C'est une curieuse plante alpine qui se reconnaît au premier coup d'oeil. La tige, qui a 10 à 30 cm., ne porte que deux feuilles bien développées, sans pétiole ou presque sans pétiole, dont la plus grande est arrondie, un peu en forme de rein, et bordée de petites crénelures tout autour ; la seconde feuille développée, située au-dessus, est de contour ovale et présente des dents ou des divisions aiguës vers le haut ; au-dessus encore, peuvent se trouver quelques petites bractées ovales allongées.
A la base de la tige, les feuilles sont réduites à de minimes écailles. Cette plante remarquable se trouve dans les prés, les bois, les rochers, sur les montagnes où elle épanouit en juin et juillet ses fleurs d'un beau jaune assez clair, au nombre de une à deux, en général, (rarement 3 à 5) par tige fleurie. La fossette nectarifère qui est à la base interne de chaque pétale est assez arrondie. La plante est vivace, sans poils ; sa tige souterraine courte porte des racines adventives renflées en tubercules ovales et allongés.
Noms vulgaires. En français (Suisse romande) : Cabaret, Bassenet. En allemand : Alpen-Giftranunkel. En italien: Erba-Tora.
Usages et propriétés. Les habitants des montagnes, au temps des Gaulois, puis, plus tard, les chasseurs des Alpes et des Pyrénées, empoisonnaient leurs flèches avec le suc de cette plante. Vénéneux.
Distribution. Préfère les terrains calcaires; se maintient, en général, entre 1.000 et 2.100 m. d'altitude. France : Jura, Alpes, Pyrénées. Suisse : Haut-Jura, Alpes.
Europe : La chaîne des Alpes, montagnes d'Italie et d'Autriche-Hongrie, Bosnie, Herzégovine, Monténégro.
On a décrit 2 races de cette espèce. La principale est la suitvante :
R. hybridus Biria. (R. hybride).
La plus grande feuille, située vers le milieu de la tige, porte des dents ou des lobes aigus vers le haut, et ne dépasse pas ordinairement 2,5 cm. de largeur. Assez souvent, les feuilles de la base sont développées. (Rare).