Les formes nombreuses que l'on peut grouper sous ce nom sont des arbrisseaux peu élevés dont la taille varie de 40 cm. à 1 m. 50 environ, qui croissent çà et là dans les haies et les bois, assez rarement, dans une grande partie de notre Flore, et sont quelquefois subspontanés au voisinage des jardins. Les fleurs, d'un beau rose, d'un rose vif, rouges ou parfois d'un rouge velouté se montrent en juin et juillet.
Toutes ces plantes ont les caractères communs suivants. Les aiguillons sont très inégaux, les uns forts, droits ou un peu arqués ; les autres plus faibles, droits, étroits et souvent mêlés de poils glanduleux. Les stipules toutes étroites sont sensiblement de même forme sur les rameaux florifères et sur les autres rameaux. Les feuilles moyennes des rameaux florifères ont ordinairement 5 folioles, parfois 3 seulement. Ces folioles sont coriaces ou assez épaisses, présentant des nervures saillantes à la face inférieure et des dents peu profondes ; elles sont souvent doublement dentées et à dents glanduleuses. Les styles sont rapprochés les uns des autres, mais libres entre eux. Les fruits mûrs sont rouges, ovoïdes ou presque globuleux (On a observé des exemplaires à rameaux fasciés, c'est-à-dire soudés en long, d'autres dont les fleurs présentent des intermédiaires entre les étamines et les carpelles. Quelquefois, on voit produire une seconde fleur au milieu de la fleur normale).
Noms vulgaires. En français : Rose-de-Provins, Rose-de-Champagne, Cocquart, Rosier-rouge. En allemand : Gallische-Rose. Französische-Rose, Provinsrose, Serailrose. En flamand : Provins-roos, Aardroos. En italien : Rosa-serpeggiante. En anglais : French-rose, Provins-rose.
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale. Il en existe de nombreuses variétés telles que : Agathea, provincialis, pumila, inermis (sans aiguillons), « Belle-des-jardins », «Napoléon», « Tricolore-des-Flandres », etc. On rattache souvent comme formes au Rosa gallica les Rosa centifolia L. et Rosa damascena Mill. Le Rosa centifolia est cultivé en grand dans le Midi de la France pour la fabrication de 1' « eau-de-rose » et, accessoirement, de l'« essence-de-rose ». Une autre forme, dérivée des deux précédentes, est plantée surtout dans les Balkans, la Bulgarie et la Roumélie, pour la préparation de l'« essence-de-rose-des-Balkans ». L'essence de rose est utilisée en parfumerie. La décoclion des pétales est tonique, amère et astringente ; elle a été employée contre les catarrhes, la phtisie, l'hydropisie. On prépare, surtout avec les roses des Balkans, une« eau distillée » d'odeur forte et suave qui entre dans la composition des «collyres» usités contre l'inflammation des paupières. C'est aussi avec l'essence de rose des Balkans que l'on obtient la « pommade-rosat » employée contre la gerçure des lèvres. Le « miel-rosat » qui sert d'édulcorant et entre dans la composition des gargarismes astringents est préparé avec les pétales de roses. Les fleurs renferment de la quercitrine, une huile grasse et une huile essentielle, du sucre interverti (dextrose et lévulose), de l'acide gallique, une matière colorante rouge qui est acide, et une matière colorante jaune. Les substances oléagineuses constituant l'essence de rose renferment principalement de l'huile de Citronelle, du géraniol, du nérol, de l'eugénol, du farnésol, de la paraffine, de l'alcool éthylique et divers autres alcools, entre autres de l'alcool sesquiterpénique . Les fruits contiennent beaucoup de dextrine et un peu d'acide citrique.
Distribution. Ne s'élève pas à une grande altitude sur les montagnes. France : çà et là, surtout dans le Centre ; rare dans les Vosges, le Jura, la Provence, les Alpes-Maritimes ; çà et là subspontané ailleurs ; très répandu en Alsace. Suisse : peu commun, plus fréquent aux environs de Genève et dans la Suisse romande. Belgique : rarement subspontané.
Europe : France, Europe centrale et orientale. Hors d'Europe : Sud-Ouest de l'Asie.
On a décrit 5 races et 7 variétés de cette espèce, sans compter les nombreuses formes horticoles On a aussi décrit plusieurs hybrides entre cette espèce et les espèces Rosa canina, Rasa repens et Rosa sempervirens. Les races les plus importantes sont les suivantes :
R. officinalis Kirschleger (R. officinal).
Folioles coriaces, doublement dentées, à contour plus ou moins arrondi ; rameaux rougeâtres ; fleurs d'un rouge foncé mêlé de teintes d'un brun velouté ; ordinairement plus de 5 pétales. (Subspontané).
R. rubra Lam. (R. rouge).
Folioles de consistance ferme, simplement dentées, à contour ovale ; fleurs d'un rose foncé : fruits d'un rouge foncé. (Centre, Est et Sud-Est de la France ; Belgique).