Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Silene dioica (L.) Clairv. ou Silene latifolia Poiret selon la sous-espèce décrite.
Pour ceux qui veulent tirer cette nomenclature à pile ou face, comme il y a 3 sous espèces, nous recommandons l'usage d'une pièce à 3 faces.
Les plantes que l'on peut grouper sous ce nom général ont des fleurs ordinairement de deux sortes, les unes toutes staminées sur certains pieds, les autres toutes pistillées sur d'autres pieds. Ce sont des plantes, de 30 cm. à 1 m. 20 de hauteur en général, qu'on trouve dans les prés, les champs, les bois ou au bord des chemins dans toute l'étendue de notre Flore. Elles fleurissent d'avril à octobre, et souvent même en hiver.
On les reconnaît encore à leurs tiges et à leurs feuilles velues, aux pétales blancs, roses ou rosés dont le limbe est profondément divisé en deux parties, à leur fruit non porté sur un pied dans le calice. D'une manière générale, les plants à fleurs pistillées sont plus robustes que ceux à fleurs staminées. Après la floraison, les fleurs staminées se détachent du sommet de leurs pédoncules qui finissent par se dessécher et disparaître, tandis que sur les pieds à fleurs pistillées, les pédoncules persistent en portant les fruits. Ce sont des plantes vivaces, à tiges souterraines développées et rameuses qui perpétuent les pieds fleuris. Il se forme aussi des bourgeons sur les racines. (On a décrit de nombreuses anomalies de cette plante.
Quelquefois les fleurs présentent les étamines et le pistil bien développés tous deux ; chez les fleurs staminées, il arrive souvent que lorsque les étamines sont, attaquées par un champignon parasite spécial (Ustilago antherarum) le pistil, par compensation, se développe dans ces fleurs. On a décrit aussi des fleurs dont les parties semblables sont par 4 ou par 6, des fleurs ayant les pétales à limbe complètement divisé en 2, en 4 ou en 6, ou encore à pétales verdis, à pétales non développés, etc.).
Noms vulgaires. 1° Pour la sous-espèce Lychnis vespertina. En français : Compagnon-blanc, Robinet, Floquet, Saponaire-blanche, Œil-de.-Dieu, Bourbonnaise. En allemand : Weisse-Lichtnelke, Wiederstock, Junggeseltenknöpfe, Je-länger-je-freundlicher. En flamand : Witte-Bolle, Witte-Valsche-Koekoeksbloem, Wilde-Christlus-Oogen. En italien : Fischi-da-fischiare, Lichnide, Gittone-bianco, Erba-nocca, Violina-di-macchia. En anglais : White-campion, White-bachelor's-buttons, White-bottle, White-cuckoo-flower. 2°. Pour la sous-espèce Lychnis diurna. En français : Compagnon-rouge, Ivrogne, Robinet-rose, Robinet-rouge. En allemand : Tag-Lichtnelke, Lichtröslein, Rothe-Knackblume. En flamand : Dag-Valsche-Koekoesbloem, Wielkruid. En anglais : Red-bachelors'-buttons, Robin-Hood, Robin-flower, Jack-by-the-hedge.
Usages et propriétés. La sous-espèce Lychnis diurna est cultivée, à fleurs doubles, dans les jardins comme plante ornementale, sous le nom de « Rose-de-Marie ». On cultive aussi parfois une variété à fleurs doubles de la sous-espèce Lychnis vesperlina. Les enfants s'amusent à faire des sifflets avec les fruits mûrs ouverts dont ils enlèvent les dents. Les racines contiennent de la saponine et aussi de la lactosine (A. Meyer).
Distribution. La sous-espèce Lychnis vespertina ne s'élève guère sur les montagnes au delà de 1200 m d'altitude ; la sous-espèce Lychnis diurna peut s'élever jusqu'à environ 1900 m d'altitude ; on l'a observée à 2300 m d'altitude dans les environs du Grand-Saint-Bernard ; la sous-espèce L. macrocarpa ne s'élève pas sur les montagnes. France : commun. Suisse : commun. Belgique : assez commun.
Europe : presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Asie septentrionale et occidentale ; Nord de l'Afrique.
Cette espèce est formée par la réunion des trois sous-espèces suivantes.
On a décrit, en outre, 5 variétés de cette espèce et deux hybrides entre les sous-espèces Lychnis vespertina et Lychnis diurna.
L. vespertina Sibth. (L. du soir). Class. Kerguélen : Silene latifolia subsp. alba
Fleurs blanches, rarement roses ou rosées ; fruits de moins de 2 cm. de longueur, à dents plus ou moins dressées lorsque le fruit est complètement ouvert ; calice à dents presque arrondies au sommet ; plante ordinairement à poils glanduleux ; fleurs s'ouvrant le soir, odorantes. (Commun, sauf en certaines contrées telles que le Jura).
L. diurna Sibth. (L. du jour). Class. Kerguélen : Silene dioica var. dioica.
Fleurs roses ou d'un rose foncé presque pourpré, rarement blanches ; fruits de moins de 2 cm. de longueur ; calice à dents aiguës au sommet ; fruits à dents nettement recourbées en dehors, lorsque le fruit est complètement ouvert ; plante ordinairement sans poils glanduleux. Fleurs s'ouvrant le matin, sans odeur ou peu odorantes (Bois et prairies dans une grande partie de notre Flore, surtout dans les contrées montagneuses ; rare dans la région méditerranéenne ; manque en Provence).
L. macrocarpa Boiss. (L. à gros fruits). Class. Kerguélen : Silene latifolia subsp. latifolia
Fleurs blanches ou rosées ; fruit de plus de 2 cm. de longueur, à dents recourbées en dehors lorsqu'il est complètement ouvert ; calice à dents aiguës ; fleurs s'ouvrant le soir, odorantes. (Région méditerranéenne où il est assez rare). Remarque. On trouve çà et là des exemplaires ayant des caractères intermédiaires entre ceux de ces trois sous-espèces.
