Les plantes, très variables dans leur forme, que l'on peut réunir sous ce nom, sont ordinairement sans poils ou presque sans poils, à tige plus ou moins cannelée, à feuilles plus ou moins divisées, celles de la base à division terminale ordinairement plus grande que les autres divisions.
On trouve ces plantes sur les berges des cours d'eau, dans les fossés, au bord des champs, dans les prairies ou les endroits humides, parfois au milieu des débris de rocs. Ce sont des plantes de 10 à 80 cm. de hauteur qui épanouissent leurs fleurs jaunes d'avril à juillet. Elles sont bisannuelles ou pérennantes, c'est-à-dire pouvant vivre un certain nombre d'années. (Les anomalies sont fréquentes chez ces plantes : fleurs verdies, étamines transformées en pétales ou en carpelles, etc.).
Noms vulgaires. En français : Herbe-de-la-Sainte-Barbe, Barbarée, Girarde-jaune, Julienne-jaune. En allemand : Barbenkraut, Barbenehederich, Rapunzel. En flamand : Winterkersse, Steenkruid. En italien : Barbarea, Erba-Barbara, Erba-Santa-Berbera, Ruccola-palustre. En anglais : Wintercress, Landcress ; la sous espèce B. praecox est l'Americancress.
Usages et propriétés. Parfois cultivé comme plante potagère (surtout la sous-espèce B. praecox), et utilisé comme le cresson. Une variété à fleurs doubles est cultivée dans les jardins sous le nom de Julienne-jaune ; on en cultive aussi une variété à fleurs doubles. Les abeilles visitent les fleurs de ces plantes. A été employé comme antiscorbutique et apéritif ; macérée dans l'huile d'olive, la plante donne un excellent baume pour les blessures. On a extrait de la sous-espèce B. praecox un glucoside qui se trouve aussi dans le Nasturtium officinale et nommé nasturtiine.
Distribution. Peut s'élever jusqu'à 2.000 mètres d'altitude. France : commun dans presque toute la France ; rare en Provence. Suisse : commun. Belgique : assez commun. Europe : Presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Asie, Abyssinie, Nord de l'Afrique, Amérique du Nord.
On a décrit 8 sous-espèces, 4 races et 11 variétés ou sous-variétés dont l'ensemble forme cette espèce. On peut trouver des intermédiaires entre toutes ces formes. Les 8 sous-espèces sont les suivantes :
B. silvestris Jord. (B. sauvage)
Feuilles supérieures non découpées en lobes séparés les uns des autres ; fruits d'environ 2 à 3 cm. de longueur, non courbés n'étant pas tous tournés d'un même côté. (Commun ; rare en Provence).
B. arcuata Rchb. (B. arquée)
Feuilles supérieures non découpées en lobes séparés les uns des autres ; fruits d'environ 2 à 3 cm. de longueur, arqués, portés sur des pédoncules qui sont d'abord très écartés de la tige, puis un peu redressés. (Assez commun dans certaines régions, manque dans d'autres).
B. stricta Andrz. (B. étroite)
Feuilles supérieures non découpées en lobes séparés les uns des autres ; fruits d'environ 1 à 2 cm. de longueur, appliqués contre la tige et souvent tous tournés d'un même côté ; feuilles inférieures à divisions, situées à droite et à gauche, plus courtes que la largeur de la division terminale ; fleurs n'ayant que 3 à 4 mm. de largeur. (Assez commun).
B. praecox R. Br. (B. précoce)
Feuilles supérieures généralement découpées en lobes séparés ; fruits de 6 à 8 cm. de longueur dont le style persistant n'atteint que le vingt-cinquième ou le trentième au moins de la longueur du reste du fruit mûr ; plante dont la saveur piquante est prononcée. (Commun ou assez commun ; plus rare dans le Nord de la France ; çà et là en Suisse ; très rare en Belgique).
B.sicula Presl. (B. de Sicile).
Feuilles supérieures généralement découpées en lobes séparés ; les feuilles les plus élevées sur la tige ont une division terminale assez étroite et en coin à la base, avec des divisions latérales assez allongées ; les feuilles les plus inférieures ont une division terminale très large, presque arrondie, un peu en cœur renversé et les divisions latérales très petites, parfois à peine développées ; fruits de 2 à 4 cm. de longueur, écartés de la tige. (Introduit aux environs de Nice ; très rare).
B. intermedia Bor. (B. intermédiaire)
Feuilles supérieures généralement découpées en lobes séparés ; les feuilles inférieures ont la division terminale allongée presque semblable aux divisions latérales ; fruits de 2 à 4 cm. de longueur, appliqués sur la tige, dont le style persistant a le huitième ou au moins le dixième de la longueur du reste du fruit mûr ; plante à saveur amère et désagréable. (çà et là en France ; assez rare en Suisse et en Belgique).
B. pyrenaica Jord. (B. des Pyrénées).
Feuilles supérieures généralement découpées en lobes séparés ; les feuilles inférieures ont la division terminale assez élargie, mais le plus souvent un peu en coin à la base ; fruits de 2 à 3 cm. de longueur ; fleurs d'un jaune assez pâle. (Pyrénées, assez rare).
B. pinnata Lebel (B. pennée).
Feuilles supérieures profondément divisées en lobes étroits allongés dont le terminal est à peine plus grand que les lobes latéraux ; feuilles inférieures à division principale un peu en coin à la base ; fruits de 2 à 3 cm. de longueur, à peine plus longs que les pédoncules qui les portent, écartés de la tige et redressés sur leurs pédoncules ; fleurs d'un jaune pâle. (Cotentin ; très rare).