Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Filipendula vulgaris Moench
Cette espèce, d'aspect élégant, montre de mai à juillet son délicat feuillage découpé et ses inflorescences dressées, à fleurs blanches ou d'un blanc mêlé de rougeâtre, dans les clairières des bois, les taillis, les prés herbeux de la plus grande partie de notre Flore ; sa taille est de 20 à 60 cm.
On reconnaît facilement cette espèce à ses feuilles dont le limbe est divisé en 31 à 43 folioles disposées sur deux rangs avec une foliole terminale, très inégales, de très petites folioles se trouvant çà et là entremêlées aux autres plus grandes ; ces folioles sont profondément divisées, plus ou moins ciliées, et ont chacune, en général, moins de 5 millimètres de largeur. Les stipules sont dentées, un peu en forme de demi-cercle. Les fleurs, sont odorantes, à pétales assez souvent rougeâtres en dehors, disposées en grappes composées irrégulières. Les pétales sont plus longs que les étamines. La corolle a normalement 5 pétales, mais assez souvent 6 ou 7 pétales. Les carpelles, au nombre de 5 à 9, sont couverts de petits poils, non contournés ; ils ne s'ouvrent pas à la maturité et ne renferment généralement qu'une seule graine.
C'est une plante herbacée, vivace ou plutôt plurannuelle, car chaque pied atteint rarement plus de 6 ans ; parfois, cependant, un même pied peut vivre près de 12 ans. Les racines présentent des tubercules ovoïdes allongés, en deçà de leur extrémité, dans lesquels s'emmagasinent des réserves nutritives ; ces renflements n'atteignent leur maximum de grosseur qu'au bout de 2 à 4 ans. (On a trouvé des exemplaires avec des fleurs présentant 8 à 9 sépales et 8 à 9 pétales, et un pistil ayant 12 à 15 carpelles).
Noms vulgaires. En français : Filipendule, Terre-noix. En allemand : Erdeichel, Knollenmädesüss, Tropwurz. En flamand : Knollige-Spierstruik, Dropwortel. En italien : Filipendola, Erba-peperina, Trina-di-Fiandra. En anglais : Dropwort, Lady's-ruffles.
Usages et propriétés. Les tubercules des racines sont à la rigueur comestibles ; ils sont très recherchés par les porcs ; les fleurs mises dans le lait, lui donnent un parfum agréable. Cultivé comme plante ornementale ; il en existe des variétés à fleurs doubles dont les étamines sont transformées en pétales plus ou moins étroits, donnant un aspect neigeux à toute l'inflorescence. Les fleurs ne produisent pas de nectar en général, et lorsqu'il s'y produit quelques gouttelettes de nectar, les abeilles ne les visitent pas pour y récolter ce liquide sucré. Les fleurs et les feuilles sont diurétiques et purgatives ; les racines sont astringentes, et la fécule que l'on en extrait a été recommandée contre la gravelle, la diarrhée et la dysenterie. La plante contient un glucoside, la gaulthérine et une diastase la gaulthérase, de l'acide salicylique et de l'aldéhyde salicylique.
Distribution. Préfère-souvent les terrains calcaires ou argileux. Peut s'élever jusqu'à 1.000 m. d'altitude sur les montagnes. France : assez répandu en beaucoup de contrées, mais d'une distribution inégale ; manque dans le Nord et dans presque tout le Nord-Ouest ; très rare sur le littoral proprement dit de la Méditerranée, ainsi qu'en Lorraine, dans le bassin du Doubs, les Hautes-Pyrénées ; commun dans le Tarn et l'Aveyron, assez commun dans la partie montagneuse du Languedoc, etc. Suisse : peu commun. Belgique : Dans la région houillière où il est très rare.
Europe : presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Asie septentrionale et occidentale ; Algérie, Maroc.