Les plantes que l'on peut grouper sous ce nom sont cultivées ou mêlées aux plantes des champs, parfois dans les décombres ou les terrains vagues. Elles ont la tige droite et dressée, de 30 cm. à 1 m. 20 de hauteur, et épanouissent en juin et juillet leurs petites fleurs jaunes ou jaunâtres. On les reconnaît, à leurs tiges plus ou moins velues portant des feuilles simples, entières ou plus ou moins profondément dentées, d'un vert grisâtre qui embrassent la tige, à leur base, par des prolongements plus ou moins aigus, à leurs fleurs qui ont les sépales dressés et les pétales beaucoup plus longs que larges Les fruits sont renflés et ont un style persistant fin et allongé ; ils sont beaucoup plus courts que les pédoncules qui les portent. Ce sont des plantes annuelles, à racine principale développée. Le type principal se reconnaît à ses tiges et feuilles peu poilues, rudes, aux valves du fruit très dures, à la cloison dont le contour ovale est plus élargi vers le haut. (On a observé quelquefois des fleurs verdies avec un pistil porté sur un long prolongement basilaire.)
Noms vulgaires. En français : Caméline, Sésame-d'Allemagne, Lin-bâtard. En allemand : Dötter, Dötterkraut, Leindotter, Flachsdotter. En flamand : Vlasdotter, Aardvlas, Door, Doorezaat. En italien : Camellina, Camamina, Dorella, Drodetta, Miagrofalso. En anglais : Gold-of-pleasure.
Usages et propriétés. Cultivé pour ses graines, surtout dans l'Est de la France et la Suisse. Le développement de la plante est très rapide ; on peut récolter les graines trois mois après le semis ; on la cultive dans certaines contrées pour remplacer le Lin ou le Colza-d'hiver. Les petites graines rougeàtres fournissent une huile claire, couleur jaune d'or, sans odeur et à saveur un peu alliacée, excellente pour adoucir la peau. Cette huile, comestible quand elle est fraîche, a été surtout employée pour l'éclairage. On l'utilise aussi à divers usages comme l'huile de colza à laquelle on la mélange souvent. Les tourteaux de Caméline, d'une couleur rougeâtre, sont employés pour l'engraissement des volailles. Les graines renferment 30 % d'huile.
Distribution. Semble originaire d'Asie et s'est répandu avec les cultures. Peut se trouver dans les champs, les montagnes jusqu'à 1.200 m. d'altitude. France, Suisse et Belgique : çà et là, assez commun ; se rencontre fréquemment dans les champs de lin où la plante s'est trouvée semée en même temps que le Lin par suite du mélange des graines employées pour le semis ; rare dans la Région méditerranéenne.
Europe : Presque toute l'Europe (introduit). Hors d'Europe : Asie, Nord de l'Afrique ; introduit dans l'Amérique du Nord.
On a décrit 3 sous-espèces, 2 races et 2 variétés de cette espèce. Les formes principales sont les suivantes :
C. silvestris Wallr. (C. sauvage).
Tige et feuilles peu poilues ; fruits à valves très dures, grisâtres, nettement plus longs que larges ; cloison ovale et rétrécie vers la base ; fleurs d'un jaune pâle. (çà et là).
C. foetida Pries (C. fétide).
Feuilles rudes ; fruits à valves molles, jaunâtres, à cloison en forme de cœur renversé, feuilles entières ou dentées ; fleurs jaunâtres. (çà et là, surtout dans les champs de Lin).
C. dentata Pers. (C. dentée).
Feuilles dentées ou lobées ; fruits ne dépassant pas 5 mm. de largeur, très durs et comme tronqués au sommet. (Alsace, Centre, Midi, etc.).
C. microcarpa Andrz. (C. à petits fruits).
Tige et feuille très velus ; fruits de moins de 4 mm. de largeur, à valves dures ; style persistant égalant environ la moitié de la longueur du reste du fruit. (Suisse, Alsace).