C'est un arbre ou un arbuste qu'on rencontre à peu près dans la moitié méridionale de la France, sur les coteaux, les rochers et dans les terrains secs. Sa taille peut atteindre jusqu'à 5 m. ; il épanouit d'avril à juillet ses petites fleurs brunâtres.
On reconnaît cette espèce aux feuilles les plus grandes ayant 7 à 11 folioles (rarement 13) dont une foliole terminale, et ne persistant pas pendant l'hiver. Les folioles sont portées chacune sur un court pétiole secondaire ; ces folioles sont ovales, à limbe un peu plus développé du côté supérieur de la feuille que du côlé inférieur ; elles sont sans poils, presque coriaces, luisantes en dessus, pâles et mates en dessous. Les fleurs sont disposées en grappes composées, à anthères et à stigmates de couleur pourpre. Les fruits sont rouges, puis bruns à la maturité ; ils mûrissent en septembre. L'écorce est d'abord lisse et d'un gris rougeâtre, puis écailleuse et d'un rouge brun. Les bourgeons sont ovales, obtus, sans poils, à écailles d'un brun rouge. Le bois est blanc, d'un blanc jaunâtre parfois mêlé de teintes verdâtres ou rougeâtres ; lorsqu'il est âgé, il devient d'un brun plus ou moins foncé.
Cet arbre peut vivre très longtemps.
Noms vulgaires. En français : Térébinthe, Pudis. En italien : Spaccacasso, Terebinto. En anglais : Turpentine-tree.
Usages et propriétés. Le bois est dur et peut recevoir un beau poli ; il est employé en ébénisterie et en marqueterie ; c'est un excellent bois de chauffage. Les fruits sont comestibles, à saveur un peu aigre. Il s'écoule des fissures de l'écorce du tronc une résine très odorante qui se solidifie à l'air, et qui, lorsqu'elle est très abondante, rend insupportable le séjour à l'ombre de cet arbre. Cette résine est exploitée en Orient sous le nom de « térébenthine de Chio » ; on peut en retirer de la térébenthine. On extrait une huile des graines de Térébinthe. A Chio, on consomme les fruits, dont le goût rappelle celui des pistaches. L'écorce est astringente, les fruits sont rafraîchissants ; les feuilles ont été employées contre l'albuminurie, etc. La piqûre d'un puceron (Aphis Pistaciae produit des galles dont on peut retirer une matière rouge pour teindre les laines ; ces galles sont employées contre l'asthme ou comme astringentes. La plante est réputée comme vermifuge. L'écorce contient jusqu'à 14 pour cent de tanin. La résine renferme divers produits qu'on trouve dans la résine des pins, de 1' « huile de terpentine » de l'acide benzoïque, etc. Les galles (Carobe de Judée) contiennent de la myricétine et de l'acide gallique.
Distribution. Ne s'élève guère, sur les montagnes, au delà de 550 m. d'altitude. France : Midi ; limité au Nord par la Corrèze, le Sud du Plateau-Central et le Bugey.
Europe : Europe méridionale. Hors d'Europe : Ile de Chypre ; Nord de l'Afrique.
On a décrit 1 variété de cette espèce, ainsi qu'un hybride de cette espèce avec l'espèce Pistacia Lentiscus.