Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Onobrychis viciifolia Scop.
Les formes que l'on peut grouper sous ce nom se trouvent dans les endroits incultes ou rocheux, dans les prairies des montagnes, sur les coteaux arides, dans presque toute l'étendue de notre flore, et l'une d'elles, bien connue sous le nom de « Sainfoin », est cultivée en grand comme fourrage. Ce sont des plantes dont les tiges ont une taille variable, de 8 à 60 cm., dont les fleurs roses ou presque rouges striées de veines plus foncées, ou encore d'un blanc rosé striées de rouge, rarement tout à fait blanches, s'épanouissent depuis le mois de mai jusqu'au mois d'août ou même encore en septembre dans les altitudes élevées.
Toutes ces plantes présentent les caractères suivants. Dans la fleur, les ailes sont plus courtes que le calice. Les feuilles ont 1S à 25 folioles. Les fleurs sont groupées en grand nombre et forment des grappes serrées et allongées qui terminent des rameaux florifères plus longs que la feuille à l'aisselle de laquelle ils sont placés ; ces rameaux florifères ne sont pas insérés à la base de la plante, mais superposés les uns aux autres le long des tiges fleuries. Les fruits sont couverts de petits poils, présentant sur leurs faces de petites fossettes séparées par des crêtes plus ou
moins épineuses, le bord courbé du fruit est orné de petits tubercules ou d'épines parfois très courtes.
Ce sont des plantes vivaces, d'un aspect vert, à tige souterraine dont les divisions sont courtes et se terminent chacune par une tige florifère ; ce sont ces ramifications de la tige souterraine qui perpétuent et multiplient la plante. Le type principal se reconnaît à ses fleurs roses ou parfois d'un rose pourpré presque rouge, au calice dont les dents ne dépassent pas la corolle dans le bouton, à l'étendard qui est à peu près de la même longueur que la carène, au fruit dont le bord courbé est denté ou muni d'épines plus courtes que la distance qui sépare deux épines successives.
Noms vulgaires. En français : Sainfoin, Esparcette, Bourgogne, Crête-de-coq, Deux-coupes. En allemand : Echte-Esparcette, Eselswicke, Sparsette, Turkischer-Kleber-Klee, Rote-Ramsen. En flamand : Esparcette, Serradel. En italien : Cedrangola, Fieno-marennano, Fieno-sano, Lupinella, Lupino-salvatica. En anglais : Sainfoin, Small-clover-grass, French-grass, Cock's-head, Medick-fetch.
Usages et propriétés. Excellent fourrage qui peut croître dans les terrains les plus variés, même sans engrais ; végète facilement sur les sols secs, crayeux, peu fertiles ; craint seulement les climats très humides. On le cultive en Europe jusqu'à 67° de latitude Nord. On emploie souvent la variété connue sous le nom de « Sainfoin à deux coupes » dont les tiges remontent rapidement et refleurissent après une première coupe. Plante très mellifère, constituant une des ressources principales pour les abeilles. Les fleurs de la seconde « coupe » donnent du nectar comme celles de la première. Le célèbre « miel du gâtinais » est surtout formé par du miel de Sainfoin. Il n'y a pas, dans la fleur, d'anneau nectarifère saillant, mais la région qui produit le nectar, entre les étamines et les carpelles, est très étendue et formée de tissus nectarifères profonds. Parfois cultivé comme plante ornementale. Les cendres de la plante peuvent contenir 28 à 44 pour cent de chaux, 5 à 10 pour cent de magnésie, 2 à 5 pour cent de silice et 9 à 10 pour cent d'acide phosphorique.
Distribution. Peut s'élever, dans les Alpes et les Pyrénées, jusqu'à 2.500 m. d'altitude. France : le type principal est cultivé en grand (sauf en Bretagne) et se trouve à l'état spontané dans presque toute la France (manque en Bretagne). Suisse : cultivé, subspontané et spontané. Belgique : cultivé et subspontané ; se trouve à l'état spontané dans les Régions houillère et jurassique, où il est assez rare.
Europe : Grande-Bretagne, France, Europe centrale et méridionale. Hors d'Europe : Sud-Ouest de l'Asie ; Algérie.
On a décrit 1 sous-espèce, 5 variétés et 1 sous-variété de cette espèce. La sous-espèce et les principales variétés sont les suivantes :
Variété montana G. G. (des montagnes) Synonyme : Onobrychis montana DC.
Tiges couchées à la base ; fleurs d'un rouge vif ; folioles moyennes des feuilles étant, en général, moins de 3 fois plus longues que larges ; feuilles présentant 11 à 15 folioles ; carène ordinairement un peu plus longue que l'étendard ; fruits à épines assez grêles. (Prairies et rochers des hautes montagnes : Alpes, Pyrénées, Sud du Jura).
Variété Gaudiniana G. B. (de Gaudin).
Tiges redressées ; fleurs d'un rose plus ou moins intense ; folioles ovales-elliptiques ; feuilles présentant 13 à 21 folioles ; carène plus longue ou plus courte que l'étendard ; dents moyennes du bord courbé du fruit égalant environ la largeur de la carène de la fleur (Suisse : Valais, Tessin, Grisons).
O. supina DC. (S. couché).
Tiges couchées et étalées sur le sol ; fleurs d'un blanc rosé, striées de rouge ; calice dépassant la corolle dans le bouton et ayant environ la moitié de la longueur de l'étendard, dans la fleur épanouie ; dents du calice ayant environ 4 fois la longueur du tube du calice, fruits dont les faces sont à crêtes épineuses et dont le bord courbé est muni d'épines qui sont souvent aussi longues ou plus longues que l'intervalle qui sépare deux épines successives. (Auvergne, Sud-Est et Midi de la France).