Les trois genres de Fumariacées compris dans notre Flore, ont entre eux de très grandes relations par l'organisation de la fleur et la forme des feuilles. Des passages s'établissent entre eux ; en effet, le genre Corydallis est principalement caractérisé par son fruit renfermant plusieurs graines et s'ouvrant complètement par deux valves, tandis que chez la plupart des Fumaria, le fruit ne contient qu'une graine et ne s'ouvre pas. Le genre Sarcocapnos vient donc se placer entre les deux genres précédents, puisque le fruit s'ouvre par deux valves incomplètes et renferme 2 graines. Le Fumaria spicata établit un lien entre les Sarcocapnos et les Fumaria, car le fruit ne renferme qu'une graine, comme chez les autres espèces de Fumaria, mais ce fruit, ou bien ne s'ouvre pas, ou bien s'ouvre très tardivement, comme celui des Sarcocapnos par 2 valves plus ou moins incomplètes.
AFFINITÉS AVEC LES AUTRES GROUPES.
Les Fumariacées se rattachent étroitement aux Papavéracées ; ce sont, pour ainsi dire des Papavéracées à fleurs irrégulières. En effet, comme dans la précédente famille, les Fumariacées présentent une fleur à 2 sépales et 4 pétales, un fruit dans lequel les graines sont attachées sur le bord des carpelles non repliés chacun sur eux-mêmes, une graine à albumen abondant et charnu, comme chez les graines de Glaucium ou de Chelidonium. De plus, on a découvert chez les Fumariacces un système laticifère, ce qui donne un nouveau caractère d'organisation les rapprochant des Papavéracées. D'ailleurs, le genre Hypecoum, que certains auteurs rangent dans les Fumariacées, d'autres dans les Papavéracées, constitue un intermédiaire remarquable entre les deux familles. La fleur est régulière, symétrique par rapport à deux plans placés à angle droit ; à ce titre, c'est une Papavéracée ; mais la fleur de l'Hypecoum présente seulement 4 étamines, et on a vu que les deux faisceaux d'étamines des Fumariacées peuvent être considérés dans leur ensemble comme correspondant à 4 étamines normales. D'autres caractères encore, empruntés à la Chimie végétale, relient entre elles les deux familles. C'est ainsi que du Glaucium luleum on a extrait de l'acide fumarique qui se trouve dans les Fumariacées et un alcaloïde très voisin de la fumarine qu'on extrait aussi des Fumaria, Les Fumariacées et le Chelidonium (Papavéracées) renferment de la berbérine qu'on trouve aussi chez les Berbéridées et chez plusieurs Renonculacées.