Les formes que l'on réunit sous ce nom sont de grandes plantes portant de belles fleurs bleues ou d'un bleu violacé, rarement blanches, en grappes dressées, et qu'on trouve dans les montagnes ou, moins souvent, dans les endroits ombreux et humides des plaines.
Ce sont des plantes de 30 cm. à 2 m. de hauteur qui fleurissent de juin à septembre.
On les reconnaît à leurs fleurs rapprochées les unes des autres, en grappes serrées, à leurs feuilles dont les nervures sont disposées en éventail et dont les divisions principales sont elles-mêmes divisées en lobes étroits ou ovales en coin. Le sépale supérieur, en casque, est plus large que haut et sa courbure est arrondie ; il est couvert de petits poils en dehors, surtout vers le sommet ; les deux pétales supérieurs présentent un éperon peu courbé ; les filets des étamines sont poilus. Les fruits, lorsqu'ils sont jeunes, sont écartés de la tige ; lorsqu'ils sont mûrs, les fruits sont, au contraire, appliqués contre la tige.
Ce sont des plantes vivaces qui emmagasinent des substances de réserve dans quelques racines adventives renflées en tubercules ovales allongés, lesquels portent chacun un bourgeon à leur partie supérieure. Le premier tubercule est formé par la base de la tige et par une partie de la racine. Le type principal (A. vulgare DC.) se reconnaît à ses fleurs ordinairement diposées en grappes simples, à ses feuilles qui ont le plus souvent des divisions très étroites et aiguës, à ses fruits mûrs dont la longueur ne dépasse pas 15 millimètres en général.
C'est ce type principal qu'on rencontre dans les hautes montagnes.
Noms vulgaires. En français : Casque-de-Jupiter, Char-de-Vénus, Napel-bleu, Capuchon-de-moine, Madriettes. En allemand : Venuswagen, Echter-Sturmhut, Fuchswurzel, Mönchskappe. En flamand : Paterskaps, Monniskap. En italien : Napello. Malapelle. En anglais : Friar's-cap, Monkshood, Parson-in-the-pulpit, Grandmother's-nightcap.
Usages et propriétés. Très dangereux pour les bestiaux, sauf pour ceux habitués aux localités où croît cette plante, laquelle n'est pas broutée par eux. Cultivé dans les jardins comme plante d'ornement ; on en a obtenu de nombreuses variétés : chez les unes, les fleurs gardent une couleur uniforme, chez d'autres les fleurs sont panachées. Les abeilles visitent les fleurs de cette plante en profitant des trous percés par les bourdons, pour récolter le nectar renfermé dans l'éperon des pétales. On a cité, très rarement, quelques cas d'empoisonnement par du miel récolté en certaines localités des montagnes de Suisse, où abondent les Aconits. C'est une plante très dangereuse, dont toutes les parties, même desséchées, sont toxiques, agissant en même temps comme poison sur le système nerveux, l'appareil circulatoire et l'appareil digestif. Les feuilles et les racines sont employées comme antinévralgiques et décongestives. On utilise dans ce but une teinture, une alcoolature ou un extrait aqueux faits avec les feuilles, une teinture, une alcoolature, un extrait alcoolique et un sirop, faits avec les racines. Renferme de l'aconitine, acaloïde de la formule C33H45AzO12 (d'après Wright et Luff), de la napelline et de l'acide aconitique. Vénéneux.
Distribution. Ne s'élève guère sur les montagnes au-dessus de 1.800 m. d'altitude. France : Vosges, Jura, Alpes, Plateau central, Cévennes, Corbières, Pyrénées ; çà et là dans le Centre, la Normandie, l'Est. Suisse : Jura, Alpes, parfois dans les vallées inférieures. Belgique : dans quelques localités humides de la Région jurassique.
Europe: Presque toute l'Europe, sauf la Région méditerranéenne. Hors d'Europe : Asie septentrionale; parties élevées de l'Inde.
On a décrit 1 sous-espèce et 9 variétés de cette espèce. La sous-espèce est la suivante :
A. pyramidale Rchb. (A. pyramidal).
Fleurs ordinairement disposées en grappes rameuses ; feuilles à divisions longuement ovales, en coin allongé ; fruits dépassant souvent 15 millimètres de longueur ; plantes ayant, en général, de 1 m. 20 à 2 m. de hauteur. (Plaines humides; basses montagnes).
