C'est une plante rare du Nord et de l'Ouest de la France, qui croît, naturalisée, dans les fossés, les étangs et les bras de rivière, où ses grandes fleurs blanches s'épanouissent hors de l'eau depuis le mois de juin jusqu'au mois d'août.
Elle est facilement reconnaissable à ses nombreuses feuilles dressées, disposées en rosette, longues de 20 à 50 cm, larges de 10 à 85 mm, un peu épaisses, atténuées en pointe aiguë, bordées de dents épineuses et carénées en dessous. Les fleurs staminées sont ordinairement réunies par 2 ou 3, tandis que les pistillées sont isolées, les unes et les autres munies de pédoncule, et enfermées avant la floraison dans une enveloppe formée de 8 bractées et placée au sommet d'une hampe assez longue, mais bien plus courte que les feuilles. Les sépales sont petits et verts, les pétales grands et blancs.
C'est une plante vivace à tige souterraine épaisse, produisant des rejets qui la perpétuent et la multiplient. (On a observé quelques anomalies de cette espèce : exemplaires portant à la fois des fleurs staminées et des fleurs pistillées ; fleurs à étamines plus nombreuses par suite du dédoublement de certaines d'entre elles ; fleurs à étamines avortées).
Noms vulgaires. En français : Aloès-d'eau. En anglais : Crab's-claw, Freshwater-soldier, Water-Aloe. En allemand : Wasseraloe, Wasserscheere, Wassersäge, Siggel, Sichelkohl. En flamand : Water-Aloe, Water-Ruiters, Scheeren, Stikelkreusen. En italien : Erba-coltella, Stiletti-d'acqua, Scargia.
Distribution. Ne s'élève pas sur les montagnes. France : rare dans le Nord (Environs de Saint-Omer, de Saint-Quentin ; Ardennes), dans l'Ouest (Environs du Mans, de Rennes, d'Angers, marais de Berjat dans la Charente-Inférieure) et aux Environs de Paris. Belgique : rare ; manque dans les Régions jurassique et ardennaise.
Europe : Nord, Centre et Ouest de l'Europe. Hors d'Europe : Nord-Ouest de l'Asie.