Les plantes que l'on peut rapporter à ce type sont des plantes à jolies fleurs bleues, plus rarement blanches, qui ont pour caractères communs principaux de présenter des sépales bordés de cils glanduleux, au moins les sépales intérieurs, et de présenter des styles qui sont chacun peu à peu renflés en stigmate.
Le type principal est cultivé en grand ; la sous-espèce se trouve dans les prés, les endroits herbeux, les bois découverts et au bord des chemins dans le Midi et le Centre de la France. Ces plantes fleurissent depuis le mois de juin jusqu'au mois d'août, et mesurent de 20 à 70 cm. On les reconnaît encore à leurs feuilles lisses sur les bords, nombreuses, étroites, à leurs sépales à 3 nervures principales dont la médiane est mieux marquée que les deux autres et à leurs pétales, libres entre eux eux, ayant 3 à 4 fois la longueur des sépales. Ce sont des plantes annuelles, pérennantes (c'est-à-dire pouvant vivre plusieurs années) ou vivaces ; dans ce dernier cas, elles se perpétuent par leurs bourgeons souterrains. Le type principal se reconnaît à ses fleurs d'un beau bleu, à ses anthères de plus de 2 millimètres de longueur et au fruit qui a 7 à 8 millimètres de largeur.
Noms vulgaires. En français ; Lin. En allemand : Lein, Flas, Har. En flamand : Vlas, En italien ! Lino. En anglais : Flax, Line.
Usages et propriétés. On cultive le Lin pour ses graines dont on retire de l'huile et qui sont usitées en médecine, et pour ses tiges qui fournissent des fibres textiles. Dans les pays relativement chauds, le Lin produit beaucoup de graines et peu de fibres d'ailleurs d'assez mauvaise qualité. Dans les pays relativement froids, il se forme au contraire moins de graines et plus de fibres.
La culture du Lin est surtout importante en Belgique, dans la Russie septentrionale, l'Irlande, la Prusse, l'Autriche, la France et l'Italie. On le cultive aussi dans les régions élevées de l'Inde, du Brésil, de l'Australie, de l'Algérie, etc., ainsi que dans l'Amérique du Nord. On distingue les « Lins d'hiver » et les « Lins de printemps ». Dans nos contrées, les premiers se sèment en septembre ou octobre et comportent peu de formes différentes ; parmi les Lins qui se sèment au printemps, de mars à mai, on distingue le « Lin commun », le « Lin de Riga », le « Lin ramé », c'est ce dernier qui fournit les fibres les plus fines.
On cultive aussi le « Lin à fleurs blanches » qui comporte lui-même plusieurs variations. On extrait des tiges de Lin les fibres qui se trouvent en dehors du liber. Dans ce but, on fait fermenter les tiges dans l'eau (rouissage), on brise ensuite les tiges pour rompre le bois tout en laissant les fibres intactes (teillage), puis on soumet la substance à l'action de peignes particuliers qui séparent les fibres constituant la filasse (peignage). La filasse est employée pour fabriquer le fil de lin, les toiles, et diverses étoffes fines. Les graines de Lin contiennent environ 30 % d'une huile fine, très siccative, employée dans la fabrication des vernis, des savons, de l'encre d'imprimerie et des instruments de chirurgie. Les fleurs de Lin sont quelquefois visitées par les abeilles qui y recueillent du nectar. L'huile de Lin est usitée comme laxative ; les graines, dont la partie extérieure se gélifie en augmentant de volume au contact de l'eau, sont émollientes et adoucissantes ; on les emploie en infusion ou en décoction ; la « farine de Lin » sert à faire des cataplasmes ; il ne faut employer que la farine récemment préparée, car, au bout d'un certain temps, cette farine produit de l'acide cyanhydrique en se décomposant. L'huile de Lin renferme des acides palmitique, oléique, myristique et linolique. La graine germant, même au début de son contact avec l'eau, contient un glucoside, la linamarine, capable de se dédoubler sous l'action d'une diastase renfermée dans la plantule, en cétone, glucose et acide cyanhydrique.
Distribution. Le type principal, qu'on ne connaît pas à l'état spontané (peut-être originaire du Caucase), est cultivé en grand dans presque toute l'étendue de notre Flore et les champs de Lin peuvent atteindre 1.500 m. d'altitude. La culture du Lin remonte aux temps préhistoriques ; on le cultivait déjà à l'époque des cités lacustres ; on le trouve aussi à l'état subspontané au voisinage des champs, dans les prés, ou sur le bord des chemins, parfois dans les îles du Rhône ; la sous-espèce L. angustifolium ne s'élève pas à une grande altitude sur les montagnes. France : le type principal est cultivé et subspontané ; la sous-espèce L. angustifolium se trouve dans le Midi et le Centre. Suisse et Belgique : le type principal y est cultivé et subspontané.
Europe : le type principal est cultivé dans presque toute l'Europe ; la sous-espèce L. angustifolium se trouve dans le Sud de l'Europe. Hors d'Europe : le type principal est cultivé dans les régions tempérées et relativement froides d'une grande partie du globe ; la sous-espèce L. angustifolium se rencontre dans le Caucase, le Nord de l'Afrique, aux îles Canaries et Madère.
On a décrit 1 sous-espèce, 1 race, 1 variété et 1 sous-variété de cette espèce. La sous-espèce est la suivante :
L. angustifolium Huds. (L. à feuilles étroites).
Fleurs d'un bleu clair ou même pâle ; anthères de moins d'un millimètre et demi de longueur ; fruit de 5 à 6 mm. de largeur, en général (Midi et Centre de la France).