Cette plante de 10 à 40 cm de hauteur est répandue, souvent commune, dans toute l'étendue de notre Flore où on la trouve dans les endroits ombragés, sur les rochers et les vieux murs.
Les feuilles, portées par un pétiole brun-noirâtre, luisant, sans écailles, au moins aussi long qu'elles, sont d'un vert foncé et brillantes en dessus, un peu coriaces, triangulaires-allongées dans leur pourtour, atténuées en pointe, 2 fois entièrement divisées. Les divisions principales, qui ont la même forme générale que l'ensemble du limbe, sont nombreuses, de plus en plus courtes de la base au sommet, droites, plus ou moins étalées, pourvues d'un court pétiole. Les divisions secondaires, plus ou moins étroites, ovales, ou ovales-lancéolées, en coin à la base, se montrent plus ou moins profondément lobées (au moins les inférieures) ou dentées. Les lobes eux-mêmes en coin à la base sont dentés au sommet. Les dents sont aiguës, terminées ou non par une petite pointe. Les nombreux groupes de sporanges qui se développent de mars en octobre, sont protégés par une mince membrane, entière sur le bord, et en se réunissant à la maturité couvrent presque entièrement la face inférieure des divisions secondaires.
C'est une plante vivace à tige souterraine courte, couverte de poils écailleux, à feuilles ordinairement persistantes et croissant en touffe. (On a observé des feuilles une ou plusieurs fois fourchues).
Noms vulgaires. En français : Capillaire-noir, Doradille-noire, Herbe-capillaire. En anglais : Black-Spleenwort, Black-Maidenhair, Black-Oak-Fern. En allemand : Schwarzer-Streifenfarn, Schwarzer-Milzfarn, Schwarzes-Frauenhaar, Schwarzes-Krullfarn. En flamand : Zwartsteel, Zwarl-Vrouwenhaar, Zwarte-Eikenvaren, Zwartstelige-Streepvaren. En italien : Capillare-nero.
Distribution. S'élève dans les montagnes jusque dans la zone subalpine. France : assez commun ou commun en général, mais assez rare ou rare dans le Nord, dans l'Est (en dehors des Vosges) et dans le Jura. Suisse : assez commun ou commun en général surtout dans les parties montagneuses ; manque cependant dans les cantons de Schaffhouse, Zurich, Thurgovie, Argovie et Bâle. Belgique : assez rare dans les Ardennes ; rare ailleurs.
Europe : toute l'Europe. Hors d'Europe : presque toute l'Asie ; Afrique ; Amérique du Nord.
On a décrit 3 variétés et 2 sous-espèces de cette espèce. On a aussi décrit 2 hybrides, l'un avec l'espèce Asplenium Trichomanes, l'autre avec l'espèce Asplenium septentrionale. Les 2 sous-espèces et la variété la plus intéressante sont les suivantes :
Variété obtusum Milde (obtuse).
Divisions secondaires plus larges, en coin à la base, très obtuses-arrondies au sommet, dentées dans le haut seulement, à dents inégales, plus ou moins aiguës. (Assez rare).
A. cuneifolium Asch. (A. à feuilles en coin).
Feuilles à limbe d'un vert peu luisant en dessus, 2 fois ou 3 fois (dans le bas des divisions principales inférieures) divisé ; divisions principales droites et plus ou moins étalées ; divisions secondaires ou de troisième ordre fortement en coin à la base, presque en forme de losange, aussi larges que longues pour la plupart, faiblement incisées et dentées ou seulement dentées. (Très rare dans le Plateau-Central : Haute-Vienne, Cantal, Aveyron au Puy-de-Wolf, Gard).
A. onopteris Heufl. (A. Onopteris).
Feuilles luisantes en dessus, 3 fois divisées, plus longuement atténuées en pointe ainsi que les divisions principales, qui sont courbées et redressées vers le haut ; divisions secondaires et de troisième ordre étroites-allongées, incisées ou lobées, dentées, à dents aiguës terminées par une très petite pointe. (Sud-Est et Midi de la France. Suisse : Tessin).