Cette espèce se trouve en abondance dans les prés, les champs, les endroits incultes, au bord des chemins et dans les parties découvertes des bois où ses fleurs jaunes s'épanouissent depuis le mois d'avril jusqu'au mois d'août, parfois encore en septembre et octobre. Sa taille est très variable, de 5 à 60 cm.
On reconnaît cette espèce principalement aux deux caractères suivants : le calice a les sépales velus et renversés lorsque la fleur est ouverte, et les feuilles de la base ont un limbe dont la division principale du milieu est amincie à la base, comme portée sur un pétiole secondaire. De plus, la tige principale est velue, ordinairement dressée et plus ou moins renflée en bulbe à la base ; les pédoncules sont marqués de sillons dans leur longueur ; le fruit est formé de carpelles nombreux disposés en une masse arrondie et chaque carpelle mûr est lisse sur les faces ou porte de fines ponctuations. Le bulbe, où s'accumulent les substances de réserve pour la saison suivante, est formé par le renflement de la tige sur sa partie basilaire, et correspond à plusieurs entre-noeuds très courts.
Quelquefois, le tubercule de la saison précédente ne se détruit pas, tout en ayant formé la tige fleurie qui produit, au-dessus de lui, un nouveau tubercule pour la saison prochaine ; alors l'ancien tubercule forme lui-même des rameaux souterrains renflés en deux articles, rarement trois, plus ou moins globuleux ou cylindriques, parfois allongés ; ces ramifications peuvent se terminer chacune, à la saison suivante, par une tige fleurie, et multiplier ainsi la plante.
Noms vulgaires. En français : Bouton-d'or, Rave-de-St-Antoine, Pied-de-corbin, Pied-de-coq. En allemand : Rappenfuss, Butterblume. En flamand : Hanevoet, Boterbloem. En italien : Lappio, Faugello, Senero-salvatico. En anglais : Crowfoot, Buttercups.
Usages et propriétés. On cultive parfois dans les jardins une variété à fleurs doubles ; chaque fleur de cette variété produit le plus souvent en son milieu une autre fleur portée sur un pédoncule et du centre de laquelle il peut encore partir une troisième fleur qui surmonte les deux autres (d'ailleurs, on trouve parfois dans la nature des exemplaires de cette espèce soit simplement à fleurs doubles, soit, très rarement, à fleurs donnant chacune naissance en son milieu à une seconde fleur). On a cité des cas d'empoisonnements d'enfants ayant consommé, en jouant, des tubercules de cette espèce. Vénéneux.
Distribution. Peut s'élever sur les montagnes jusqu'à 2.500 m. d'altitude. France, Suisse et Belgique : très commun.
Europe : Toute l'Europe ; moins commun dans l'Europe méridionale. Hors d'Europe : Perse, Nord de l'Afrique ; se trouve dans l'Amérique du Nord, mais importé d'Europe.
On a décrit 1 sous-espèce, 5 races et 3 variétés de cette espèce. Les plus remarquables sont les suivantes :
R. aleae Willk. (R. d'Aléa ).
Carpelles très nombreux, environ 30 à 40 ; bulbe peu développé et racines adventives épaisses ; pédoncules n'ayant de sillons longitudinaux que vers le haut.(Région méditerranéenne, Corbières).
R. albonaevus Jord. (R. tachée de blanc).
Feuilles toutes velues et tachées de blanc ; carpelles ovales, un peu plus larges vers le haut. (Midi, Alpes, Pyrénées).
Variété parvulus Coss. et Germ. (très petite).
Plante de 5 à 10 cm. souvent à une seule fleur. (çà et là dans les terrains secs.)