Cette espèce, très répandue partout dans les champs, les Jardins, les endroits humides, au bord des chemins et des ruisseaux, sur les vieux murs et parfois sur les rochers humides, est bien connue sous le nom vulgaire de Mouron-des-oiseaux ». Elle fleurit pendant toute l'année, sauf lorsqu'il se produit des froids très vifs ; ses tiges ont de 5 à 40 cm. de longueur et ses fleurs sont blanches, parfois verdâtres par suite de l'avortement des pétales.
On reconnaît cette espèce à ses feuilles plus ou moins ovales, à limbe non en forme de cœur renversé, dont les moyennes et les inférieures sont pétiolées, aux pétales qui, lorsqu'ils sont développés, ne sont pas plus longs ou sont à peine plus longs que les sépales. Les pédoncules ont 2 à 9 fois la longueur des sépales. Les pétales, lorsqu'ils sont développés, sont chacun complètement divisés en deux de telle sorte qu'il semble, au premier abord, que la fleur présente 10 pétales groupés deux par deux. Les fleurs se ferment par les temps pluvieux.
Ce sont des plantes à tiges étalées ou redressées, annuelles, bisannuelles ou vivaces ; dans ce dernier cas, la plante se perpétue par des bourgeons souterrains. En faisant varier la composition du milieu dans lequel croît cette espèce on obtient expérimentalement des modifications importantes, et même des formes non encore rencontrées à l'état naturel (Molliard). Il peut se produire 4 ou 5 générations successives, issues d'une seule graine initiale, dans la même année. (On a observé de nombreuses anomalies chez cette plante. Parfois les feuilles normales sont remplacées par des feuilles en forme de fuseau ; quelquefois il se produit un verdissement de toutes les parties des fleurs ; on trouve assez souvent des plantules à 3 cotylédons, etc.),
Le type principal se reconnaît à ses tiges qui présentent en longueur une ligne de poils dans un entre-nœud, alternant avec la ligne de poils de l'entre-nœud suivant, ainsi qu'à son inflorescence non couverte de poils glanduleux.
Noms vulgaires. En français : Mouron-des-oiseaux, Mouron-des-petits-oiseaux, Mouron-blanc, Mouron, Morgeline. En allemand : Vogel-Miere, Miere, Hendelkraut, Meyer, Vogelmayer, Hühnerschweren, Meyrich. En alsacien : Moderi. En flamand : Vogelmuur, Ganzemuur, Ganzemoes, Kiekenmeur, Goezemoeze. En italien : Anagallo, Anagallide, Morsugalline, Morso-di-gallina, Orecchia-di-topo, Pizzicagallina. En anglais : Chickweed, Hennebit, Ducke-weede, White-bird's-eye
Usages et propriétés. Recueilli pour donner aux serins et autres petits oiseaux granivores, qui picorent les graines, les feuilles et les fleurs de la plante. On l'a parfois utilisé comme plante potagère en consommant les tiges et les feuilles cuites et diversement apprêtées. On l'emploie dans la médecine des campagnes soit en infusion contre les crachements de sang, soit en cataplasmes résolutifs Les cendres peuvent contenir Jusqu'à 11 % de silice.
Distribution. Peut s'élever sur les montagnes avec les cultures et les habitations jusqu'à 2.000 m. d'altitude. France, Suisse et Belgique : très commun. Europe et hors d'Europe : presque partout au voisinage de l'homme et dans les cultures.
On a décrit 1 sous-espèce, 2 races, 7 variétés et 1 sous-variété de cette espèce, Les principales sont les suivantes :
S. boraeana Jord. (S. de Boreau).
Feuilles les plus grandes ayant, en général, moins de 7 millimètres de largeur ; pédoncules ne dépassant pas trois fois la longueur du calice ; pétales complètement avortés ; 2 à 3 étamines ; styles extrêmement courts ; plante d'un vert pâle et se fanant facilement. (Commun).
S. neglecta Weihe (S. négligée).
Feuilles variables ; pédoncules ayant 5 à 9 fois la longueur du calice ; pétales aussi longs ou un peu plus longs que les sépales ; 10 étamines ; styles atteignant presque le niveau des anthères ; tiges dressées. (Commun).
S. cupaniana Nym. (S. de Cupani).
Feuilles les plus grandes d'environ 35 millimètres de longueur sur 18 millimètres de largeur ; pédoncules ayant 3 à 7 fois la longueur du calice ; tiges couvertes de petits poils sur toute leur surface et non avec une seule ligne de poils ; plante couverte de petits poils glanduleux dans sa partie supérieure) 10 étamines, pétales égalant ou dépassant les sépales. (Très rare ; environs d'Hyères : La Crau, au bois de la Roquette).