Cette plante, d'aspect élégant, d'un vert pâle, se montre dans les prairies, à la lisière et dans les clairières des bois ou les pâturages des montagnes, dans presque toute l'étendue de notre Flore, sauf l'Ouest et le Nord-Ouest de la France. Sa taille varie de 5 à 40 cm. et ses fleurs blanches, plus rarement jaunâtres, roses ou rougeâtres, paraissent depuis le mois de mai jusqu'au mois de juillet aux basses altitudes et jusqu'en août et septembre dans les hautes montagnes.
On reconnaît cette espèce aux caractères suivants. Les feuilles supérieures, toutes alternes, ont des folioles denticulées le plus souvent ovales-allongées, sans poils sur la face supérieure et couvertes de petits poils sur la face inférieure. Les fleurs sont réunies en groupes ovoïdes portés chacun sur un rameau plus long que la feuille à l'aisselle de laquelle ils se trouvent ou rarement égal à la longueur de cette feuille ; les stipules ont leur partie libre ovale aiguë. Le calice est un peu velu, à 10 nervures principales, et ses dents dressées sont presque égales ; le tube du calice ne présente pas deux lèvres épaisses, et reste ouvert à la maturité. Chaque fleur est placée sur un petit pédoncule très court ; les fleurs passées se renversent lorsque le fruit commence à mûrir. Les fruits ne s'ouvrent pas.
C'est une plante vivace, à tiges fleuries dressées ou redressées, à tige souterraine épaisse et rameuse, produisant des bourgeons qui perpétuent la plante.
Noms vulgaires. En français : Trèfle-de-montagne. En allemand : Bergklee. En flamand : Berg-Klaver. En italien : Trifoglio-montano.
Usages et propriétés. Excellent fourrage naturel. Visité par les abeilles qui trouvent dans les fleurs un nectar de bonne qualité. Mêmes propriétés médicales que celles de l'espèce Trifolium pratense.
Distribution. Préfère souvent les terrains calcaires, mais peut se trouver çà et là sur les grès, les terrains granitiques ou les schistes ; peut s'élever jusqu'à 2.300 m. d'altitude dans les Alpes. France : Est, Sud-Est, Alpes, Pyrénées, Corbières ; moins répandu dans le Midi, le Centre, les Environs de Paris ; rare dans le Nord de la France ; manque dans l'Ouest et le Nord-Ouest. Suisse : commun. Belgique : assez rare dans la Région houillère ; rare dans les Régions jurassique et de l'Ardenne.
Europe : presque toute l'Europe sauf les Iles Britanniques, l'Ouest de la France et de la Péninsule ibérique. Hors d'Europe: Asie occidentale.
On a décrit 3 formes de cette espèce. Ce sont les suivantes :
T. balbisianum Ser. (T. de Balbis).
Plante de 10 à 40 cm., fleurs rouges ou rougeâtres ; calice à dents très peu inégales, plus longues que le tube du calice ; folioles à petites dents bien marquées et comme terminées chacune par une très petite épine. (Dauphiné, Provence, Pyrénées, Corbières).
T. rouyanum G. B. (T. de Rouy).
Plante de 5 à 15 cm. ; fleurs d'un jaune pâle ; folioles ne dépassant pas, en général, un centimètre de longueur, à denticulations peu profondes ; calice d'un vert foncé à dents égalant à peu près la longueur du tube du calice. Des cultures de cette race faites en plaine pendant plus de vingt ans n'ont modifié que très peu ces caractères (G. Bonnicr). (Alpes).
T. endressii J. Gay (T. d'Endress).
Plante de 8 à 25 cm. ; fleurs roses ou rougeâtres portées chacune sur un petit pédoncule à peu près égal en longueur au tube du calice ; folioles des feuilles de la base, arrondies, ou largement ovales, ne dépassant pas ordinairement 13 mm. de longueur. (Pyrénées et Corbières, où il est rare).