Onagraceae - - Oenothera biennis (L.)

Onagre bisannuelle

Les formes que l'on peut grouper sous ce nom général sont des plantes robustes, de 40 cm. à 1 m. 50 de hauteur, qui épanouissent leurs grandes et belles fleurs jaunes dans les décombres, les terrains vagues, sur les talus des chemins de fer, dans les champs en friches, au bord des bois ou sur les berges des cours d'eau dans une grande partie de notre Flore. Les fleurs s'épanouissent depuis le mois de juin jusqu'au mois de septembre et reparaissent parfois en octobre ou même en novembre, de nouvelles fleurs se produisant alors que les fruits provenant de la première floraison sont déjà mûrs. Le principal caractère commun à ces formes est la couleur des fleurs qui restent jaunes même lorsqu'elles sont fanées, ne devenant pas alors d'un rouge vineux ou rougeâtre, mais seulement d'un jaune un peu plus foncé. Les feuilles sont poilues, ovales allongées, en pointe au sommet, celles de la base à pétiole assez allongé, disposées en rosettes, les autres à pétiole très court et les supérieures sans pétiole. Les fleurs sont disposées en larges inflorescences très fournies. Les pétales sont échancrés au sommet, un peu en forme de cœur, et sont plus longs que les étamines ou de même longueur qu'elles.
Ce sont des plantes bisannuelles à racine principale développée. (On observe de très nombreuses anomalies chez cette espèce : torsion des tiges, fasciation, c'est-à-dire soudure des tiges en long, hypertrophie de la tige, insertion désordonnée des feuilles, fleurs à 5 étamines, nombre variable des pièces florales, fleurs ayant 2 ou 3 carpelles, fleurs ayant 5 à 9 carpelles, fleurs soudées entre elles, etc) Hugo de Vries en cultivant divers échantillons monstrueux d'une espèce voisine (Œnothera Lamarckiana) a obtenu par variations brusques (mutations) un certain nombre de formes d'Œnothera entièrement nouvelles et qui n'avaient jamais été observées dans la nature. Il paraît probable que de semblables phénomènes se produisent aussi chez l'Œnothera biennis.
Le type principal se reconnaît à ses fleurs qui ont environ 4 à 5 centimètres de largeur lorsqu'elles sont épanouies, exhalant une odeur délicate, surtout le soir, et à ses pétales dépassant les étamines et ayant environ la moitié de la longueur du tube allongé formé par le calice entre le sommet de sa partie adhérente à l'ovaire et la base de ces divisions ; le fruit est presque cylindrique et velu, long d'environ 30 à 35 millimètres.

Noms vulgaires. En français : Herbe-aux-ânes, Jambon-des-jardiniers. Onagre-commune. En allemand : Echte-Nachtkerze, Rapuntika. En flamand : Ezelskruid. En italien : Enagra, Rapunzi, Rapunzia, Blattaria-virginiana. En anglais : Evening-primrose, Sunrop.

Usages et propriétés. Introduit de Virginie en Europe depuis le commencement du XVIIe siècle. : Dans certaines contrées de l'Allemagne, on mange les racines à la manière des Salsifis. Cultivé comme plante ornementale. C'est une plante mellifère : les abeilles vont récolter le nectar au sommet du tube du calice.

Distribution. Cette plante, originaire de l'Amérique du Nord, est largement naturalisée en Europe ; ne s'élève pas à une grande altitude sur les montagnes, et, en général, ne pénètre pas dans la zone des sapins. France : assez commun en général, mais de distribution très inégale : par exemple assez rare dans l'Aude, dans l'Hérault et dans certaines parties du littoral méditerranéen ainsi que dans plusieurs contrées du Nord de la France. Suisse : assez commun. Belgique : assez rare.
Europe : naturalisé dans la plupart des contrées de l'Europe. Hors d'Europe : naturalisé dans l'Asie occidentale et dans le Nord de l'Afrique ; Amérique du Nord.

On a décrit 2 sous-espèces et 1 race de cette espèce, ainsi qu'un hybride entre le type principal et la sous-espèce O. muricata. Les 2 sous-espèces et la race sont les suivantes :

O. muricata L. 0. épineux.
Fleurs de 7 à 20 mm. de largeur (lorsqu'elles sont épanouies) ; feuilles d'un vert un peu luisant à la face supérieure ; pétales ne dépassant pas les étamines, 2 à 3 fois plus courts que le tube du calice : fruit ovoïde-allongé ; tige rougeâtre, rude, couverte de poils partant chacun d'un petit renflement. (Ça et là dans le Centre de la France, en Alsace, en Lorraine, en Suisse et en Belgique.

O. suaveolens Desf. (O. odorant).
Fleurs de 6 à 10 cm. de largeur (lorsqu'elles sont épanouies.), exhalant une odeur prononcée de fleur d'oranger ; pétales presque aussi longs que le tube du calice ; fruit presque cylindrique. (Centre et Ouest de la France).

O. parviflora L. (O. à petites fleurs).
Tiges ordinairement lisses : pétales 4 fois plus courts que le tube du calice ; fleurs de 7 à 13 mm. de largeur en général ; fruits couverts de poils raides très nombreux. (Vosges, rare).

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