C'est une espèce qui croît surtout sur les rochers, dans les éboulis et les pâturages des Alpes, où elle épanouit ses fleurs blanchâtres et jaunâtres depuis le mois de juin jusqu'au mois d'août. C'est une plante velue, visqueuse vers le haut, de 20 à 60 cm. de hauteur. On reconnaît cette espèce au calice qui a plus de 19 mm de long, aux pétales qui ont, à la base du limbe, deux écailles aiguës terminées chacune par deux pointes, au fruit plus long que le pied qui le porte dans le calice ; ce pied est couvert de petits poils.
Les 10 étamines de chaque fleur s'ouvrent successivement 5 par 5 ; le premier jour, les 5 premières étamines sont dressées et les autres encore, cachées ; le second jour, les 5 premières étamines sont flétries et renversées, les 5 autres dressées à leur tour.
Les fleurs sont beaucoup plus longues que larges, dressées et disposées en grappes plus ou moins fournies ; elles s'ouvrent le soir en exhalant une odeur douce et agréable ; elles se ferment le matin en roulant leurs pétales en dessus ; par les jours de pluie, les fleurs restent ouvertes pendant la journée. Les feuilles de la base sont rétrécies insensiblement en pétiole et leur limbe est un peu élargi vers le haut ; les feuilles supérieures sont très étroites. Les pétales ont le limbe divisé en deux, et leur partie étroite, au-dessous du limbe, n'est pas ciliée.
Assez souvent, les pétales sont blancs ou blanchâtres sur la face interne ou supérieure du limbe, et jaunâtres sur la face externe ou inférieure. A la maturité, le calice est resserré vers le haut. C'est une plante vivace, à tige souterraine très rameuse, et qui se perpétue par des bourgeons nés sur les rameaux souterrains.
Distribution. Peut s'élever, sur les montagnes, jusqu'à 2.200 m. d'altitude. France : rare ; environs de Gap et de Veynes dans les Hautes-Alpes ; environs de Crest et de Romayer dans la Drôme: Vaucluse ; Uzès dans le Gard.
Europe : Europe méridionale depuis la France jusqu'à la Grèce.
On a décrit 3 variétés de cette espèce.