C'est un arbrisseau épineux, au feuillage clair, d'environ 1 à 2 mètres de hauteur, qu'on peut trouver dans presque toute les régions, surtout sur les terrains calcaires. Il épanouit en mai et juin ses fleurs jaunes en petites grappes penchées ou pendantes ; il mûrit en septembre et octobre ses fruits rouges oblongs, sans noyau.
Cet arbrisseau est remarquable par ses feuilles alternes qui, sur les rameaux allongés, sont ordinairement transformées en épine à une ou trois pointes, parfois plus, tandis que sur les rameaux courts qui croissent à l'aisselle de ces feuilles épineuses, les feuilles sont aplaties, ovales, d'un vert clair, rétrécies en un court pétiole, bordées de fines dents aiguës qui se terminent chacune comme par une petite soie raide. Dans les très jeunes arbustes, les feuilles des rameaux allongés, au lieu d'être transformées en épine, sont à l'état de feuilles ordinaires. Il en est de même si on fait développer les branches dans l'air humide ; inversement, croissant dans l'air très sec, les feuilles deviennent plus épineuses (expériences de Lothelier). La fleur est remarquable par des étamines douées d'une sensibilité particulière ; lorsque les étamines sont étalées, il suffit d'exciter légèrement, avec une épingle par exemple, la région du filet dite « région sensible » pour voir l'étamine se redresser en s'appliquant sur le stigmate.
Lorsque l'arbrisseau a moins de 25 ans, son bois est de couleur jaune citron, puis il passe plus tard à une couleur verdâtre.
Noms vulgaires. En français : Epine-Vinette, Vinetier. En allemand : Sauerdorn, Beerdorn, Wütscherling. En flamand : Sauseboom. En italien : Berbero, Crespino. En anglais : Barberry-Tree, Pipperidge.
Usages et propriétés. Les fruits, confits dans du vinaigre, peuvent être employés en guise de câpres. Les feuilles sont recherchées par les bestiaux. Cet arbrisseau est cultivé dans les jardins et utilisé aussi pour former des haies ; mais on s'abstient de le propager, car on a reconnu que c'est sur ses feuilles que le champignon (Puccinia graminis) qui produit la « rouille du Blé » parcourt l'une des phases de son développement. On cultive aussi comme ornementales des formes à feuilles pourpres ou encore des variétés à fruits jaunes, violets, pourprés, noirs ou blancs. Les fleurs sont très visitées par les abeilles qui récoltent le liquide sucré se produisant par les nectaires, lesquels sont groupés par deux à la base de chaque étamine. On extrait de la plante une matière colorante jaune. La racine est amère et fébrifuge ; la partie interne de l'écorce est purgative ; on prépare avec les baies des boissons, des gelées, des sirops rafraîchissants et tempérants ; ces fruits contiennent 6,62 pour cent d'acide malique et 3,57 pour cent de sucres. Les feuilles renferment de l'acide oxalique. On a extrait de cet arbrisseau deux alcaloïdes : la berbérine dont la formule est C20 H17 Az O4 (d'après Perrins) et l'oxyacanthine (de l'ancien nom de l'arbrisseau, autrefois appelé Oxyacantha), dont la formule est C19 H21 Az O3 (d'après Polek).
Distribution. Préfère les terrains calcaires, où il est parfois très abondant et prend alors une certaine importance au point de vue de la géographie botanique; peut s'élever jusqu'à 1.900 m. dans les montagnes. France : commun, mais manque, à l'état spontané, dans beaucoup de contrées siliceuses. Suisse : commun. Belgique : assez commun (très rare dans la Région hesbayenne).
Europe : Presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Sud-Ouest et Sud de l'Asie.