Les formes que l'on peut grouper sous ce nom sont des plantes dont les tiges ont de 30 à 90 cm. de longueur, et qu'on trouve communément dans la plus grande partie de notre Flore.
On rencontre cette espèce dans les champs, les endroits incultes, au bord des chemins, dans les prés secs et sur les coteaux. Les fleurs jaunes, plus rarement violettes, blanchâtres, verdàtres, bleuâtres ou noirâtres, s'épanouissent depuis le mois de mai jusqu'au mois de septembre.
On reconnaît cette espèce à ses folioles ordinairement 3 à 4 fois plus longues que larges, aux fleurs qui sont chacune portée sur un petit pédoncule plus long que le tube du calice, et qui sont groupées en grappes portées sur un rameau florifère plus long que la feuille à l'aisselle de laquelle il se trouve. Les stipules sont aiguës, souvent dentées à la base. La corolle dépasse beaucoup le calice ; l'étendard est plus long que les ailes et la carène. Les fruits sont couverts de petits poils et sont ordinairement un peu courbés en faux ou presque droits ; rarement, ils sont plus courbés ou même contournés en anneau ou, plus rarement encore, contournés en 2 à 3 tours d'hélice sur eux-mêmes. En général, les fruits ne s'ouvrent pas. Ce sont des plantes vivaces, à tiges souterraines ligneuses ; les tiges sont arrondies dans leur partie souterraine, puis deviennent un peu anguleuses.
La plante est couverte de petits poils, rarement de poils glanduleux ; elle se perpétue par des bourgeons souterrains.
Le type principal est caractérisé par ses fruits tous en forme de faux ou presque droits, par ses folioles qui sont, en général, plus de trois fois plus longues que larges, par ses fleurs jaunes ou plus rarement blanchâtres et par les petits poils non glanduleux qui recouvrent toute la plante.
Noms vulgaires. En français : Luzerne-jaune, Luzerne-sauvage, Luzerne-faucille. En allemand : Sichel-Luzerne, Sichelklee, Schwedische-Luzerne, Gelbe-Luzerne. En flamand : Zeisvormig-Rupsklaver. En italien : Erba-medica-de-fior-gallo. En anglais : Sickle-Medick.
Usages et propriétés. Cultivé comme fourrage nutritif dans les prés, les champs et surtout dans les terrains pierreux où il croît mieux que la Luzerne cultivée ordinaire. Employé pour tapisser les talus ou les endroits agrestes dans les parcs.
Distribution. Peut croître dans tous les terrains, mais, à conditions égales, préfère les terrains calcaires. Ne s'élève guère dans les montagnes, au-dessus de 1.800 m. d'altitude. France : commun dans une grande partie de la France ; rare dans l'Ouest et dans quelques contrées comme le Beaujolais, la partie montagneuse du Jura ; assez rare dans le Tarn et l'Aveyron, etc. Suisse : commun, sauf dans les hautes altitudes. Belgique : rare dans les Régions houillère et hesbayenne ; très rare dans les Régions jurassique et campinienne.
Europe : répandu depuis le Sud de l'Europe jusqu'à la Suède méridionale. Hors d'Europe : Asie, sauf l'Asie orientale. Naturalisé dans l'Est des États-Unis.
On a décrit 2 races, 6 variétés et 6 sous-variétés de cette espèce. Les 2 races et la variété la plus remarquable sont les suivantes :
M. media Pers. (L. intermédiaire).
Fleurs d'abord jaunes, puis souvent verdàtres, violacées, bleuâtres ou même noirâtres ; fruit enroulé sur lui-même en 1 ou 2 tours d'hélice. Cette race renferme de nombreuses formes, dont quelques-unes ne sont pas hybrides entre les espèces M. falcata et M. sativa, ainsi que l'ont démontré des expériences de cultures. Certaines formes sont au contraire hybrides entre ces deux espèces. (çà et là, parfois abondant là où ne se trouvent ni l'espèce M. falcata ni l'espèce M. sativa.
Variété cyclocarpa Hy (à fruits en cercle)
Folioles n'étant guère plus de 3 fois plus longues que larges ; étendard ordinairement strié de brun ; fruit courbé en anneau ou en demi-cercle ; fleurs d'une teinte jaune verdâtre, livide, violette ou violacée (çà et là, rare).
M. glomerata Balb. (L. agglomérée).
Fleurs en grappes courtes, jaunes ; folioles étroites ; fruit à 2 ou 3 tours d'hélice et couvert de petits poils glanduleux. (Alpes-Maritimes et Provence orientale).
