Cette espèce, bien connue sous le nom de « Framboisier » est cultivée dans les vergers et se trouve à l'état spontané dans les régions montagneuses ou même à de basses altitudes surtout dans la partie septentrionale de la France, en Belgique et en Suisse.
Les fleurs blanches se montrent en mai et juin, en juillet et même en août dans les montagnes. Les tiges sont de taille variant de 30 cm. à 2 mètres. Les feuilles de la base ont 5, parfois 7 folioles dont une terminale portée sur un long prolongement du pétiole et les autres situées à droite et à gauche sur le pétiole commun ; ces dernières sont portées sur un pétiole secondaire, extrêmement court ; les autres feuilles sont à 3 folioles. Les folioles ont des poils peu nombreux sur leur face supérieure et sont ordinairement blanches-poilues en dessous. Les folioles latérales sont souvent plus aiguës au sommet que la foliole terminale ; toutes sont bordées de dents pointues. La tige porte, en plus ou moins grand nombre, des aiguillons étroits et droits ; les pédoncules des fleurs supérieures présentent de très petits aiguillons arqués ou crochus. Chaque rameau florifère n'a qu'une ou deux fleurs à l'aisselle des feuilles puis se termine par une inflorescence de 5 à 10 fleurs. Le calice a les sépales étalés ou même renversés, velus en dehors, avec une bordure cotonneuse. Les pétales, relativement petits, sont dressés et un peu plus longs que les styles et les étamines. Le pistil est composé de carpelles velus-grisâtres. A la maturité, ces carpelles restent étroitement unis les uns près des autres et forment un fruit rouge et poilu qui se détache facilement du réceptacle conique sur lequel il se trouve.
C'est une plante vîvace à tiges plus ou moins dressées, ne formant pas d'arceaux qui s'enracinent par l'extrémité. Ces tiges sont ligneuses, cylindriques, un peu glauques mais d'un brun-rougeâtre vers la base ; elles vivent pendant deux saisons et ne fleurissent que la seconde année. La plante se perpétue et se multiplie par des bourgeons qui naissent sur les racines, à une distance plus ou moins grande de la base des tiges fleuries. Quand la plante germe, les premières feuilles sont simples et non lobées, puis les suivantes ont le limbe plus ou moins profondément dressé ; enfin, paraissent les feuilles composées de folioles distinctes. (On a décrit diverses anomalies de cette espèce : feuilles inférieures simples et en forme de reins ; tiges fasciées, c'est-à-dire soudées entre elles dans leur longueur ; tiges et pédoncules sans aiguillons ; fleurs verdies ; étamines transformées en pétales, etc.).
Noms vulgaires. En français : Framboisier. Ronce-Framboise. En allemand : Himberstrauch, Echter-Himberstrauch, Brombeere, Honigbeere, Rothe-Brombeere. En flamand : Framboos, Framboze, Braamboos. En italien : Lampone, Ampomello, Frambo, Pruno-del-monte. En anglais : Raspberry, Bamble-bush, Framboys, Respe.
Usages et propriétés. Les fruits sont recherchés pour leur saveur et leur parfum ; ils servent à faire des confitures, des gelées, des sirops, de l'«eau de framboise». On les utilise quelquefois pour parfumer le vin. En Russie et en Pologne on en fait, par fermentation, une boisson alcoolique. Cultivé pour ses fruits comestibles, il en existe plusieurs variétés : les « précoces » dont les fruits mûrissent tôt ; les « remontantes » qui donnent deux récoltes par an : les « macrocarpes » à fruits gros. C'est une plante à fleurs très mellifères, à tissu nectarifère bien développé autour de la base du pistil elle est très visitée par les abeilles. On prépare avec les framboises infusées dans du vinaigre et avec du sucre un « sirop de vinaigre framboise » qui est rafraîchissant. Les feuilles sont usitées en infusion contre la dysenterie et servent à préparer des gargarismes contre les affections de la gorge et des bronches ; ces feuilles sont astringentes, détersives et dessicatives Les fruits contiennent des acides citrique, malique, salicylique et vinique ; comme sucres, ils ne renferment presque pas de saccharose mais du lévulose et du dextrose ; on y trouve aussi des gommes, des matières pectiques et une huile grasse.
Distribution. Ne s'élève guère au-dessus de 1.600 m. d'altitude sur les montagnes ; on l'a trouvé en fleurs au Grand-Saint-Bernard ; peut même se rencontrer jusqu'à 2.000 m. d'altitude ; mais alors il ne fleurit plus. France : commun ou assez commun dans les montagnes ; Nord de la France ; çà et là ailleurs : rare dans l'Eure, très rare dans la Sarthe et les plaines du Centre. Suisse : commun. Belgique : commun ou assez commun ; rare dans la Région campinienne ; manque dans la Région littorale.
Europe : Presque toute l'Europe, sauf les plaines de l'Europe méridionale. Hors d'Europe : Nord de l'Asie et régions montagneuses asiatiques, Bassin de l'Amour, Japon ; Amérique du Nord.
On a décrit 2 variétés de cette espèce, sans compter les variétés horticoles.