Les formes diverses, en nombre considérable, que l'on peut grouper sous ce nom sont des arbrisseaux qui peuvent atteindre 2 à 3 mètres, et qu'on trouve très souvent dans les haies, les bois, les buissons, sur les coteaux, les talus qu'égaient leurs belles et nombreuses fleurs roses, d'un blanc rose ou blanches, exhalant un parfum délicat.
Les fleurs s'épanouissent en mai et juin ; les fruits sont mûrs en octobre. Toutes ces formes présentent, en général, les caractères communs suivants. Les aiguillons sont de forme assez semblable, fortement crochus, dilatés à la base, comprimés et ordinairement robustes. Les feuilles sont divisées en 5 ou 7 folioles glabres ou poilues mais non velues-soyeuses, à dents non glanduleuses ou à peine glanduleuses ; on trouve parfois de petites glandes, mais seulement sur les nervures secondaires, et ces glandes sont inodores ou peu odorantes. Les stipules des feuilles supérieures n'ont pas leur partie libre en forme de faux, et cette partie libre de la stipule est dressée ou un peu étalée. Les sépales sont plus ou moins profondément divisés en un lobe terminal et des lobes latéraux situés à droite et à gauche ; ils deviennent renversés et finissent par se détacher à la maturité complète. Les styles sont placés les uns à côté des autres, mais ne sont pas soudés entre eux. Les fleurs sont solitaires ou disposées en corymbes. (On a signalé plusieurs anomalies chez cette espèce : nombreuses modifications des folioles ; sépales portant des stipules à leur base ; fleurs doubles ; feuilles opposées).
Noms vulgaires. En français : Eglantier, Eglantier-sauvage Cynorrhodon, Agulancier, Rosier-sauvage, Rose-des-haies. En allemand : Hundsrose, Heckenrose, Wilde-Feldrose, Engelntier, Akelter, Hundsdorn. En flamand : Hondsroos, Egelantier, Hondsbremen, Wilde-Bottetroos. En italien : Rosa-canina, Rosa-di-macchia, Cino, Cinosbato, Spina-di-cane. Roselline-di-pruni. En anglais : Dog-rose, Bird-briar, Dogbriar, Hep-rose.
Usages et propriétés. Cultivé parfois comme plante ornementale ; il existe plusieurs variétés horticoles. Peut servir de porte-greffes pour cultiver de nombreuses variétés de Rosiers. Les fleurs produisent très peu de nectar, et ce nectar lorsqu'il se forme n'est pour ainsi dire jamais pris par les abeilles. Les racines avaient autrefois été vantées comme remède contre la rage ; c'est de là que vient le nom de l'espèce. Les feuilles, en infusion, servent à préparer une sorte de thé. Les parties charnues qui entourent les carpelles à la maturité, employées en conserves, sont usitées comme astringents ; les vrais fruits, c'est-à-dire les carpelles mûrs renfermés à l'intérieur de cette bouteille qui devient charnue, sont vermifuges. Cette partie charnue qui entoure les carpelles renferme une essence de couleur orangée, des matières pectiques, des acides malique et citrique, des sucres (saccharose, lévulose), du tanin et une huile grasse. On trouve souvent sur les rameaux de cette espèce, et de quelques autres espèces du même genre, des excroissances volumineuses, rouges ou vertes, divisées et formant comme une chevelure. C'est une galle due à la piqûre d'un insecte Cynipide. Cette galle, connue sous le nom de « bédéguar » était employée autrefois comme vermifuge.
Distribution. N'est guère répandu que jusqu'à 1.500 m. d'altitude sur les montagnes ; certaines formes, cependant, peuvent s'élever jusqu'à plus de 2.000 m. d'altitude. France, Suisse et Belgique : commun.
On a décrit près de 300 formes de cette espèce, classées en partie par divers auteurs comme espèces principales, par d'autres comme races, comme hybrides, ou comme variétés. Nous nous bornerons à citer quelques-unes des races principales pour montrer la grande variation de l'espèce.
R. serrulata Chabert (R. serrulée).
Fleurs blanches ; pédoncules lisses ; folioles ovales-arrondies ou assez largement ovales, à dents très aiguës, un peu glanduleuses ; pétioles sans poils ou ne présentant que quelques poils vers l'insertion des folioles ; styles sans poils ; fruits largement ovoïdes. (Assez rare ; çà et là.)
R. sphaeroidea Rip. (R. à fruits presque sphériques).
Fleurs roses ; feuilles sans glandes sur les nervures secondaires ; folioles luisantes en dessus, à dents un peu anguleuses et presque égales entre elles, aiguës, pédoncules lisses ; styles très velus ; jeunes pousses, rameaux, pétioles et stipules de couleur verte, non mêlée de rouge. (Çà et là, en particulier dans les Alpes.)
R. squarrosa Bor. (R. squarreux).
Fleurs roses ; feuilles sans glandes sur les nervures secondaires ; folioles ovales à dents simples et aiguës ; pédoncules lisses ; pétioles sans poils ; styles très velus ; fruits ovoïdes, ne dépassant pas 12 mm. de longueur. (Assez commun.)
R. pouzini Tratt. (R. de Pouzin).
Fleurs roses, ordinairement de moins de 2 cm. de largeur, sur des pédoncules grêles, solitaires ou groupées par 2 à 3 ; feuilles supérieures plus ou moins teintées de rouge, à folioles plus ou moins glanduleuses, souvent de moins de 12 mm. de largeur ; pédoncules velus et glanduleux ; styles sans poils ou peu poilus ; aiguillons nombreux et plus ou moins inégaux ; rameaux teintés de rouge vers leur extrémité. (Çà et là.)
R. dumetorum Thuill. (R. des buissons).
Fleurs roses, ordinairement de 3 à 4 cm. de largeur ; pédoncules lisses ; folioles assez inégalement dentées, poilues en dessus, presque velues en dessous ; rameaux verts, non teintés de rouge, ainsi que les pétioles, les stipules et les bractées ; fruits globuleux. (Çà et là.)