Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Potentilla erecta (L.) Raeusch.
Les plantes que l'on peut grouper sous ce nom sont d'un aspect délicat et sont répandues dans presque toute l'étendue de notre Flore où elles épanouissent de mai à juillet, parfois encore en août, leurs petites fleurs jaunes, isolées les unes des autres, au bord des chemins et des fossés, dans les haies, parmi les bruyères, dans les bois et les pâturages frais. Leur taille peut varier de 5 à 50 cm.
On reconnaît le plus souvent cette espèce, très facilement, à ses fleurs qui ont toutes ou pour la plupart 4 pétales. Les feuilles ont 3 à 5 folioles qui s'insèrent toutes au même point ; ces folioles sont dentées vers le haut et parfois jusque dans leurs deux tiers supérieurs. Les feuilles de la base sont souvent détruites lorsque la plante est en fleurs. Chaque fleur est isolée et portée sur un pédoncule plus long que la feuille à l'aisselle de laquelle il se trouve. Les divisions du calicule sont plus courtes ou seulement très peu plus courtes que les sépales ; les pétales sont plus longs que les sépales. Les carpelles sont sans poils, lisses ou très peu rugueux.
Ce sont des plantes vivaces à tige souterraine épaisse, brune ou noirâtre, et rouge à l'intérieur, produisant des bourgeons qui perpétuent la plante. (On a trouvé des exemplaires à fleurs doubles, d'autres ayant des fleurs à 3, 6 ou 7 pétales et 3, 6 ou 7 sépales).
Le type principal se reconnaît à ses tiges plus ou moins dressées ou étalées, aux feuilles moyennes qui sont presque sans pétiole et dont les 3 folioles se trouvent rapprochées par leur base des deux stipules dentées et assez grandes, ce qui peut faire paraître au premier abord ces feuilles comme ayant 5 folioles. Des pieds du type principal, à tiges dressées, pris dans la plaine et transplantés à 2.400 m. d'altitude dans les Alpes ou dans les Pyrénées, se sont transformés au bout de quelques années, donnant des tiges rampantes, parfois enracinées, des feuilles d'un vert sombre et plus épaisses, des fleurs d'un jaune plus brillant (G. Bonnier).
Noms vulgaires. En français : Tormentille, Herbe-de-Sainte-Catherine, Herbe-au-diable, Potentille-officinale. En allemand : Blutwurz, Jesuswurzel, Tormentil, Birckwurz, Rotwurz. En flamand : Tormentil, Wilde- Ganzerik, Bosch-Ganzerik. En italien : Tormentilla. En anglais : Tormentil, Septfoil, Five-fingers.
Usages et propriétés. Cultivé parfois comme plante ornementale. Les fleurs sont peu ou pas mellifères. Les tiges souterraines et les racines sont astringentes, vulnéraires, styptiques, stomachiques, utilisées contre la diarrhée et le scorbut. La racine contient une substance désignée sous le nom d'acide formentillique et qui est voisine des tanins.
Distribution. Préfère souvent les terrains siliceux S'élève environ jusqu'à 1.500 m. d'altitude dans les Vosges, jusqu'à 2.000 m. dans les Alpes (exceptionnellement jusqu'à 2.450 m.) et dans les Pyrénées. France : commun en général, mais rare sur le littoral méditerranéen, et, en particulier très rare dans tout l'Hérault. Suisse : commun. Belgique : commun ou assez commun.
Europe : presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Nord et Sud-Ouest de l'Asie.
On a décrit 1 sous-espèce et 4 variétés de cette espèce. La sous-espèce et les principales variétés sont les suivantes :
P. procumbens Sibth. (P. couchée).
Tiges couchées et produisant en automne des racines adventives ; feuilles moyennes à 3 ou 5 folioles et portées par un pétiole assez long ; stipules relativement petites, entières ou divisées en deux. (Çà et là.)
Variété sericea Legrand (soyeuse).
Feuilles couvertes de poils blancs soyeux, surtout sur la face inférieure des folioles (Çà et là.)
Variété humifusa Lee. et Lamtl (appliquée).
Tiges couchées, mais ne portant jamais de racines adventives (Çà et là).