Fabaceae - - Anthyllis vulneraria (L.)

Anthyllis vulnéraire

Les nombreuses formes que l'on peut grouper sous ce nom général croissent les unes ou les autres dans presque toute l'étendue de notre Flore.
On les trouve sur les coteaux, dans les prés secs ou dans les prairies alpines et dans les endroits rocailleux. Leurs fleurs jaunes, blanches ou mélangées de jaune et de rouge, parfois violacées, se montrent depuis le mois de mai jusqu'au mois d'août et encore en septembre dans les hautes altitudes. Les tiges ont des longueurs variables, de 5 à 80 cm. On reconnaît cette espèce aux caractères suivants. Le calice devient de plus en plus enflé après la floraison, et la partie libre des sépales forme deux dents plus longues, situées du côté supérieur, qui sont de forme différente des trois dents constituées par les sépales à la partie inférieure du calice ; ce calice est toujours poilu sur toute sa surface extérieure. Les feuilles sont, en général, composées de folioles situées à droite et à gauche du pétiole commun, avec une foliole terminale qui est, le plus souvent, plus grande que les autres ; les feuilles inférieures sont parfois réduites à une seule foliole. Les fleurs sont groupées presque en capitules, à la base desquels se trouve une bractée verte à folioles disposées en éventail. L'étendard est ovale, la carène est très peu courbée. Le fruit est à contour ovale, orné en réseau à sa surface, sans poils. Ce sont des plantes herbacées, annuelles, bisannuelles ou vivaces, à tiges couchées ou redressées. (On trouve quelquefois des pieds de cette plante à fleurs doubles, les étamines étant transformées en pétales).
Des exemplaires du type principal, pris dans la plaine et transportés à 2.400 m. d'altitude, se sont transformés par le climat et ont donné la race Anthyllis Dillenii, au bout de douze ans (G. Bonnier). Le type principal se reconnaît à ses fleurs jaunes, blanches, d'un jaune orange ou encore jaunes mais rougeâtres au sommet ; la bractée en éventail qui se trouve à la base du capitule de fleurs est à peu près de la même longueur que ce capitule ; la plupart des feuilles moyennes présentent, en général, plus de 5 folioles. La partie étroite et inférieure des pétales a 2 ou 3 fois la longueur de la partie élargie supérieure.

Noms vulgaires. En français : Vulnéraire, Trèfle-jaune, Triolet-jaune. En allemand : Wundklee, Wundkraut. En flamand : Wondkruid. En italien : Vulneraria. En anglais : Kidney-vetch, Lady's-fingers, Common-woundwort.

Usages et propriétés. Cultivé comme fourrage artificiel, Planté pour l'ornementation ; il en existe plusieurs variétés horticoles dont la plus remarquable est la variété alba, à fleurs blanches. Plante astringente et vulnéraire ; employée en lotion sur les plaies et en décoction pour prévenir les suites des chutes ; entre dans la composition du « Thé suisse ». Distribution. Préfère assez souvent les terrains calcaires, mais peut croître sur d'autres terrains, même sur les roches granitiques. Peut s'élever sur les montagnes, jusqu'à 2.850 m. d'altitude, parfois même jusqu'à 3.000 m. France : commun dans presque toute la France ; mais moins commun dans le Nord. Suisse : très commun. Belgique : assez commun dans les Régions littorale, houillère et jurassique ; rare dans la Région de l'Ardenne.
Europe : presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Sud-Ouest de l'Asie ; Abyssinie, Nord de l'Afrique ; naturalisé dans quelques parties de l'Amérique du Nord.

On a décrit 6 races, 9 variétés et 3 sous-variétés de cette espèce. Les 6 races sont les suivantes :

A. alpestris Hegestschw. et Heer (A. alpestre)
La bractée à folioles en éventail qui est à la base d'un capitule de fleurs a environ la moitié de la longueur du capitule ; plante de 5 à 12 centimètres, à tiges grêles et non ramifiées, portant un seul capitule. Feuilles inférieures réduites à une seule foliole ; au-dessus, se trouvent 1 ou 2 feuilles à 3 ou à 5 folioles avec la foliole terminale plus grande ; fleurs de longueur variant entre 10 et 16 mm. ; fruit, à l'intérieur du calice, porté sur un pied à peu près aussi long que lui ; fleurs d'un jaune pâle, d'un jaune blanchâtre, violettes ou rouges. (Prairies alpines supérieures, voisinage des névés et des glaciers : Alpes de France et de Suisse ; Pyrénées, Corbières).

A. dillenii Schultes (A. de Dillenius).
Fleurs rouges ; la bractée à folioles en éventail qui est à la base d'un capitule est à peu près de la même longueur que le capitule ; calice d'un brun pourpré vers le haut, rapidement enflé après la floraison ; feuilles de la base à folioles latérales relativement très petites ou même réduites à une seule foliole ; au-dessus, les feuilles peuvent avoir 7 à 11 folioles dont la terminale est toujours bien plus grande que les autres. (çà et là, surtout dans les montagnes).

A. vulnerarioides Bonjean (A. Fausse-Vulnéraire)
Plante de 4 à 10 cm., toute couverte de poils blancs étalés, relativement longs ; fleurs à étendard jaune et à ailes et carène rouges ; la bractée située au-dessous du capitule est plus longue ou au moins aussi longue que le capitule ; les feuilles inférieures ont 3 à 5 folioles avec la foliole terminale beaucoup plus grande tandis que les feuilles situées au-dessus ont une foliole terminale à peine plus grande que les autres. Le fruit, dans le calice, est porté sur un pied très court ou à peine visible. (Hautes régions alpines de Savoie et des Pyrénées).

A. maritima Schweigg. (A. maritime).
Plante de 25 à 60 cm. assez velue ; fleurs d'un beau jaune ; la bractée située au-dessous du capitule est environ de la même longueur que le capitule ; feuilles inférieures réduites à une seule foliole ou portant seulement 1 ou 2 folioles latérales relativement très petites par rapport à la foliole terminale qui mesure 2 à 4 cm. de longueur ; les feuilles supérieures ont 7 à 11 folioles, la terminale n'étant pas beaucoup plus grande que les folioles latérales, ou même quelquefois de la même grandeur ; la plante forme ordinairement de grosses touffes à tiges rameuses et à feuilles très développées ; le fruit, dans le calice, est porté sur un pied qui est à peu près de la même longueur que le fruit. (France et Belgique : littoral de l'Océan Atlantique, de la Manche et de la Mer du Nord, sur les rochers, les sables, les falaises, les dunes).

A. weldeniana Rchb. (A. de Welden).
Plante de 10 à 30 cm., velue vers la base ; feuilles de la base les unes réduites à une seule foliole, les autres à plusieurs folioles ; au-dessus, sur la tige grêle, ne se trouve qu'une seule feuille dont la foliole terminale est à peine plus grande que les autres ; fleurs rouges ou rougeâtres ; fruit, dans le calice, porté sur un pied très court ou à peine visible. (Très rare : Hautes-Alpes aux environs de La Grave et du Monê-tier-de-Briançon).

A. hispida Boiss. et Reut. (A. hérissée).
Plante assez grêle, très velue ; fleurs d'un beau rouge (rarement blanches) ; les feuilles de la base sont les unes réduites à une seule foliole, les autres à plusieurs folioles ; au-dessus, il n'y a qu'une ou deux feuilles, à foliole terminale ayant 2 ou 3 fois la longueur des folioles latérales. Le fruit dans le calice, est porté sur un pied presque aussi long que lui. (Région méditerranéenne, où il est rare.)

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