C'est un arbrisseau, plus rarement un petit arbre, pouvant mesurer jusqu'à 6 mètres de hauteur, qui croît, en général communément, dans les bois et les endroits humides. Ses chatons naissent avant les feuilles et leurs fleurs jaunes ou vertes s'épanouissent en mars et en avril.
Les feuilles, munies de pétiole, sont ovales-oblongues, ordinairement atténuées vers le bas et assez brusquement terminées par une pointe courte rejetée ou non de côté, plus rarement obtuses, à bords plus ou moins ondulés-dentés ; et ces feuilles sont d'un vert sombre, avec de très petits poils sur la face supérieure, couvertes d'un duvet gris-cendré sur la face inférieure qui est parcourue par un réseau de nervures saillantes. Les stipules sont en forme de rein et dentées. Les chatons, oblongs, compacts, à écailles brunâtres ou noirâtres au sommet et assez longuement poilues, sont pourvus à la base de très petites feuilles poilues et portés par de très courts pédoncules. Les 2 étamines sont libres, à filets velus dans le bas. Le style est très court et les 2 stigmates sont bifurqués. Le fruit est couvert de très petits poils et son pédoncule mesure 4 à 5 fois la longueur de la glande nectarifère qui se trouve à sa base.
C'est un arbrisseau à rameaux assez étalés, faiblement sillonnés, à écorce d'un brun-rougeâtre, à bois montrant des lignes longitudinales saillantes. Les jeunes rameaux et les bourgeons ovales et obtus sont grisâtres et munis de très petits poils. (On a décrit de nombreuses anomalies de cette espèce : branches soudées ; chatons présentant à la fois des fleurs staminées et des fleurs pistillées ; chatons à fleurs staminées et chatons à fleurs pistillées sur le même pied ; étamines transformées en carpelles et montrant des rudiments d'anthères au sommet ; étamines plus ou moins longuement soudées par leurs filets ; fleurs soudées en long ; fleurs dans lesquelles les étamines ou les carpelles étaient au nombre de 3, 4 ou 5).
Noms vulgaires. En français : Saule-gris, Osier-cendré, Gévrine. En anglais : Gray-Willow, Gray-Sallow. En allemand : Aschenweide, Grauweide, Graue-Bruchweide. En flamand : Grauwe-Wilg, Paaschhout, Werf. En italien : Salcio-cenerognolo.
Usages et propriétés. L'écorce est riche en tanin et renferme à côté de la salicine un autre glucoside, la salicinéréine.
Distribution. Peut s'élever à une altitude assez importante sur les montagnes ; atteint par exemple presque les sommités du Jura, près de 1.700 mètres d'altitude dans les Pyrénées. France : commun en général, parfois assez commun seulement. Suisse : commun. Belgique : assez commun ou commun, parfois rare.
Europe : presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Nord et Ouest de l'Asie ; Nord de l'Afrique.
On a décrit 1 race, 5 variétés et 1 sous-variété de cette espèce ; on a aussi décrit 5 hybrides avec les espèces Salix capraea, Salix nigricans, Salix hastata, Salix repens, Salix phylicifolia, et la sous-espèce Salix aurita. La race et les variétés les plus intéressantes sont les suivantes :
Variété angustifolia Döll (à feuilles étroites).
Feuilles allongées, à contour un peu triangulaire, munies d'une pointe courte au sommet.
Variété brevifolia Camus (à feuilles courtes).
Feuilles petites et presque arrondies.
S. atrocinerea Brot. (S. d'un noir cendré)
Feuilles développées, dépourvues de petits poils en dessus, glauques-cendrées et glabres en dessous sauf sur les nervures qui sont munies de poils roussâtres ; bourgeons et jeunes pousses moins velus que dans le type. (Centre et Ouest).