Les plantes que l'on peut réunir sous ce nom sont très répandues dans les champs et les endroits incultes où elles épanouissent leurs belles fleurs rouges (très rarement d'un rouge ou d'un rose pâle) de mars à juillet et où elles refleurissent çà et là à la fin de l'été et en automne. Ce sont des plantes ayant en général de 10 à 60 cm. de hauteur.
On les reconnaît à leurs feuilles moyennes n'embrassant pas la lige par leur base et à la forme de leur pistil ou de leur fruit. Cette forme est allongée, plus de deux fois plus longue que large, en cône renversé et aigu vers la base ; le pistil et la capsule sont sans poils. Les pétales sont ordinairement d'un beau rouge, et souvent avec une large tache noire à la base (On trouve rarement des pieds dont toutes les fleurs sont anormales, à 3 sépales et 6 pétales). Les étamines ont des filets étroits, rougeâtres ou violacés, à anthères violacées ou plus rarement jaunes. Il y a 4 à 12 stigmates rayonnants sur un disque qui est divisé en lobes tout autour ; le fruit, lorsqu'il est sec, présente, dans la longueur, des lignes jaunâtres qui correspondent aux cloisons intérieures. Les feuilles sont dentées ou plus souvent divisées, à dents ordinairement terminées chacune par un poil raide.
Ce sont des plantes annuelles ou plus souvent bisannuelles, couvertes de poils rudes qui, au moins dans la partie supérieure de la plante, sont appliqués sur les tiges ou sur les feuilles.
Le type principal a des étamines à filets rougeâtres et à anthères violacées, et des fruits à pourtour longitudinal plus ou moins convexe.
Noms vulgaires. Les mêmes que ceux de Papaver Rhaeas.
Usages et propriétés. Les mêmes que ceux de Papaver Rhaeas. Vénéneux, surtout par le fruit.
Distribution. Paraît avoir été introduit avec la culture des céréales ; variable dans ses préférences pour la nature du terrain ; préfère les terrains calcaires dans le Nord de la France et choisit plutôt les terrains siliceux en Auvergne. Ne s'élève guère à plus de 1.200 mètres d'altitude. France et Suisse : commun. Belgique : commun dans les Régions houillère, jurassique et hesbayenne ; assez rare ou rare ailleurs.
Europe : Europe centrale et méridionale (spontané sur les collines de Grèce et de Dalmatie), Iles Britanniques. Hors d'Europe : Asie (sauf l'Asie septentrionale et orientale), Afrique septentrionale, Abyssinie ; Pensylvanie (probablement introduit d'Europe).
On a décrit 1 sous-espèce. 4 races et 11 variétés de cette espèce. On peut obtenir, en semant les graines prises dans un même fruit, des plantes très différentes entre elles par la forme de leurs feuilles, leurs poils, le nombre des stigmates et la forme du fruit. On peut citer la sous-espèce et les races suivantes :
P. modestum Jord. (P. modeste).
Feuilles presque toutes à la base, un peu glauques ; fruit oblong, se rétrécissant seulement dans sa moitié inférieure ; 4 à 8 stigmates ; lorsqu'on brise la plante, le suc (latex) qui s'en écoule est d'abord incolore, puis devient d'un blanc laiteux. (Assez commun).
P. collinum Bogenh. (P. des collines).
Feuilles à lobes allongés aigus, dressés ; fruit presque ovale, ne se rétrécissant qu'à la base ; 5 à 8 stigmates ; lorsqu'on brise la plante, le suc (latex) qui s'en écoule est immédiatement d'un blanc laiteux. (Assez commun).
P. lamottei Bor. (P. de Lamotte).
Feuilles un peu glauques ; fruit allongé se rétrécissant insensiblement presque depuis le sommet jusqu'à la base ; 8 à 12 stigmates ; lorsqu'on brise la plante le suc (latex) qui s'en écoule est d'abord incolore, puis devient d'un blanc laiteux. (Assez commun).
P. lecoqii Lamotte (P. de Lecoq).
Feuilles très divisées; fruit allongé, souvent brusquement élargi au-dessus de sa base ; 6 à 8 stigmates ; lorsqu'on brise la plante, le suc (latex) qui s'en écoule est d'abord verdâtre, puis jaune laiteux. (Assez commun).
P. pinnatifidum Moris. (P. pinnatifide).
Étamines à filets violacés et à anthères jaunes ; feuilles souvent peu divisées, au moins les supérieures, à segments larges et en triangle ; fruit très allongé et étroit, en forme de cône renversé, à contour longitudinal non bombé. (Rochers, parmi les oliviers ou dans les décombres sur le littoral des Alpes-Maritimes).