpa Kütz. (C. à fruits aplatis).
Mêmes caractères que la sous-espèce C. vernalis, sauf que les feuilles inférieures des rameaux sont étroites et à une seule nervure et que les 4 parties du fruit sont un peu arrondies sur le dos. (Assez commun).
C. vernalis Kütz. (C. du printemps).
Feuilles supérieures ovales, se rétrécissant vers la base, à une nervure principale portant 2 nervures secondaires ; feuilles inférieures très étroites, à une seule nervure, échancrées au sommet ; styles dressés ou redressés, ayant 3 à 5 fois la longueur de l'ovaire ; fruits un peu plus longs que larges, ayant une forme de cœur lorsqu'on les regarde par le côté, à 4 parties rapprochées deux à deux, mais non contiguës au sommet ; les bractées des fleurs sont persistantes. (Commun).
C. hamulata Kütz. (C. à crochet).
Feuilles inférieures et moyennes étroites, allongées, échancrées au sommet, et à une seule nervure ; tantôt les feuilles supérieures sont aussi de cette forme, tantôt elles sont un peu plus larges avec une nervure principale d'où partent 2 ou 4 nervures secondaires ; styles ayant plus de 6 fois la longueur de l'ovaire, se renversant rapidement après la floraison, puis tombant : fruits de forme à peu près arrondie lorsqu'on les regarde par le côté, à 4 parties étroitement serrées 2 par 2 l'une contre l'autre ; les quatre parties sont presque entièrement soudées entre elles du haut en bas, au milieu du fruit; chaque partie du fruit, aiguë sur le dos et bordés d'une aile étroite ; les bractées des fleurs tombent rapidement et parfois ne sont pas développées. (Commun ou assez commun).
C. truncata Guss. (C. tronquée).
Feuilles toutes très étroites, un peu plus étroites vers le sommet que vers la base, terminées chacune par deux dents ; styles ayant environ 7 à 9 fois la longueur de l'ovaire, étalés et recourbés ; fruits ressemblant à un double rein lorsqu'on les regarde par le côté, à 4 parties, arrondies sur le dos, très séparées les unes des autres, non resserrées deux par deux et qui, vues d'en haut, sont comme disposées en croix ; il n'y a pas de bractées accompagnant les fleurs. Les fruits inférieurs sont souvent portés sur des pédoncules allongés. (Ouest et Nord-Ouest de la France).
C. pedunculata DC. (C. pédonculée).
Feuilles supérieures ovales-allongées, rétrécies insensiblement vers la base, à une nervure médiane et 2 ou 4 nervures secondaires ; feuilles inférieures très étroites, à une seule nervure et portant deux petites dents au sommet ; styles ayant plus de 5 fois la longueur de l'ovaire, renversés, se détachant assez tôt ; fruits ovales-arrondis lorsqu'on les regarde de côté, les inférieurs placés sur d'assez longs pédoncules, à 4 parties peu aiguës sur le dos, rapprochées deux par deux ; ces 4 parties du fruit sont presque entièrement réunies entre elles, de haut en bas, au milieu du fruit ; les fleurs sont accompagnées de bractées courbées qui persistent longtemps. (Ouest et Nord-Ouest de la France).
C. obtusangula Le Gall (C. à angles obtus).
Feuilles toutes ovales et amincies insensiblement vers le bas, souvent échancrées au sommet, à une nervure principale et deux nervures latérales qui sont elles-mêmes bifurquées ; styles ayant 4 à 5 fois la longueur de l'ovaire, dressés ou redressés, persistant très longtemps ; fruits à 4 parties rapprochées deux par deux, arrondies sur le dos. (Littoral de l'Ouest et du Nord-Ouest de la France).
C autumnalis L. (C. d'automne).
Plante complètement submergée dans l'eau ; feuilles toutes étroites, parfois un peu élargies vers leur base, portant deux petites dents au sommet ; styles ayant plus de 5 fois la longueur de l'ovaire, renversés, se détachant tôt ; fruits à 4 parties qui ne sont contiguës, au milieu du fruit, que par leur zone moyenne, rapprochées deux par deux, aiguës sur le dos qui est bordé par une aile aplatie. (Suisse : Tessin).