Les diverses formes que l'on peut réunir sous ce nom sont des plantes, dont la taille peut varier de 10 cm. à 1 m., qui croissent dans les fossés, les marais, dans les bois humides et au bord des eaux dans presque toute l'étendue de notre Flore ; elles épanouissent de juillet à septembre leurs fleurs roses, d'un rose lilacé ou d'un pourpre rosé.
On peut définir l'ensemble de ces formes par les caractères suivants : Les fleurs sont régulières ; les tiges sont marquées par 2 à 4 saillies dessinant des lignes longitudinales ; le style se termine par une masse ovale, ne se divisant pas en 4 stigmates étalés en croix : les feuilles moyennes sont ordinairement plus de deux fois et demi plus longues que larges ; les fruits sont velus ; les tiges fleuries produisent à leur base des rejets, plus ou moins allongés, qui donnent naissance à des rosettes de feuilles. Les feuilles moyennes sont ordinairement sans pétiole, opposées, plus ou moins denticulées. Les graines sont couvertes de petits tubercules, visibles à la loupe.
Ce sont des plantes vivaces ou plurannuelles, c'est-à-dire pouvant vivre plusieurs années, et qui deviennent bisannuelles dans les terrains secs. (On a trouvé, exceptionnellement, des exemplaires à fleurs doubles.)
Le type principal se reconnaît à ses fleurs d'un rose lilacé, de 3 à 5 millimètres de largeur, dont les pétales dépassent peu les sépales, aux tiges souvent à 4 angles (rarement 2), aux feuilles moyennes se prolongeant un peu sur la tige par leur base, les inférieures ayant un très court pétiole.
Usages et propriétés. Plante peu mellifère. Les propriétés médicales sont analogues à celles de l'espèce Epilobium spicatum.
Distribution. Ne s'élève guère au delà de 900 m. d'altitude sur les montagnes. France : assez commun ou assez rare, suivant les contrées ; rare dans les Alpes-Maritimes et dans une assez grande partie du littoral méditerranpen. Suisse .-assez commun. Belgique : assez commun, mais rare dans la Région littorale.
Europe : presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Asie, Nord de l'Afrique, Ile Madère ; Amérique septentrionale.
On a décrit 3 sous-espèces, 1 race et 2 variétés de cette espèce. On a décrit aussi 2 hybrides formés entre cette espèce et l'espèce Epilobium roseum, 2 hybrides avec l'espèce Epilobium palustre, et 1 hybride entre les sous-espèces. Les 3 sous-espèces et la race sont les suivantes :
E, lamyi F. Schultz (E. de Lamy).
Tiges portant 2 à 4 lignes de poils, peu saillantes, en jonction avec le milieu de la base des feuilles : celles-ci se prolongent un peu le long de la tige à droite et à gauche : fleurs de 5 à 6 mm.de largeur ; plante glauque, bisannuelle. (Ça et là ; peu commun).
E. virgatum Pries (E. raide).
Tige dure, difficile à comprimer sous les doigts, raide, dressée ; feuilles presque toutes opposées sauf celles qui avoisinent les fleurs, faiblement denticulées sur les bords ; fleurs de 5 à 6 mm. de largeur ; plante non glauque, vivace, à rejets courts, produisant des racines adventives très près de la base de la tige fleurie et des rosettes de feuilles. (Ça et là).
E. tournefortii Michalet (E. de Tournefort).
Fleurs de 7 à 12 mm. de largeur, à pétales ayant environ deux fois la longueur des divisions du calice, d'un pourpre violacé ; feuilles peu aiguës au sommet, à dents assez fortes, à limbe se prolongeant largement sur la tige ; plante vivace, à tige robuste portant 4 arêtes longitudinales saillantes. (Provence ; rare : environs de Marseille et de La Farlède, dans le Var).
E. obscurum Roth (E. à feuilles sombres).
Tiges couchées, et pourvues de racines adventives dans leur partie basilaire ; feuilles écartées de la tige, très faiblement denticulées, souvent luisantes, à poils très peu nombreux : fleurs de 5 à 6 mm. de largeur ; sépales aigus ; style terminé par un renflement qui, à la fin de la floraison, tend à se diviser en quatre stigmates. (Ça et là, dans les terrains siliceux).