Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Ranunculus ficaria L.
C'est une plante dont les fleurs en étoile, d'un jaune brillant, apparaissent à la fin de l'hiver, fleurissent du mois de mars au mois de mai, dans les haies, les champs humides, les bois, les endroits frais, et qui est très répandue (la plante fleurit parfois jusqu'en juillet dans les contrées montagneuses).
On la reconnaît à ses feuilles luisantes dont le limbe est en forme de coeur renversé, à ses fleurs qui ont ordinairement 3 sépales un peu bossus à la base et tombant facilement, à ses 6 à 12 pétales jaunes, luisants, comme vernissés à leur face intérieure, et devenant blanchâtres en se fanant. (On rencontre parfois des exemplaires à fleurs doubles, c'est-à-dire à pétales très nombreux et à étamines moins nombreuses). Les tiges, sans poils comme toute la plante, sont de taille variant ordinairement de 10 à 40 centimètres ; elles sont tantôt assez courtes et plus ou moins dressées, tantôt assez longues et étalées, portant des feuilles à long pétiole et engainantes à la base, le plus souvent alternes, parfois opposées, assez souvent marquées d'une tache brune allongée.
C'est une plante vivace dont les carpelles sont très souvent stériles et dont les graines, lorsqu'elles se produisent, germent difficilement ; en revanche, la plante peut se multiplier de deux manières : par ses racines renflées en tubercules restant reliées aux bourgeons de la tige souterraine courte ou encore par de petites bulbilles qui sont des bourgeons renflés ovoïdes. On trouve, à la base des tiges fleuries, des racines adventives de deux sortes, les unes non renflées et allongées qui se détruisent après la floraison de la plante, les autres renflées en forme de petites figues où s'accumulent des réserves nutritives ; celles-ci restent adhérentes à un fragment de la tige souterraine portant plusieurs bourgeons et donneront à la saison prochaine, de nombreux pieds de Ficaires. D'autre part, les bulbilles, qui se produisent en grand nombre, surtout sur les plantes qui croissent dans les endroits ombreux et qui ont toutes leurs fleurs stériles, se détachent, peuvent germer et donner chacune, à la saison suivante, un nouveau pied de Ficaire.
Noms vulgaires. En français : Eclairette, Herbe-au-fic, Petite-Chélidoine, Jauneau, Billonée, Pissenlit-rond, Petite-Scrofulaire, Petite-Eclaire. En allemand : Scharbockskraut, Klein-Schöllkraut, Feigwarz-Kraut, Pfenningsalat, Erdgeste, Lämmerblume, Mausebrod. En flamand : Kleine- Gouwe, Speenkruid. En italien : Favaiola, Fasagello, Celidonia-minore, Erba-Fava. En anglais : Lesser-Celandine.
Usages et propriétés. La substance acre et vénéneuse que renferme la plante ne s'y produit pas lorsque les Ficaires se développent à l'obscurité, et disparaît par la dessication et par la cuisson chez les Ficaires développées à la lumière ; c'est pour ces raisons que dans certaines contrées, on mange en salade les feuilles de Ficaire, d'un blanc jaunâtre, développées à l'obscurité, par exemple dans de la sciure de bois, près des scieries, et que l'on consomme aussi quelquefois les feuilles vertes en les faisant cuire comme des épinards. On en cultive parfois Une variété à fleurs doubles comme plante ornementale. Les abeilles vont quelquefois récolter le nectar produit à la base des pétales, surtout dans les montagnes. La Ficaire était préconisée autrefois comme antiscorbutique, contre les tumeurs scrofuleuses ; les racines appliquées sur la peau, la rubéfient et ont été usitées comme vésicatoires, ou, écrasées, contre les hémorrhagies ; ces remèdes dangereux sont abandonnés. Vénéneux.
Distribution. Ne s'élève pas ordinairement à une grande altitude dans les montagnes ; cependant atteint parfois la Région alpine ; c'est ainsi qu'il croît au milieu des Rhododendrons dans les Alpes de Pesio (Alpes-Maritimes). France, Suisse et Belgique: commun.
Europe : toute l'Europe, sauf la Région arctique. Hors d'Europe : Asie Mineure, Caucase, Nord de l'Afrique.
On a décrit 1 sous-espèce et 3 variétés de cette espèce. La sous-espèce est la suivante :
F. calthaefolia G.G. F. à feuilles de Caltha.
Chaque fleur ayant 3 à 5 centimètres de largeur ; tiges dressées ; limbe des feuilles ayant plus de 4 centimètres de largeur. (Littoral de la Méditerranée ; rare).
