Du genre type Hypericum.
Les Hypéricinées sont surtout caractérisées par leurs étamines ; la fleur présente 3 ou 5 feuilles staminales, divisées chacune en un grand nombre d'étamines, ce qui donne, dans la fleur, l'aspect d'étamines groupées en 3 ou 5 faisceaux.
Les fleurs sont régulières ; le calice est à 5 (très rarement 4) sépales libres ou cohérents entre eux vers leur base ; ces sépales persistent après la floraison. Il y a 5 (très rarement 4) pétales, libres entre eux, et qui sont tordus les uns sur les autres dans le bouton. L'ovaire porte 3 ou 5 styles libres terminés chacun par un stigmate renflé.
Le fruit est le plus souvent divisé en 3 à 5 loges et s'ouvre par 3 à 5 valves séparant les cloisons ; plus rarement, le fruit est sans loges ou est formé d'une baie constituée par la réunion de trois carpelles devenus charnus. Les graines sont sans albumen et renferment une plantule non courbée.
Ce sont des plantes à fleurs jaunes, à feuilles presque toujours entières, opposées ou plus rarement verticillées ; ces plantes sont herbacées, parfois un peu ligneuses dans leur partie inférieure.
Les feuilles renferment une essence qui est souvent localisée dans de petites poches translucides qu'on distingue facilement en regardant les feuilles par transparence.
Plusieurs espèces sont cultivées comme plantes ornementales.
On a décrit environ 235 espèces d'Hypéricinées qui croissent dans les contrées tempérées et chaudes les plus variées du globe.
Androsaemum >>> |
Elodes >>> |
Hypericum >>> |
Relations entre les genres d'Hypéricinées et affinités avec les autres familles.
Les trois genres d'Hypéricinées de notre Flore sont tellement voisins que beaucoup d'auteurs les réunissent dans le seul genre Hypericum.
Dans le genre Elodes, le fruit n'est pas divisé en loges ; c'est ce qui s'observe chez plusieurs espèces d'Androsaemum ; quelques espèces de ce dernier genre, comme l'Androsaemum foetidum, ont un fruit qui s'ouvre au sommet par 3 dents, ce qui constitue un passage vers les Hypericum, dont le fruit s'ouvre par 3 valves.
Certains exemplaires anormaux de diverses espèces d'Hypericum présentent des faisceaux d'étamines réduits à une lame glanduleuse analogue à celles qu'on trouve normalement chez les Elodes. On a observé aussi des fleurs anormales d'Androsaemum n'ayant que 4 faisceaux d'étamines ou même 3 seulement comme chez les Hypericum.
Les Hypéricinées ne se rattachent directement à aucune famille de notre Flore. On trouve cependant quelques caractères communs entre les plantes de cette famille et les Cistinées : sépales inégaux, pétales tordus les uns sur les autres dans le bouton, le fruit s'ouvrant par des valves qui portent les graines sur leurs bords ; mais les Hypéricinées offrent avec les Cistinées des différences trop importantes pour donner une valeur sérieuse à ce rapprochement.
Les Hypéricinées se rattachent étroitement à la famille exotique des Guttifères à laquelle on la réunit quelquefois, et à celle des Diptérocarpées.
Elle offre aussi plusieurs traits communs avec les Camelliacées et par là se relie indirectement aux Malvacées, car ces dernières présentent quelques affinités avec les Cameliacées.