Fumariaceae - - Corydallis bulbosa (DC.)

Corydalle bulbeuse

Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Corydalis solida (L.) Clairv. subsp. solida

Les plantes qu'on peut réunir sous ce nom, et entre lesquelles on trouve parfois de nombreuses formes intermédiaires, se reconnaissent à leurs fleurs roses ou blanches ainsi qu'au tubercule qui est à leur base, et qu'on voit en les déracinant. Ce sont d'élégantes petites plantes, de 6 à 30 cm. de hauteur, qu'on rencontre dans les bois et les taillis, parfois dans les haies ou les vergers ; elles fleurissent en mars, avril et mai (quelquefois encore en juin dans les régions montagneuses). Les feuilles, plus ou moins glauques, sont divisées en lobes portés par des pétioles secondaires disposés 3 par 3. Au-dessous des feuilles développées, se trouvent ordinairement une ou plusieurs écailles engainantes. Les bractées entremêlées aux fleurs sont plus longues que les pédoncules des fleurs. (On observe quelquefois des fleurs accidentellement régulières ayant 2 pétales à éperon et 2 pétales sans éperon, ce qui rappelle la constitution de la fleur des Hypecoum ; bien plus rarement, on trouve des fleurs à 4 éperons). Ce sont des plantes vivaces, grâce à un tubercule plus ou moins arrondi qui produit à sa base un bourgeon de remplacement (très rarement plusieurs), lequel formera la tige fleurie de l'année suivante. Lorsque la plante germe, on voit qu'elle n'a qu'un seul cotylédon et qu'elle produit le premier tubercule par un bourgeon latéral de la racine principale ; ce tubercule est donc constitué par le renflement de la base, d'une tige, et renferme toute la provision de substances de réserve acquise pendant la première année, après la disparition du cotylédon, de la première tige et d'une partie de la racine principale. Au bout de la seconde saison, il naît à la base de ce tubercule, un autre tubercule plus gros, portant des racines adventives, et ainsi de suite. Quand le tubercule est très âgé, il se divise en plusieurs morceaux, mais chaque fragment peut produire un bourgeon adventif formant un nouveau tubercule et, par suite, un nouveau plant.

Noms vulgaires. En français : Bec-d'oie, Poulette, Damotte. En allemand : Hellewurz, Frauenschuh. En flamand : Leeuwe-rikbloem. En italien : Fummosterno-bulboso.

Usages et propriétés. Cultivé dans les jardins comme plante ornementale printanière. Le tubercule est amer et un peu astringent ; on l'a employé comme vermifuge.

Distribution. Peut s'élever dans les bois et dans les forêts de sapins jusqu'à plus de 2.000 m. d'altitude. Les sous-espèces de C. bulbosa se localisent parfois les unes par rapport aux autres, notamment dans les Vosges, les Alpes-Maritimes. Aux environs de Bâle, on trouve exclusivement le C. solida sur la rive droite du Rhin et seulement le C. cava sur la rive gauche. France : çà et là dans presque toutes les régions ; souvent très abondant dans une localité restreinte ; très rare en certaines contrées, parfois commun dans une forêt ou un bois et manquant dans les bois voisins ; moins commun dans la Région méditerranéenne ; très rare en Bretagne ; quelquefois naturalisé. Suisse : çà et là, par places, peu commun mais très abondant en certaines localités. Belgique : Assez commun dans les régions jurassique et houillère ; rare ailleurs.
Europe : Presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Asie occidentale et septentrionale.

On a divisé cette espèce en 3 sous-espèces (entre lesquelles on trouve souvent des intermédiaires) et on a décrit, en outre, 4 variétés. Les 3 sous-espèces sont les suivantes.

C. cava Schweigg. et Koerte. (C. creuse).
Fleurs entremêlées de bractées ordinairement entières ; l'éperon du pétale supérieur est plus ou moins renflé et nettement courbé vers son extrémité ; fleurs de plus de 1 cm. et demi de longueur : tubercule devenant, creux à l'intérieur. (Assez rare : Est, Savoie, Dauphiné, Lozère, Pyrénées-Orientales ; Alsace ; Suisse).

C. solida Swartz. (C. solide).
Fleurs entremêlées de bractées ordinairement très divisées, rarement entières ; l'éperon du pétale supérieur est aminci vers le sommet et un peu courbé ; fleurs, en général, de plus d'un cm. de longueur ; tubercule ne devenant pas creux. (Presque toute la France ; Suisse ; préfère souvent les terrains siliceux).

C. fabacea Pers. (C. fève).
Fleurs entremêlées de bractées entières ou plus ou moins divisées ; l'éperon du pétale supérieur est aminci vers le sommet et presque droit ; fleurs ne dépassant pas 1 cm. de longueur ; tubercule ne devenant pas creux. (Est, Savoie, Dauphiné, Cévennes ; Alsace ; Suisse ; Belgique ; préfère souvent les terrains calcaires).

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