Les formes que l'on peut grouper sous ce nom général, croissent dans le Midi, les Pyrénées, les Alpes ainsi que dans une partie de l'Ouest de la France. Ce sont des plantes de 15 à 60 cm., formant de petits buissons rameux, à fleurs blanches, très rarement rosées, dont la carène est bleuâtre.
On les trouve sur les coteaux, dans les haies, les garrigues, au milieu du sable des rivières ou sur les bords des torrents ; elles fleurissent en juin et juillet. Toutes ces plantes ont des feuilles à folioles beaucoup plus longues que larges. Ces folioles semblent être au nombre de cinq, mais en examinant avec soin les insertions, on reconnaît qu'il y a trois folioles formant une feuille presque sans pétiole et deux stipules semblables aux folioles. Les fleurs sont serrées et réunies en groupes présentant l'aspect de petits capitules en forme de demi-sphère qui sont placés au sommet de rameaux grêles et allongés, en général plus longs que la feuille à l'aisselle de laquelle ils se trouvent.
Ce sont des plantes vivaces, plus ou moins couvertes de poils ; leur couleur générale est d'un vert cendré; elles se perpétuent par des bourgeons souterrains.
Noms vulgaires. En français : Badasse. En allemand : Backenklee (pour la sous-espèce D. herbaceum.), Strauchklee (pour la sous-espèce D. suffruticosum.). En italien : Trifoglino.
Usages et propriétés. Quelquefois cultivé comme plante ornementale. A été préconisé comme plante vulnéraire et astringente.
Distribution. Ne s'élève pas à plus de 1.200 m. sur les montagnes ; la sous-espèce D. suffruticosum préfère souvent les terrains calcaires. France : Midi, Alpes, Pyrénées, Drôme, Ardèche, Sud-Ouest et Ouest où il est limité au Nord par l'embouchure de la Loire. Suisse : Grisons et Tessin méridional.
Europe : Europe méridionale. Hors d'Europe : Asie-Mineure.
Cette espèce est formée par l'ensemble de 2 sous-espèces qui comprennent en outre 4 races et 8 variétés. Les deux sous espèces et les principales races sont les suivantes :
D. herbaceum Vill. D. herbacé
Chaque fleur portée sur un petit pédoncule qui a environ la même longueur que le tube du calice ; carène ordinairement sans tache noirâtre au sommet ; étendard le plus souvent obtus au sommet. Tiges seulement un peu ligneuses vers leur base ; folioles et stipules ovales-allongées ; fleurs groupées en général par 15 à 20. (Savoie, Dauphiné ; Tessin méridional).
D. juranum Rouy (D. du Jura).
Étendard aigu au sommet ; carène ayant une tache noirâtre au sommet. (Très rare : environ de Dannemarie et de Valesmes, dans le Doubs).
D. suffruticosum Vill. (D. sous-arbrisseau).
Chaque fleur portée sur un petit pédoncule qui a ordinairement environ la moitié de la longueur du tube du calice ; carène le plus souvent tachée de bleu noirâtre au sommet ; étendard toujours aigu ; tiges plus ou moins ligneuses ; folioles et stipules très étroites ; fleurs groupées par 5 à 15. (Midi et Ouest de la France, Pyrénées, Drôme, Ardèche).
D. gracile Jord. (D. grêle).
Chaque fleur portée sur un petit pédoncule qui a environ la longueur du tube du calice ; carène non tachée au sommet ; tiges à peine ligneuses à la base. (Région méditerranéenne, où il est rare).
D. germanicum Rouy (D. d'Allemagne).
Chaque fleur portée sur un petit pédoncule un peu plus long que la moitié de la longueur du tube du calice ; tiges étalées, couchées et redressées, plus ou moins ligneuses ; carène tachée au sommet ; folioles et stipules des feuilles moyennes ovales-allongées. (Grisons).
D. decumbens Jord. (D. retombant).
Chaque fleur portée sur un petit pédoncule qui a environ la même longueur que le tube du calice ; étendard de couleur rosée, rarement blanchâtre, resserré au-dessous de sa partie supérieure, recouvrant complètement la carène ; tiges retombantes, étalées, diffuses. (Rare : bords de la Durance près d'Avignon ; bords du Verdon et près de Gréoux dans les Basses-Alpes ; bords de l'Aygue près de Saint-Maurice dans la Drôme).