Poaceae - - Lolium temulentum (L.)

Ivraie enivrante

Cette plante de 50 cm à 1 mètre de hauteur croît dans les moissons de toute l'étendue de notre Flore où elle épanouit ses fleurs vertes depuis mai jusqu'en juillet.
Les feuilles sont plates, assez larges, fermes, allongées, plus ou moins rudes, les supérieures plus longues et plus larges (elles ont de 5 à 10 millimètres de largeur) que les inférieures. L'épi est long, raide, dressé et se compose d'épillets oblongs et obtus contenant de 4 à 10 fleurs. Les glumelles inférieures coriaces, ovales-oblongues, munies d'une arête droite et plus longue qu'elles ou bien courte et flexueuse, parfois sans arête, mesurent de 6 à 9 millimètres de longueur (non compris l'arête). La glume est aussi longue, souvent plus longue que l'ensemble des glumelles (non compris les arêtes).
C'est une plante annuelle sans rejets feuilles à la base, à tiges assez fortes, lisses ou rudes, raides et dressées, à racines grêles. (On a observé des anomalies de cette espèce : épillets à 2 glumes, la deuxième très divisée ; épillet développé à l'aisselle de la feuille supérieure ; inflorescences rameuses à la base, des inflorescences secondaires occupant la place de l'épillet inférieur ; épillet inférieur longuement pédonculé avec des fleurs disposées en spirale).

Noms vulgaires. En français : Ivraie-annuelle, Herbe-à-couteau, Herbe-d'ivrogne. En anglais : Annual-Darnel, Drunken-Darnel-gras, Awned-Rye-grass. En allemand : Taumellolch, Tobkraut, Trunkenweizen, Schwindelhafer, Sommerlolch, Betäubender-Lolch. En flamand : Bedwelmend-Raaigras, Bedwelmende-Dolik, Dronkaard. En italien : Loglio-salvatico, Gioglio-cattivo, Zizzania.

Usages et propriétés. Les fruits de cette plante sont vénéneux ; ils occasionnent des vertiges, des tremblements violents et de l'assoupissement. Ils ont été autrefois la cause d'accidents, du fait du pain, le Blé auquel ils étaient mélangés étant insuffisamment criblé et sa farine renfermant ainsi de la farine d'Ivraie. Les fruits renferment à côté de beaucoup d'amidon, de sucres, de matières grasses, etc., un alcaloïde appelé témuline.

Distribution. S'élève avec les moissons dans les montagnes France et Suisse : çà et là, assez commun ou commun en général. Belgique : assez commun ou commun dans la Région houillère ; assez rare ou rare ailleurs.
Europe : toute l'Europe. Hors d'Europe : Nord, Centre, Ouest et Est de l'Asie ; Nord de l'Afrique.

On a décrit 2 sous-espèces, 6 variétés et 2 sous-variétés de cette espèce. Les sous-espèces et les variétés les plus intéressantes sont les suivantes :

Variété macrochaeton A. Br. (à grosse arête).
Glumelles inférieures munies d'une forte arête droite et plus longue qu'elles. (Çà et là, assez commun ou commun).

Variété leptochaeton A. Br. (à arête fine).
Glumelles inférieures à arête mince, courte et flexueuse, celles des fleurs supérieures parfois sans arête. (Çà et là).

Variété muticum Boiss. (mutique).
Glumelles inférieures toutes dépourvues d'arête. (Çà et là).

L linicolum Sond. (L. des champs de Lin).
Feuilles lisses, plus étroites, larges de 2 à 6 millimètres seulement ; épillets de 5 à 9 fleurs formant un épi plus grêle, glumelles intérieures d'environ 4 millimètres de longueur, sans arête ou pourvues d'une très courte arête flexueuse ; glume un peu plus courte que l'ensemble des glumelles ; tiges grêles de 30 à 70 cm de hauteur. (Çà et là, rare en général, en France, Suisse et Belgique, dans les champs de Lin).

Variété oliganthum Beck (à fleurs peu nombreuses).
Épillets de 3 ou 4 fleurs.

L. subulatum Vis. (L. effilée).
Épillets de 2 à 4 fleurs, étroits, aigus, espacés et cachés dans les creux de l'axe de l'épi qui est très mince ; glume dépassant beaucoup l'ensemble des glumelles, celles-ci un peu aiguës et sans arête ; plante de 10 à 40 cm de hauteur. (Rare dans la Région méditerranéenne).

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