C'est un arbre élancé, qui atteint une taille élevée (jusqu'à 30 m. de hauteur sur 3 m. à 3 m. 50 de circonférence, à 1 m. 50 au-dessus du sol), qu'on trouve à l'état naturel dans les contrées montagneuses et qui est très souvent planté ou naturalisé. Ses fleurs verdàtres s'épanouissent en mai et ses fruits sont mûrs en septembre.
On reconnaît cette espèce aux caractères suivants. Les feuilles ont 5 à 7 lobes principaux aigus, à dents assez peu aiguës, séparées par des intervalles formant un angle très aigu. Le limbe est sans poils en dessus et d'un vert sombre sur la face supérieure ; la face inférieure est d'un vert glauque, mate et poilue sur les nervures principales. Les fleurs sont disposées en grappes pendantes allongées. Les deux parties du fruit sont écartées l'une de l'autre presque à angle droit ; chacune porte une lame aplatie en aile, notablement plus large vers le haut qu'à la base de l'aile. L'écorce de la tige est d'un gris jaunâtre, mate, et reste très lisse pendant longtemps ; ensuite, elle devient d'un brun rougeâtre clair, se gerce et tombe en s'écaillant. La germination se produit vers le mois d'avril ; les deux cotylédons s'étalent en lames vertes, allongées, entières ; au-dessus,se produisent les feuilles primordiales dentées, et, à leur suite, des feuilles assez semblables à celles de l'arbre adulte. La plante atteint 20 à 25 cm. de hauteur la première année, puis la croissance de l'arbre est très rapide dans le jeune âge. La floraison se produit ordinairement à l'âge de 20 à 25 ans. La longévité de cet arbre est grande ; on a cité un de ces Érables, dans le Jura, ayant 6 mètres de circonférence à 1 m. 50 au-dessus du sol et dont le couvert s'étendait sur environ 60 mètres carrés de surface. Le bois est blanc, à peine lustré. Il peut se produire des rejets soit à la base de la tige principale, soit même sur les racines. (On trouve parfois des branches réunies entre elles dans leur longueur en une, seule branche (fasciation) ; quelquefois aussi 2 ou 3 fleurs sont cohérentes en une seule. La plantule a parfois 3 cotylédons ; les feuilles primordiales qui sont au-dessus des cotylédons sont quelquefois alternes).
Noms vulgaires. En français : Sycomore, Grand-Erable, Erable-de-montagne, Faux-Platane, Erable-blanc. En allemand : Bergahorn, Weisser-Ahorn, Afterahorn, Falscher-Platanus, Weinblatt, Buchäscher, Pseudoplatanus. En flamand : Esch-Doorn, Schotse-Lindeboom, Luytenhout, Haver-Essche. En italien : Acero-tiglio, Acero-fico, Platano-falso, Platano-salvatico, Acero-di-montagna, Stucchio, Acero-bianco. En anglais : Greater-Maple, Greater-Sycamore, Sycamore, Sycomore-tree.
Usages et propriétés. Le bois de cet arbre est utilisé en menuiserie et par les tourneurs. Il est employé pour fabriquer des sabots et des instruments de musique ; c'est un bon bois de chauffage. Cultivé dans les jardins comme arbre d'ornement, et planté sur les promenades ou au bord des routes ; réussit bien dans de mauvais terrains, mais ne devient très beau que planté dans des terres calcaires fertiles, il en existe de nombreuses variétés horticoles ; les plus remarquables sont les variétés : « albo-variegata », panachée de blanc et de vert ; « flavo-variegata », panachée de jaune et de vert ; « purpurea », à feuilles pourpres en dessous ; « Leopoldi», pamachée de pourpre, de jaune et de vert. Les fleurs sont visitées par les abeilles qui y récoltent un nectar abondant et de bonne qualité.
Distribution. çà et là, dans les forêts, souvent mêlé au Hêtre ; entre rarement dans une proportion importante parmi les autres arbres forestiers. Peut s'élever jusqu'à 1.850 m. dans les montagnes. France : surtout dans les contrées montagneuses ; souvent planté, et çà et là naturalisé. Suisse : zone montagneuse inférieure et zone subalpine ; souvent planté ; quelquefois naturalisé dans la zone inférieure. Belgique : assez commun dans les Régions de l'Ardenne, jurassique et houillère ; rare ailleurs ; parfois planté.
Europe : Presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Arménie Caucase. On a décrit 1 variété de cette espèce.